Sous-garde de fusil
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Garniture de fusil
- Pièce d'arme à feu
- Pièce de fusil de chasse
- Pièce de fusil de traite
- Pièce de fusil militaire
- Pontet
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- 1716 – 1760 (Contexte archéologique)
- 1750 – 1759 (Production)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine de la Nouvelle-France
Classification :
- Bien archéologique > Outils et équipement de science et technologie > Armement : arme à feu
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
La sous-garde de fusil est une pièce d'arme à feu datant du milieu du XVIIIe siècle. L'artéfact comprend la partie antérieure de la sous-garde et le pontet. L'objet en laiton est incomplet.
Provenance archéologique :
- CeEt-30 > Opération 6 > Sous-opération C > Lot 13 > Numéro de catalogue 162
- CeEt-30 > Opération 6 > Sous-opération C > Lot 13 > Numéro de catalogue 551
Site de provenance :
- Îlot des Palais
Contexte archéologique :
- Magasins du Roi
Fonctions / usages :
En Nouvelle-France, la sous-garde est une garniture de fusil en métal. Combinée au pontet, la sous-garde protège la détente d'un fusil de tout choc ou pression accidentelle qui provoquerait le déclenchement du système de mise à feu. Ce modèle de sous-garde est fixé sur le fût en bois de l'arme au moyen de deux tenons glissant dans deux mortaises pratiquées dans le fût du fusil.
Lieu de production :
- Europe > France
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Moulé
Matériaux :
- Métal - métaux et alliages cuivreux (Laiton)
Technique de décoration :
- Ciselé
Motif décoratif :
- Animal
- Végétal
Intégrité :
Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
2
Numéro de l'objet :
- Numéro archéologique : CeEt-30-6C13-162
- Numéro archéologique : CeEt-30-6C13-551
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Cette sous-garde de fusil en laiton date du milieu du XVIIIe siècle. L'objet est incomplet : il reste la partie antérieure de la sous-garde et le pontet. Le pontet est la partie courbée qui relie les deux bandes minces et allongées de la sous-garde. La face du pontet comporte un décor de style rococo. Ce courant stylistique apparaît en France durant les dernières années du règne de Louis XIV et est associé au classicisme français de la fin du XVIIe siècle jusque vers 1760. Le dos de la sous-garde présente un tenon rectangulaire. Cette sous-garde correspond à la classe 5.2.2 de Moussette, classe qui est associée au type A.2 des sous-gardes de la série A.
Combinée au pontet, la sous-garde protège la détente d'un fusil de tout choc ou pression accidentelle qui provoquerait le déclenchement du système de mise à feu. Elle est conçue pour être fixée sur le fût en bois de l'arme au moyen de deux tenons glissant dans deux mortaises pratiquées dans le fût du fusil. Les deux tenons sont maintenus en place grâce à une goupille en fer.
Cet artéfact a été mis au jour en 1983 dans la salle 1 des caves des magasins du Roi associés au deuxième palais de l'intendant (1716-1760) à Québec avec de nombreuses autres sous-gardes en laiton. Certains pontets sont encore reliés à une partie de la sous-garde qu'ils composent, mais aucune sous-garde entière n'a été trouvée. Ces sous-gardes n'étaient pas montées sur des fusils, car leurs trous de fixation ne sont pas percés. Elles devaient constituer des pièces de rechange.
Ces sous-gardes ont été trouvées avec d'autres garnitures de fusil, comme des contre-platines et des porte-baguettes. La plupart de ces garnitures sont en laiton doré, mais certaines sont en fer. Elles sont toutes ornées d'un décor ciselé. Elles pouvaient garnir des fusils fins, comme ceux offerts aux chefs autochtones par les autorités françaises pour sceller leur appui en temps de guerre et les récompenser pour se les attacher en temps de paix.
