Maison Jean-Baptiste-Lafrenière

La maison Jean-Baptiste-Lafrenière est une résidence unifamiliale érigée vers 1928 dans un style éclectique. Elle présente un plan rectangulaire, une élévation de deux étages et un toit plat orné d'une fausse mansarde. Les façades sont revêtues d'un parement de brique. La façade principale est rythmée par une avancée décentrée vers la gauche alors que la façade latérale de gauche est ponctuée d'un oriel à trois pans s'élevant sur les deux étages. Le volume est agrandi à l'arrière. Une large galerie protégée d'un auvent recouvert de tôle à baguettes occupe toute la façade principale. L'entrée principale est surmontée d'un balcon à l'étage. À chaque étage se trouve une mince fenêtre à droite ainsi qu'une vaste baie composée de trois fenêtres juxtaposées dans l'avancée à gauche. Les ouvertures sont de facture contemporaine. L'ornementation est composée de linteaux en béton moulé ornés d'une fleur de lys, d'une insertion en béton au sommet de l'avancée et d'une corniche moulurée. Cette résidence est implantée en face de l'église de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, au coeur de la ville de Sorel-Tracy.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

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La rue Prince est une des voies issues du plan d'urbanisme créé en 1786 par le major John French, ingénieur civil, et par Samuel Holland (1728-1801), arpenteur général. Elle débute son tracé dans le port de Sorel, longe le carré Royal et prolonge son tracé vers le sud. En 1843, à l'angle de l'actuelle rue Limoges, la chapelle méthodiste est érigée. En 1911, la paroisse Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours est constituée dans ce secteur ouvrier et l'église est édifiée en 1926.

L'immeuble sis au 172, rue du Prince est vraisemblablement construit dans le sillage de la construction de l'église, soit vers 1928, dans ce secteur marqué par le noyau paroissial et institutionnel. Les informations historiques sont rares à propos de cette résidence, mais le notaire et politicien Jean-Baptiste Lafrenière (1874-1939) pourrait en être le propriétaire d'origine. Admis au notariat en 1900, il s'installe à Sorel où il s'illustre comme homme d'affaires et politicien. En 1917, Jean-Baptiste Lafrenière fait l'acquisition des Chantiers Manseau avec Joseph Simard (1888-1963) et Alcime Beaudet comme associés. Dans les années suivantes, l'entreprise s'agrandit par l'achat d'autres entreprises de la région, dont la Fonderie Beauchemin et Fils. Il est ainsi au nombre des fondateurs des plus grandes entreprises soreloises soit Marine Industries. Comme notaire, il se distingue à la Chambre des notaires en étant vice-président de 1918 à 1921 et président de 1924 à 1927. Il est maire de Sorel de 1910 à 1919 ainsi que député libéral élu dans Richelieu en 1923 et en 1927.

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Inventaire du patrimoine bâti de la ville de Sorel-Tracy (2013 - 2016)
Ville de Sorel-Tracy

La maison Jean-Baptiste-Lafrenière présente un intérêt patrimonial pour sa valeur d'architecture. Construite vers 1928, cette demeure constitue un exemple des cottages de style éclectique, un courant de l'architecture résidentielle en vogue en Amérique du Nord à l'époque victorienne, c'est-à-dire à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Cette tendance consiste à inclure dans un même bâtiment plusieurs ornements, matériaux et références à des styles du passé, dans le but de créer une oeuvre unique, prestigieuse et dynamique. L'éclectisme devient rapidement populaire auprès de la bourgeoisie nord-américaine qui cherche à se démarquer. Il est notamment caractérisé par un foisonnement d'ornements puisés tant dans le vocabulaire classique que dans le pittoresque propre à l'époque médiévale. Le 172, rue du Prince est un exemple représentatif, mais tardif de ce style. Cette résidence se distingue par son avancée décentrée, son oriel, sa fausse mansarde irrégulière ainsi que par sa large galerie surmontée d'un balcon. Son parement de brique, ses fenêtres juxtaposées et ses linteaux au motif de fleur de lys confèrent également de la valeur à cette demeure unique.

La maison Jean-Baptiste-Lafrenière présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. Cette résidence est située sur la rue Prince, une des artères issues du plan d'urbanisme créé en 1786 par le major John French, ingénieur civil, et par Samuel Holland (1728-1801), arpenteur général. Elle se trouve au coeur du noyau institutionnel de la paroisse de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours constituée en 1911. En effet, cette maison est implantée face à l'église et au presbytère de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, à côté de l'ancienne salle paroissiale (actuel salon funéraire) et en diagonale de l'ancienne école Notre-Dame.

La maison Jean-Baptiste-Lafrenière présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à un de ses propriétaires, Jean-Baptiste Lafrenière (1874-1939). Après des études au Séminaire de Joliette, il devient notaire en 1900 et s'installe à Sorel où il s'implique notamment auprès de la Compagnie électrique de Sorel. Il est cofondateur de l'actuelle compagnie Marine Industrie puisqu'en 1917, il fait l'acquisition des Chantiers Manseau avec Joseph Simard (1888-1963) et Alcime Beaudet comme associés et, éventuellement, d'autres entreprises de la région, dont la Fonderie Beauchemin et Fils. Il s'est également illustré en politique en étant maire de Sorel de 1910 à 1919 en plus d'être élu député provincial du comté de Richelieu sous la bannière libérale en 1923 et en 1927. Comme notaire, il s'est distingué à la Chambre des notaires en étant vice-président de 1918 à 1921 et président de 1924 à 1927. Finalement, mentionnons son implication au niveau local dans des organisations telles que la Société historique et les Chevaliers de Colomb. Jean-Baptiste Lafrenière pourrait avoir fait ériger cette résidence qui témoigne de l'établissement de la bourgeoisie à proximité des noyaux institutionnels et paroissiaux.

Source : Ville de Sorel-Tracy, 2014

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