Plaque de bague dite « jésuite »
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Plaque de bague de Jésuite
- Plaque de bague jésuite
Région administrative :
- Montérégie
Municipalité :
- La Prairie
Date :
- après 1650 – avant 1780 (Typologie)
- après 1667 – avant 1734 (Contexte archéologique)
- 2000 (Découverte)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine de la Nouvelle-France
Classification :
- Bien archéologique > Objets personnels > Parure
Éléments associés
Inventaires associés (2)
Description
La plaque de bague dite « jésuite » est un objet de parure en usage entre le milieu du XVIIe siècle et le troisième quart du XVIIIe siècle. La plaque en laiton de forme ovale mesure 1,33 cm de largeur, 1,40 cm de hauteur et 0,25 cm d'épaisseur. Le décor de la plaque représente un monogramme marial formé des lettres « M » et « A » juxtaposées. L'anneau est manquant.
Provenance archéologique :
- BiFi-23 > Opération 2 > Sous-opération B > Lot 17 > Numéro de catalogue 175
Contexte archéologique :
- Commercial
- Domestique
- Habitation, maison
Fonctions / usages :
La bague dite « jésuite » est un objet de parure porté en Nouvelle-France à la fois par les Français et les Autochtones. Elle joue également un rôle important dans les relations franco-autochtones.
Lieu de production :
- Europe > France
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Brasure
- Courbé
- Découpé
- Limé
- Martelé
Matériaux :
- Métal - métaux et alliages cuivreux (Laiton)
Technique de décoration :
- Gravé
Représentation iconographique :
- Monogramme marial
Inscription :
Sur la plaque : M (et) A (juxtaposées)
Dimensions :
- Épaisseur, Plaque (Mesurée / subsistant) : 0,25 centimètre(s)
- Hauteur, Plaque (Mesurée / subsistant) : 1,4 centimètre(s)
- Largeur, Plaque (Mesurée / subsistant) : 1,33 centimètre(s)
- Poids, Plaque (Mesurée / subsistant) : 1 gramme(s)
Intégrité :
Objet incomplet (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 13
- Numéro archéologique : BiFi-23-2B17-175
- Numéro d'accession : BiFi-23-2B17-175
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
La plaque de bague dite « jésuite » est confectionnée dans un alliage de laiton à fort titre de zinc. Cet alliage se caractérise par une couleur dorée tirant sur le jaune et le jaune verdâtre. Elle est associée au type des bagues découpées-assemblées à décor gravé. Importé de France, ce type de bague aurait transité par le port commercial de Bordeaux. Ce port commence à armer régulièrement des navires pour le Canada en 1671 et domine les échanges durant les deux dernières décennies du Régime français (vers 1740-vers 1760).
La mise en forme de la bague combine plusieurs techniques pour fabriquer la plaque et l'anneau, puis pour les assembler. La fabrication de la plaque s'effectue à partir d'une grande plaque de métal dans laquelle une petite plaque ovale est découpée à la scie. La fabrication de l'anneau débute par la confection d'un fil. Celui-ci est obtenu en coulant une tige de métal dans une lingotière, puis en l'étirant par martelage ou par tréfilage à la filière. Le fil est ensuite courbé par pliage à l'aide d'une pince à mâchoires cylindriques ou par martelage sur un triboulet. La dernière étape consiste à assembler la plaque et l'anneau par brasage.
La technique de décoration utilisée est la gravure. Celle-ci consiste à entamer la surface du métal à l'aide d'un outil tranchant, comme un burin ou une pointe-sèche.
Le décor de cet artéfact, représentant un monogramme marial formé des lettres « M » et « A », possède une connotation religieuse ou magico-religieuse. La Vierge est une figure importante de la religion catholique des XVIIe et XVIIIe siècles. Considérée comme la médiatrice par excellence pour accéder au Christ et à Dieu, elle est présentée aux fidèles comme la nouvelle Ève, qui a lavé le péché originel en mettant au monde Jésus. La piété populaire trouve en Marie la plus puissante des protectrices en raison de son lien privilégié avec Dieu et Jésus. Elle est plus particulièrement associée à la protection de l'enfance et de la maternité. La tradition en fait une véritable déesse de fertilité que les femmes implorent pour obtenir la grâce d'être mère. En signe de dévotion, nombreuses sont les femmes qui portent sur elles des objets religieux et des bijoux ornés du monogramme marial. Plusieurs le font aussi pour s'attirer ses bonnes grâces durant leur grossesse et leur accouchement.
En Nouvelle-France, la bague dite « jésuite » est un objet de parure porté à la fois par les Français et les Autochtones. Elle joue également un rôle important dans les relations franco-autochtones.
Cette bague, dont l'anneau est manquant, est mise au jour en 2000 dans le stationnement de l'Hôtel Tourist, à La Prairie. Elle provient d'une couche de sol témoignant de l'occupation d'un ouvrage semi-souterrain. Celui-ci servait à des fins domestiques, mais aussi à l'entreposage de matériel de traite (vers 1667-vers 1734). Ce type de bague fait son apparition sur les sites archéologiques nord-américains après 1650 et perdure jusque vers 1770-1780.
En 2018, elle fait partie de l'exposition permanente du Musée d'archéologie de Roussillon.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
La plaque de bague dite « jésuite » fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est représentative du type stylistique « monogramme marial ». Elle a aussi été choisie en raison de son contexte archéologique de découverte, soit sur un site témoignant à la fois d'une occupation domestique et de l'entreposage de matériel de traite par un particulier.
Emplacement
Region administrative :
- Montérégie
MRC :
- Roussillon
Municipalité :
- La Prairie
Adresse :
- 214, rue Saint-Ignace
Localisation informelle :
Musée d'archéologie de Roussillon
Code Borden
BiFi-23 |
Références
Contributeur de données :
Musée d'archéologie de Roussillon
Notices bibliographiques :
- MERCIER, Caroline. « "Jesuit" Rings in Trade Exchanges Between France and New France: Contribution of a Technological Typology to Identifying Supply and Distribution Networks ». Northeast Historical Archaeology. Vol. 40 (2011), p. 21-42.
- MERCIER, Caroline. Bijoux de pacotille ou objets de piété? : les bagues dites « jésuites » revisitées à partir des collections archéologiques du Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 34. Québec, Célat, 2012. 234 p.