Château Logue
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Centre d'interprétation de l'historique de la protection de la forêt contre le feu
- Maison Ernest-Nault
- Maison Nault
Région administrative :
- Outaouais
Municipalité :
- Maniwaki
Date :
- 1887 – (Construction)
- 1923‑03‑30 (Destruction partielle par incendie)
- 1923 (Réaménagement intérieur)
- 1987 – 1988 (Restauration)
Usage :
- Fonction résidentielle (Villas et maisons bourgeoises (domaine))
Personnes associées (3)
- Logue, Charles (1846 – 1900) - Occupant(e)
- Logue, Charles Edward - Occupant(e)
- Nault, Ernest (1895 – 1980) - Occupant(e)
Carte
Description
Le château Logue, aussi connu sous le nom de maison Nault, est une résidence bourgeoise d'influence Second Empire construite vers 1887. Le bâtiment en maçonnerie de pierres, de plan rectangulaire à trois étages, est coiffé d'un toit mansardé percé de lucarnes et de deux souches de cheminée en pierre ornées d'un jeu de pierre en encorbellement. Il est doté d'une annexe, également en maçonnerie de pierres, en arrière du corps de logis. Le château Logue est situé en retrait de la voie publique, sur un terrain au relief peu dénivelé et planté d'arbres matures. Le château se trouve dans la ville de Maniwaki.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur de l'immeuble.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
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Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications |
2024-12-12
Prise d'effet : 2025-01-08 |
Catégories de conservation
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Statuts antérieurs
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Citation | Immeuble patrimonial | Municipalité (Maniwaki) | 2008-10-20 |
Statuts antérieurs
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Avis d'intention d'abrogation d'un règlement échu | Immeuble patrimonial | Municipalité (Maniwaki) | |
Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
Le château Logue présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il témoigne de l'ascension sociale de deux familles, les Logue et les Nault, ayant participé à la colonisation du nord de l'Outaouais. Cette résidence bourgeoise a été construite vers 1887 pour Charles Logue, un homme d'affaires d'origine irlandaise important dans le développement du canton de Maniwaki. À la suite d'un incendie, le bâtiment est reconstruit en 1923 par son fils, Charles Edward Logue, à partir des murs de pierres originaux. Dix ans plus tard, Ernest Nault, commerçant, commissaire scolaire et homme politique, en devient propriétaire, et il le demeure jusqu'en 1971. Le château est ainsi associé à des personnages qui ont contribué à l'histoire de Maniwaki et de la région de l'Outaouais.
Le château Logue présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Il témoigne de la diffusion de modèles architecturaux de prestige à l'extérieur des grands centres urbains. L'immeuble est un exemple de résidences de style Second Empire, comme en témoignent encore son volume, ses matériaux et son vocabulaire. Le recours à cette architecture atteste avec éloquence de la volonté de son propriétaire constructeur d'illustrer sa réussite financière et sociale dans la pierre. Par ailleurs, le château serait la première résidence privée construite en pierres à Maniwaki. Disposées selon un appareil assisé, les pierres ayant servi à sa construction proviennent d'une carrière locale de calcaire, ce qui démontre l'exploitation des ressources locales.
Le château Logue présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur sociale. Cette résidence de prestige, requalifiée au tournant des années 1990 pour accueillir des fonctions culturelles, figure dans le récit collectif depuis de nombreuses années et contribue au sentiment d'appartenance et à l'identité locale. À ce titre, l'immeuble fait l'objet d'un attachement manifeste et significatif de la communauté de Maniwaki qui, depuis plus de 50 ans, se mobilise pour sa sauvegarde.