Ces garnitures de fusil ont été importées, probablement de l'armurerie de Saint-Étienne, en France, et non pas fabriquées sur place à Québec. Elles étaient entreposées dans l'une des salles des magasins du Roi et devaient être montées sur des fusils à Québec par l'armurier du Roi ou encore par un armurier exerçant ce métier dans un des postes du Roi de la colonie.
Au XVIIIe siècle, un armurier du Roi se trouve à Québec. Sa tâche est d'entretenir, de réparer et de monter des armes, et non de les fabriquer. En 1739, il doit remettre en état les armes des magasins de même que celles des Autochtones, en plus de refaire à neuf la monture de fusils de chasse. En 1748, il doit raccommoder et dérouiller des armes appartenant aux magasins du Roi, aux troupes, à la milice et aux habitants, de même qu'aux Autochtones domiciliés ou de passage à Québec.
Lors de la découverte de cette sous-garde dans la salle 1 associée aux magasins du Roi, des milliers d'objets reposaient sur les restes d'un plancher en bois, sous une couche de débris contenant des fragments de bardeaux d'ardoise chauffés, résultat probable de l'effondrement du toit des magasins, incendiés en mai 1760. Ces objets, présents en plusieurs exemplaires, sont considérés comme des marchandises appartenant au Roi. Au Canada, durant la période coloniale française, l'intendant était responsable de commander les marchandises du Roi en France, de les entreposer à Québec et de les distribuer dans la colonie.
Des sous-gardes ornées du même décor aux extrémités ont été trouvées sur des sites au Canada (au fort Pontchartrain et à Sept-Îles), sur les sites des forts français de Michilimackinac (1715-1781), situé au sommet du lac Michigan, et de Carillon (à Ticonderoga dans l'État de New York) ainsi qu'à d'autres endroits aux États-Unis (Bay City au Michigan, Angola et Trudeau en Louisiane).
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- La Cité
Localisation informelle :
Réserve archéologique de la Ville de Québec
Code Borden
CeEt-30 | CeEt-30 |
Références
Gestionnaires des données :
Ville de Québec
Notices bibliographiques :
- FORTIN, Michel et Marcel MOUSSETTE. Le site du premier palais de l'intendant à Québec (CeEt-30) : rapport préliminaire de la deuxième campagne de fouilles, 1983. Rapports et Mémoires de recherche du CÉLAT, 3. Québec, CÉLAT, 1984. 43 p.
- FORTIN, Michel et Marcel MOUSSETTE. Le site du premier palais de l'intendant à Québec (CeEt-30) : rapport préliminaire de la première campagne de fouilles, 1982. Rapports et Mémoires de recherche du CÉLAT, 1. Québec, CÉLAT, 1983. 99 p.
- GLADYSZ, Kevin. The French trade gun in North America, 1662-1759 : a complete guide to identifying and understanding military, naval and commercial weapons manufactured at Saint-Étienne for New France and its fur trade. Woonsocket, Mowbray Publishers, 2011. 183 p.
- HAMILTON, T.M. Firearms On the Frontier: Guns at Fort Michilimackinac 1715-1781. Reports in Mackinac history and archaeology, 5. s.l. Mackinac Island State Park Commission, 1976. 39 p.
- MOUSSETTE, Marcel. Le site du Palais de l'Intendant à Québec : Genèse et structuration d'un lieu urbain. Nouveaux cahiers du CÉLAT, 10. Québec, Septentrion, 1994. 229 p.
- MOUSSETTE, Marcel. « Les garnitures de fusil de traite des magasins du roi à Québec : un autre chemin de l'univers baroque en Amérique du Nord ». Archéologiques. No 14 (2000), p. 50-78.
- RENAUD, Louise. Le site du premier palais de l'intendant à Québec (CeEt-30) : rapport préliminaire de la troisième campagne de fouilles, 1984. Rapports et Mémoires de recherche du CÉLAT, 6. Québec, CÉLAT, 1984. 130 p.