Maison François-Leclerc
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Maison hantée de Notre-Dame-des-Neiges
- Maison Magloire-Delisle
Région administrative :
- Bas-Saint-Laurent
Municipalité :
- Notre-Dame-des-Neiges
Date :
- 1823 – 1824 (Construction)
Usage :
- Non applicable
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Carte
Description
La maison François-Leclerc, aussi connue sous le nom de maison hantée de Notre-Dame-des-Neiges (et anciennement connue sous le nom de maison Magloire-Delisle) est constituée des vestiges d'un bâtiment en pierre construit de 1823 à 1824. Ils incluent des sections des murs extérieurs ainsi que des fondations d'origine. Les vestiges de cette ancienne demeure sont situés sur un promontoire naturel dominant le fleuve Saint-Laurent, en retrait de la route 132, dans le secteur du chemin de la Grève-de-la-Pointe, dans la municipalité de Notre-Dame-des-Neiges.
Ce bien est cité immeuble patrimonial.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
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Citation | Immeuble patrimonial | Municipalité (Notre-Dame-des-Neiges) | 2024-11-11 |
Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
[La maison François-Leclerc, aussi connue sous le nom de la maison hantée de Notre-Dame-des-Neiges présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique.] La maison, autrefois considérée comme une auberge de pilotes, est en fait une résidence privée ayant été occupée par d'importantes figures locales, dont le maître pilote François Leclerc (1794-1837), l'inspecteur des chemins Magloire Dubé (1844-1847), le maître pilote Magloire Delisle (1847 -1867) et par le maître pilote Étienne-David D'Amours (1871-1891) alors qu'elle fut rachetée en 1840 par l'officier de milice Benjamin Rioux, gendre du pilote Leclerc, marguillier et futur maire de Trois-Pistoles […]. Des recherches documentaires approfondies ont permis d'établir le début de la construction de la maison […] en 1823 [et la fin des travaux en] 1824.
[La maison, notamment parce qu'elle a été habitée par trois pilotes locaux] rappelle le rôle crucial que jouent les pilotes dans la navigation sur le fleuve Saint-Laurent. La navigation à travers les îles et les récifs requiert une connaissance particulière des chenaux à emprunter afin d'éviter les principaux dangers. Durant le Régime français, des postes de pilotage sont implantés dans la région […]. Afin de rendre la navigation plus sécuritaire, les pilotes doivent guider les navires jusqu'à Québec. […] La maison François-Leclerc rappelle donc la pratique de ce métier dans la localité et les mesures prises pour contrer les dangers liés à la navigation fluviale. […]
[La maison] témoigne aussi de l'occupation ancienne du littoral du fleuve Saint-Laurent. À partir de la fin du XVIIe siècle, les habitations sont construites le long du chemin qui longe le fleuve. À la suite du redressement de la voie publique dans les années 1840, la majorité des habitations sont progressivement déplacées le long du nouveau tracé. [La maison est ainsi] la seule maison encore située sur son lieu d'origine, le long de l'ancien chemin du Roy longeant le fleuve à Trois-Pistoles.
[La maison François-Leclerc] présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. [Il s'agit des vestiges de] l'une des rares demeures construites en pierre dans la région du Bas-Saint-Laurent au milieu du XIXe siècle. Les ressources forestières de la région font du bois le matériau de construction le plus accessible. L'emploi d'une main-d'œuvre spécialisée et le transport de la chaux produite à Québec entraînent des coûts beaucoup plus élevés avec l'utilisation de la pierre. Celle-ci est donc généralement réservée aux édifices religieux dans la région. […]
[La maison François-Leclerc présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur emblématique. Celle-ci repose sur l'importance de la maison] pour les gens de la région, sur sa notoriété, et ses liens avérés avec les pilotes du St-Laurent dans ce secteur consacré au pilotage depuis plus de 200 ans. De plus, les légendes entourant le bâtiment depuis plusieurs générations [contribuent à son caractère unique et à la force de sa légende, laquelle est objet de fierté et d'appartenance pour la population environnante. […] Ces récits, inspirés d'anecdotes tirées de l'histoire du pilotage et de la présence des marins, fontt aujourd'hui partie intégrante de l'imaginaire collectif de la localité.
