Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Guyart, Marie

Type :

Personne (Femme)

Autre(s) nom(s) :

  • Marie de l'Incarnation
  • Marie Guyart de l'Incarnation
  • Mère Marie de l'Incarnation

Date :

  • 1599‑10‑28 – 1672‑04‑30

Occupation :

  • Enseignant / professeur
  • Membre d'une communauté religieuse
  • Supérieur d'une communauté religieuse ou d'une société de prêtres diocésains

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (5)

Patrimoine mobilier associé (18)

Plaques commémoratives associées (4)

Événements associés (1)

Groupes associés (1)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Images

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2017-04-27

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national, 2015-06-08
 
Inventorié --
 

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Synthèse

Née le 28 octobre 1599 à Tours, en France, Marie Guyart est la fille de Florent Guyart, maître boulanger, et de Jeanne Michelet.

Dès son jeune âge, Marie Guyart apprend à lire et à écrire auprès de sa mère et poursuit son apprentissage dans une école. Elle est initiée à la broderie et à la peinture, acquiert des notions de menuiserie et se familiarise avec la gestion des affaires au sein de l'entreprise familiale.

Dès l'âge de 14 ans, Marie Guyart manifeste un intérêt pour le cloître, elle est toutefois poussée au mariage par ses parents. Veuve en 1619, elle se retire chez son père avec son fils âgé de six mois. Vers 1625, elle gère l'entreprise de transport de marchandises de son beau-frère, Paul Buisson. Six ans plus tard, elle quitte la maison familiale, confie son fils à sa soeur et entre au noviciat des Ursulines de Tours. Elle prend le nom de Marie de l'Incarnation et prononce ses voeux en 1633.

Après quelques années, Marie de l'Incarnation précise sa vocation apostolique alors qu'elle s'anime d'un élan missionnaire. À la lecture des Relations des Jésuites, elle se renseigne sur les missions en Nouvelle-France et nourrit le désir de s'y rendre. En 1639, elle fait la rencontre de Marie-Madeleine de Chauvigny de La Peltrie, qui aspire elle aussi à évangéliser et à instruire les Autochtones. La religieuse s'embarque pour la Nouvelle-France avec deux compagnes et madame de La Peltrie, afin de fonder un monastère régulier d'Ursulines.

Marie de l'Incarnation débarque à Québec le 1er août 1639. Cette année-là, elle installe la communauté naissante dans une maison en Basse-Ville. En peu de temps, elle accueille les premières Autochtones choisies par les Jésuites et, après quelques mois, elle s'occupe d'une vingtaine de pensionnaires. En 1642, elle conçoit le premier monastère de son ordre en Amérique, dont elle supervise la construction en Haute-Ville.

Au cours des années suivantes, Marie de l'Incarnation sert son ordre en assumant les fonctions de supérieure (1639-1645, 1651-1657, 1663-1669) et de dépositaire (1645-1651, 1657-1663). Elle occupe aussi les postes d'assistante (1669-1672), de maîtresse des pensionnaires et de maîtresse des novices. Elle gère toutes les responsabilités de la fondation et confie au père Jérôme Lalemant la tâche de rédiger des constitutions adaptées à la colonie. Par ailleurs, elle prend part à la reconstruction du monastère, à la suite de l'incendie de 1650. Également femme d'affaires, elle signe des contrats et participe au développement économique de la Nouvelle-France. La fondatrice spirituelle des Ursulines de Québec devient une référence pour les gouverneurs, intendants et notables, qui la consultent au sujet de divers problèmes séculiers.

En plus d'effectuer des tâches administratives, Marie de l'Incarnation poursuit sa mission principale d'éduquer les jeunes filles autochtones. Elle participe également à l'apostolat des adultes et reçoit les premières jeunes Canadiennes au noviciat. Ayant appris les langues autochtones auprès des Jésuites à son arrivée dans la colonie, elle écrit, quelques années plus tard, des dictionnaires iroquois, français-algonquin et algonquin-français, ainsi qu'un catéchisme iroquois.

Tout au long de sa vie en Nouvelle-France, Marie de l'Incarnation tient de nombreuses correspondances avec son fils, divers membres de sa famille et quelques supérieurs d'institutions religieuses de France. Elle est aussi l'auteure d'autobiographies intitulées Relation (1633, 1654).

Elle est décédée à Québec le 30 avril 1672. Elle est inhumée dans l'oratoire Marie-de-l'Incarnation du monastère des Ursulines-de-Québec. Elle est béatifiée par le pape Jean-Paul II le 20 juin 1980, puis canonisée par le pape François le 3 avril 2014.

Elle avait épousé en France, en 1617, Claude Martin, maître ouvrier en soie.

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Intérêt patrimonial

Ce personnage historique est désigné pour les motifs suivants:

Fondatrice et première supérieure du monastère des Ursulines de Québec, Marie Guyart, dite Marie de l'Incarnation, a jeté les bases de son ordre en Nouvelle-France. Elle figure aussi parmi les pionnières de l'enseignement féminin et a mis sur pied le premier établissement consacré à cette tâche en Amérique du Nord. Marie Guyart entre au noviciat des Ursulines de Tours en 1631. Elle prononce ses voeux en 1633 et prend le nom de Marie de l'Incarnation. En 1639, elle fait la rencontre de Marie-Madeleine de Chauvigny de La Peltrie, qui aspire à évangéliser et à instruire les Autochtones. Elle arrive à Québec le 1er août 1639 avec Mme de La Peltrie et deux religieuses. Elle installe la communauté naissante dans une maison de la Basse-Ville et accueille des Autochtones et de jeunes Canadiennes. Marie de l'Incarnation prend une part active à la conception du premier monastère des Ursulines en 1642 et, après sa destruction par un incendie, elle supervise les travaux de construction du deuxième monastère. Pendant toutes les années qu'elle a passées à Québec, Marie de l'Incarnation assume tour à tour les fonctions de supérieure, d'assistante, de dépositaire et de maîtresse des novices au sein de sa communauté. Elle participe aussi au développement de la Nouvelle-France en conseillant les gouverneurs, les intendants et les notables relativement à certains problèmes séculiers.

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Références

Notices bibliographiques :

  • CHABOT, Marie-Emmanuel. « Guyart, Marie ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • DEROY-PINEAU, Françoise. Marie de l'Incarnation : femme d'affaires, mystique et mère de la Nouvelle-France. Montréal, Bibliothèque québécoise, 2008. 329 p.
  • GOURDEAU, Claire. Les délices de nos coeurs. Marie de l'Incarnation et ses pensionnaires amérindiennes, 1639-1672. Sillery, Septentrion, 1994. 132 p.
  • JAENEN, Cornelius J. « Marie de l'Incarnation ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com
  • OURY, Guy-Marie. Marie de l'Incarnation (1599-1672). Vol. 1. Québec, Presses de l'Université Laval, 1973. s.p.
  • OURY, Guy-Marie. Marie de l'Incarnation (1599-1672), Correspondance. Solesmes, Abbaye Saint-Pierre, 1985. 1071 p.
  • SAINT-THOMAS, mère. Les Ursulines de Québec depuis leur établissement jusqu'à nos jours. Tome 1. Québec, C. Darveau, 1863. 579 p.
  • s.a. Annales du monastère des Ursulines de Québec de 1639 à 1984. Tome 1 (1639-1822). Québec, Archives du monastère des Ursulines de Québec, s.d. s.p.

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