Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Monuments de la communauté chinoise, section de 1959

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • après 1953 – (Installation)

Thématique :

  • Patrimoine funéraire

Usage :

  • Services et institutions (Monuments funéraires)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

La communauté chinoise occupe deux sections éloignées l'une de l'autre dans le cimetière Saint-Charles. La première est située sur l'avenue Saint-Jean-Baptiste, alors que celle-ci est située le long de l'avenue du Pont-Scott, à proximité du lot familial du maire Joseph Octave Samson (1862-1945). Ici, il s'agit du regroupement de 107 stèles en granit noir, rose saumon, rose foncé, gris, vert ou en marbre et d'une plaque au sol en laiton qui sont placées sur six rangées. La plupart des monuments comportent des écritures en chinois, mais sur 88 de ces 108 monuments, des dates de décès sont inscrites en chiffres arabes. La date de décès la plus ancienne indiquée est 1953 et la plus récente est 2005. Les années de décès de la première rangée à l'arrière, le long de la clôture, de gauche à droite, jusqu'à la dernière rangée en avant, de gauche à droite, sont dans l'ordre suivant :
1959, 1959, 1989, 1959, 1960, 1960, 1961, 1962, 1962, 1963, 1963, 1963, 1986, 1998, 1963, 1995, 2003, 2004, 2004;
1964, 1965, 1965, 1966, 1966, 1966, 1967, 1967, 1968, 1968, 1968, 1969, 1969, 1969, 1955, 1969;
1969, 1969, 1970, 1970, 1971, 1971, 1971, 1971, 1971, 1971, 1971, 1972, 1972, 1973, 1973, 1973, 1953, 1994;
1974, 1981, 1975, 1976, 1977, 1977, 1977, 1978, 1979, 2005, 1979, 1982, 1980, 1981, 1980, 1991, 2005;
1981, 1983, 1986, 2003, 1987, 1989, 1992, 2005, 1977;
1995, 1998, 1991, 2000, 1987, 1976, 1973, 1979.
Les sujets et les images sur ces 108 monuments s'inspirent, dans la très grande majorité des cas, du langage funéraire utilisé au cimetière Saint-Charles. Ainsi, on retrouve des fleurs, des frises de fleurs, des feuilles trilobées, des formes géométriques, de la vigne et du raisin (3), des croix, des croix inclinées (3), des croix rayonnantes (7), Jésus couronné d'épines (3), la Vierge Marie (2), des personnages placés au centre d'un pont (4). Par ailleurs, la photographie ou le dessin du défunt ou de la défunte (3) et des livres ouverts (3) ou fermés (2) font partie des autres sujets privilégiés par la communauté chinoise. Certains sujets sont uniques : un chérubin tenant des fleurs à la main, un coeur, un chapelet suspendu à une croix, un paysage (avec une rizière et des paysans en chapeaux de paille, une maison chinoise, des rochers, des arbres et une montagne), un autre paysage (avec une croix semblant s'élever dans un ciel parmi des nuages). Des fleurs de lotus émergeant de l'eau d'un étang, des baies, deux dragons et une pagode apparaissent sur le plus gros des monuments.

Éléments architecturaux :

  • Applique
  • Bas-relief
  • Éléments polychromes
  • Frise
  • Ornement sculpté

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Avec ce regroupement de 108 monuments, on trouve un 109e monument, celui d'une femme francophone : DUFOUR/1907-ROSEE CLAVET-1968/épouse de/AMÉDEE DUFOUR/. C'est le monument d'une personne dévote qui s'est dévouée pour la communauté chinoise et qui a choisi de se faire inhumer parmi ses protégés. Son monument est situé à la droite de celui du restaurateur WONG.