Source: Ministère de la Culture et des Communications, 2024.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques du château Logue liés à ses valeurs historique, architecturale et sociale comprennent, notamment:
- son implantation en retrait de la voie publique, à proximité de la rivière Gatineau dans la ville de Maniwaki;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de trois étages et le toit mansardé à quatre versants;
- ses matériaux, dont la maçonnerie de pierre équarrie et de pierre à bossage avec son appareil assisé ainsi que sa couverture en tôle;
- ses ouvertures, dont leur distribution régulière en façade, la porte à panneaux à vitrage surmontée d'une imposte à arc surbaissé, les fenêtres inscrites dans des ouvertures à arc surbaissé, les soupiraux et les lucarnes cintrées;
- les éléments ornementaux en pierre, dont les chaînes d'angle, le bandeau soulignant le soubassement, les arcs (certains dotés de clés) et les appuis des fenêtres;
- les éléments ornementaux en bois, dont la corniche à consoles surmontant une frise à caissons;
- les souches de cheminées en pierre ornées d'éléments en saillie;
- l'annexe en pierre de deux étages et demi coiffée d'un toit brisé.
Informations historiques
Le château Logue est l'un des plus anciens bâtiments subsistant à Maniwaki. L'occupation du territoire de cette municipalité remonte aux années 1820, alors que des chantiers d'exploitation forestière y sont ouverts et que des ouvriers s'installent peu à peu dans le secteur. Vers 1826, la Compagnie de la Baie d'Hudson gère un poste de traite de fourrure, ainsi qu'un magasin général, au confluent des rivières Désert et Gatineau. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, cette compagnie détient le monopole du commerce en Haute-Gatineau.
Toutefois, cette situation change à partir de 1850, puisque le développement de l'industrie forestière attire des colons et des commerçants. Parmi ceux-ci figure Charles Logue (1846-1900) qui s'installe dans la région comme plusieurs autres de ses compatriotes d'origine irlandaise.
En 1867, après avoir vraisemblablement travaillé dans les chantiers de la Gatineau et avoir été commis pour un entrepreneur forestier, Charles Logue se lance dans le commerce en ouvrant un magasin général avec ses frères. Il s'installe alors à proximité de la traverse de la Gatineau, où un noyau villageois prend forme depuis quelques années. Vers 1887, il fait ériger sa résidence à côté de son commerce. Les habitants de la région, frappés par sa monumentalité, la baptisent aussitôt « château Logue ».
Charles Logue habite dans sa demeure jusqu'à sa mort. Son plus jeune fils, Charles Edward, ainsi que ses trois filles , Marie-Marguerite, Mary Ellen Cecilia et Annie Kathleen, deviennent propriétaires de l'immeuble. En 1923, le bâtiment est la proie des flammes. Seuls les murs en pierre et les fondations sont épargnés par les flammes. Charles Edward Logue fait aussitôt reconstruire la maison en lui redonnant vraisemblablement son aspect d'origine. Cependant, la galerie couverte, qui courait sur deux élévations du bâtiment au début du XXe siècle, n'est probablement pas reconstruite.
Le château Logue demeure la propriété de la famille Logue jusqu'en 1933, alors qu'il est vendu à Ernest Nault (1895-1980), maire de Montcerf et propriétaire de deux commerces à Maniwaki. Au cours des décennies suivantes, Nault occupe également les fonctions de président de la commission scolaire et de conseiller à la Ville de Maniwaki. Il habite le château Logue avec sa famille jusque dans les années 1960 puis transforme l'immeuble en logements. Le bâtiment demeure sa propriété jusqu'à sa prise de possession par la Société d'aménagement de l'Outaouais en 1971.
En 1986, la Ville de Maniwaki reprend l'édifice et le réhabilite. Le bâtiment accueille la bibliothèque municipale en 1989 puis, en 1992, le Centre d'interprétation de l'historique de la protection de la forêt contre le feu.
Le château Logue est cité en 2008, puis fermé au public en 2019.
Il est classé en 2024.
Emplacement
Region administrative :
- Outaouais
MRC :
- La Vallée-de-la-Gatineau
Municipalité :
- Maniwaki
Adresse :
- 8, rue Comeau
Latitude :
- 46° 22' 56.198"
Longitude :
- -75° 58' 1.478"
Désignation cadastrale :
- Lot 2 982 687
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- BOUCHARD, Georges et Anastase ROY. Maniwaki et la vallée de la Gatineau. Ottawa, Imprimerie du Droit, 1933. 259 p.
- HUBERT, Louis-André. Une rivière qui vient du Nord : histoire de Maniwaki et du pays de la Gatineau. s.l. 2001. 260 p.