La maison François-Leclerc présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur archéologique. [Les vestiges de la demeure] et sa périphérie présentent un fort potentiel archéologique découlant de l'occupation de la Pointe-à-la-Loupe dès la fin du XVIIIe siècle. Ce lieu comporte potentiellement des traces d'occupation pouvant remonter de la préhistoire à l'ère industrielle en passant par l'occupation de la première nation Wolastoqiyik. [Enfin, l'occupation de la maison] pendant près de 70 ans avant d'être utilisée en tant que bâtiment agricole appuie la possibilité que s'y trouve un nombre considérable d'artéfacts.
Source : Municipalité de Notre-Dame-des-Neiges, 2007 (amendements en 2024).
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la maison François-Leclerc liés à ses valeurs historique, architecturale, emblématique et archéologique comprennent, notamment :
- son implantation sur un promontoire naturel dominant le fleuve Saint-Laurent, en bordure de l'ancien chemin du Roy;
- son volume, dont le plan rectangulaire et les fondations en pierre;
- les matériaux, dont la maçonnerie en moellon irrégulier;
- la disposition régulière des ouvertures rectangulaires.
Source : Municipalité de Notre-Dame-des-Neiges, 2007 (amendements en 2024).
Informations historiques
La maison François-Leclerc est implantée à proximité du fleuve Saint-Laurent, dans un secteur marqué par l'histoire de la navigation fluviale. Celle-ci requiert une connaissance particulière des chenaux à emprunter afin d'éviter les principaux dangers. Durant le Régime français, des postes de pilotage sont implantés dans la région, notamment au Bic, dès 1730, puis à l'île Verte et à Pointe-au-Père. Sous le Régime anglais, la restructuration du système d'aide à la navigation mène à la création de La Maison de la Trinité de Québec en 1805. Le nombre de pilotes affectés au havre de Québec et en aval quintuple entre 1805 et 1848; il atteint 276.
À cette époque, l'Islle-Verte regroupe la deuxième plus grande concentration de pilotes du fleuve Saint-Laurent, après l'île d'Orléans, en raison de la présence d'un phare et d'un poste de pilotage. L'île est en effet l'un des principaux lieux d'arrêt pour les navires qui empruntent le chenal sud vers Québec. Les paroisses du littoral, de l'Isle-Verte jusqu'à Rimouski, sont des avant-postes où les pilotes offrent leurs services. Ils abordent les navires en haute mer grâce à une chaloupe à voile ou une goélette. Les pilotes travaillent généralement avec un ou deux apprentis et se regroupent parfois afin de mettre leurs efforts en commun.
En 1867, Nazaire Leclerc (1831-1907), cultivateur de Saint-Éloi, achète la résidence en pierre ainsi que la terre sur laquelle elle est implantée. La famille Leclerc occupe la maison et cultive la terre jusqu'au début du XXe siècle.
La maison en pierre est abandonnée au milieu du XXe siècle. Ses ruines donnent naissance à une légende, inspirée d'anecdotes tirées de l'histoire du pilotage et de la présence de marins dans les environs. Diffusé abondamment par la littérature et les conteurs de la région, ce récit fait aujourd'hui officiellement partie du circuit des légendes de la région des Basques.
La maison François-Leclerc est citée une première fois en 2007. Le règlement de citation de 2007 est remplacé par un nouveau en 2024, notamment afin d'apporter des précisions à la valeur historique de l'immeuble patrimonial.
Emplacement
Region administrative :
- Bas-Saint-Laurent
MRC :
- Les Basques
Municipalité :
- Notre-Dame-des-Neiges
Adresse :
- route 132 Ouest
Lieux-dits :
- Rivière-Trois-Pistoles
- Trois-Pistoles
Localisation informelle :
Les vestiges sont visibles de la route 132 Ouest (ancien chemin du Roi) près du chemin menant à la grève de la Pointe.
Latitude :
- 48° 5' 18.0"
Longitude :
- -69° 15' 34.0"
Désignation cadastrale :
- Lot 5 546 498
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- LEBLOND, Michel. Si Trois-Pistoles m'était conté et autres fariboles. Trois-Pistoles, Éditions Trois-Pistoles, 2004. 141 p.
- LECLERC, Jean. Le Saint-Laurent et ses pilotes, 1805-1860. Montréal, Leméac, 1990. 232 p.
- LECLERC, Jean. Les pilotes du Saint-Laurent, 1762-1960. L'organisation du pilotage en aval du havre de Québec. Sainte-Foy, Les Éditions GID, 2004. 855 p.
- RIOUX, Emmanuel. Histoire de Trois-Pistoles, 1697-1997. Trois-Pistoles, Centre d'édition des Basques / Société historique de Trois-Pistoles, 1997. 694 p.