Selon un informateur chinois de Québec, de façon générale, on doit lire le monument de droite à gauche : à droite la province et la région d'origine, au centre le nom de la personne, à gauche le village d'origine et parfois la date de décès. Il était très important pour les Chinois d'écrire le nom de leur lieu d'origine sur leur pierre tombale, d'autant plus que leur corps ne pouvait pas toujours être rapatrié en Chine, comme l'exigeait leur coutume. D'après GRIMBLY (2003 : 246) : « Le système d'écriture chinois est une combinaison complexe de pictogrammes, d'idéogrammes et de phonogrammes, ou signes indiquant des sons. Il comprend plus de 50 000 signes, ou caractères. Ces caractères ont subi très peu de modifications depuis 4 000 ans, rendant ainsi les textes chinois anciens assez faciles à interpréter, à la différence de nombreux autres systèmes anciens d'écriture. De plus, il s'est répandu dans une grande partie de l'Asie orientale. »

Selon BLOUIN (1998 : 22), au cimetière Saint-Charles, les « communautés ethniques ont tendance à se regrouper en îlots. C'est le cas entre autres des chinois. La présence asiatique à Québec, très tôt au XXe siècle, est ignorée par la plupart. Pourtant, les premiers chinois arrivèrent à Québec vers 1890-95. Le quartier Saint-Roch était alors leur point de ralliement. Au cimetière, les asiatiques sont regroupés en deux sections différentes : la plus ancienne remonte en 1929 et la plus récente remonte en 1959. [Cette] section porte le nom de Mission chinoise. Elle fait référence à l'oeuvre des chinois à St-Roch et à la Maison du Saint-Esprit mis [sic] sur pied par deux laïcs qui avaient à coeur d'évangéliser le nombre grandissant de chinois. L'oeuvre fut fondée le 1er mai 1923. Chaque dimanche, la messe était dite à la Maison du Saint-Esprit et le catéchisme enseigné, ce qui leur permettait d'être baptisés. Le premier baptisé avait pour parrain et marraine M. Joseph Samson et son épouse, alors maire de Québec. » Selon LEBEL (1997 : 99), l'ancien quartier chinois « s'étendait aux abords de la rue De Saint-Vallier Est [¿] qui connut ses belles heures dans les années 1920 à 1950. Des buanderies et des restaurants y prospéraient. [¿] Au 617, on aperçoit encore des caractères chinois sur l'ancien édifice du restaurant Le Canton. »

Selon SAMSON (2011 : 6) : « Nous retrouvons la première trace du passage de Chinois à Québec dans le recensement de 1891; ils étaient deux. En 1901, 28 Cantonais étaient présents sur le territoire de la ville. Le journal Le Soleil du 2 mai 1910 rapporte qu'ils étaient soixante à cette date. [¿] Quand l'interdiction d'immigration des Chinois au Canada fut déclarée par le gouvernement fédéral en 1923, il se dénombrait entre 450 et 500 de ceux-ci dans la Capitale. C'était presque exclusivement des hommes seuls. [¿] En raison de l'élimination de la réglementation interdisant l'immigration chinoise au Canada en 1947 et grâce à des lois fédérales de 1952 et 1962 favorisant les réunions des familles, la population chinoise de la ville va passer de 188 personnes en 1951 à 600 en 1971. »

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • rue Saint-Vallier Ouest

Localisation informelle :

À l'entrée du cimetière, tourner immédiatement à droite, longer l'avenue parallèle à la rue Saint-Vallier Ouest jusqu'au bout, tourner à gauche jusqu'au monument de Joseph-Octave Samson et regarder à sa gauche.

Latitude :

  • 46° 48' 29.4"

Longitude :

  • -71° 15' 18.6"

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BLOUIN, Annie. Cimetière Saint-Charles. Historique - Personnalités. Québec, Corporation du Cimetière Saint-Charles, 1998. s.p.
  • BOUCHARD, René et Bernard GENEST. « Grammaire décorative des croix de fer artisanales ». BRAULT, François et Jean SIMARD. Cimetières : patrimoine pour les vivants. Québec, Éditions GID, 2008, p. 300-329.
  • FERRY, Fleur. « Un espace sacré en devenir profane ». BRAULT, François et Jean SIMARD. Cimetières : patrimoine pour les vivants. Québec, Éditions GID, 2008, p. 187-261.
  • LABBÉ, Thérèse. « L'objet funéraire et son langage ». BRAULT, François et Jean SIMARD. Cimetières : patrimoine pour les vivants. Québec, Éditions GID, 2008, p. 331-413.

Multimédias disponibles en ligne :

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