Maison du juge Paul-A. Bélanger

La maison du juge Paul-A. Bélanger est une maison de type unifamilial érigée dans les années 1950. Elle présente un plan en L dont la section arrière est prolongée par un garage. L'édifice s'élève sur un seul étage et est coiffé d'un toit à croupes. La cheminée située sur le côté gauche constitue le seul élément affichant une verticalité. Les façades sont recouvertes de bardeau de bois et la toiture de bardeau d'asphalte. À l'avant, le toit se prolonge pour protéger une galerie occupant presque toute la largeur; une avancée sur la partie de droite vient créer un décroché. La galerie est au niveau du sol. L'entrée est située complètement à gauche de la façade principale. Des fenêtres à guillotine occupent le restant de la façade. Elles sont rectangulaires, isolées ou jumelées, flanquées de volets jaunes. Le bâtiment est situé sur le chemin des Patriotes, en face de la maison des Gouverneurs, immeuble patrimonial classé, dans la ville de Sorel-Tracy.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

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Sur un plan de Hopkins dessiné en 1880, le lot 1464 appartient à « Her Majesty » et comprend la maison des gouverneurs. Le lot est subdivisé en 1947. Sur des plans datant de la même année, le site présente un étang.

Le 17 juin 1948, J.-Édouard Simard fait l'acquisition de plusieurs lots auprès de Sa Majesté le Roi représenté par la Société centrale d'hypothèques et de logements. Le 21 novembre 1949, Jean-Maurice Breton, métallurgiste, lui achète les lots 1464-21-31 et 32. Le 1er juin 1954, M. Breton agrandit sa propriété: il fait l'acquisition des lots 1464-21-1 et 2 auprès de Théodore Bardier, greffier (le premier lot ayant été acquis de J. Édouard Simard le 17 février 1950 et le deuxième d'Albéric Brochu le 30 octobre 1953). La maison est construite vers 1953. En 1961, le garage est agrandi et en 1966, le patio est transformé en espace habitable. Le 20 avril 1976, Jean-Maurice Breton vend sa propriété à Paul-André Bélanger, lequel la conserve jusqu'en 2009 alors qu'il la cède à Raymond Beaulieu et Paule Leblanc. En 1996, 2002 et 2009, des portes et fenêtres sont changées.

Paul-André Bélanger (1924-2015) est avocat. Il exerce à Sorel de 1948 à 1967. En 1965, il est nommé juge de la Cour municipale de Sorel-Tracy. Il est aussi procureur général pour le district de Richelieu de 1962 à 1966, puis pour le district de Montréal à partir de 1967. Lors de la Crise d'octobre, en 1970, il est procureur-chef adjoint responsable des cours d'assises dans le district de Montréal et il est nommé juge à la Cour des Sessions de la paix. Il s'implique également dans la communauté régionale comme président de la Chambre de commerce des jeunes de Sorel, Grand Chevalier du Conseil des Chevaliers de Colomb de Saint-Joseph-Tracy et membre de la Société historique Pierre-de-Saurel.

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Inventaire du patrimoine bâti de la ville de Sorel-Tracy (2013 - 2016)
Ville de Sorel-Tracy

La maison du juge Paul-A. Bélanger présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Érigée en 1953, la maison est représentative de la typologie des bungalows. Tirant son nom de la baie du Bengale (Bengali Wooden House), le terme bungalow désigne à l'origine une maison basse d'un seul étage entourée d'une véranda, dont le modèle est répandu en Inde, alors une colonie britannique. Ce type de maison a ensuite évolué aux États-Unis durant la première moitié du 20e siècle, notamment par les travaux de l'architecte Frank Lloyd Wright (1867-1959). Au Québec, le bungalow fait son apparition surtout au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans les banlieues des années 1940, 1950 et 1960. Ce type de résidence est rapidement intégré à la production courante des promoteurs constructeurs d'habitations individuelles. Progressivement, le bungalow s'approprie la place qu'occupait jadis l'architecture vernaculaire et devient le type d'habitation unifamiliale destiné à la classe moyenne. Il témoigne de l'étalement de la ville, de la prospérité suivant la fin de la Seconde Guerre mondiale et l'aspiration de chaque famille à se doter d'une maison et d'une voiture. Les premiers modèles présentent une certaine sobriété remarquable dans les façades symétriques, presque classiques. Les résidences évoluent ensuite vers une plus grande complexité, la volumétrie devenant de plus en plus dynamique et la façade de plus en plus animée. La maison du juge Paul-A. Bélanger, érigée dans les années 1950, constitue un exemple sobre et représentatif par son plan étendu s'élevant sur un seul étage dont le seul élément vertical est la cheminée. Elle se distingue toutefois par son plan en L, son toit à croupes débordant pour protéger les entrées et son revêtement de bardeau de bois. Il s'agit d'une maison unique dans le corpus de Sorel-Tracy.

La maison du juge Paul-A. Bélanger présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique en raison de son lien avec un personnage juridique, soit Paul-A. Bélanger (1924-2015). Cet avocat exerce d'abord à Sorel de 1948 à 1967. En 1965, il est nommé juge de la Cour municipale de Sorel-Tracy. Il est procureur-chef adjoint responsable des cours d'assises dans le district de Montréal durant la Crise d'octobre en 1970 et il est nommé juge à la Cour des Sessions de la paix. Impliqué dans la communauté, il a présidé la Chambre de commerce des jeunes de Sorel, il est Grand Chevalier du Conseil des Chevaliers de Colomb de Saint-Joseph-Tracy et membre de la Société historique Pierre-de-Saurel. Le juge Bélanger a été propriétaire de cette résidence de 1976 à 2009.

La maison du juge Paul-A. Bélanger présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. Cette résidence est implantée sur le chemin des Patriotes, soit une des plus anciennes voies de la ville qui permettait de ceinturer le territoire en longeant la rive est de la rivière du Richelieu. Cet affluent du Saint-Laurent constitue un élément fondateur de la ville de Sorel-Tracy tout comme cette voie sinueuse qui s'inscrit dans le prolongement de la rue du Roi et permet de rejoindre la ville de Saint-Ours. Cette maison est implantée en face de la maison des Gouverneurs sur une partie de l'ancien lot de Sa Majesté.

Source : Ville de Sorel-Tracy, 2016

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