Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

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Talon, Jean

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2013-09-12
 
Inventorié --
 

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Synthèse

Baptisé le 8 janvier 1626 à Châlon-sur-Marne, en France, Jean Talon est le fils de Philippe Talon et d'Anne de Bury.

Talon étudie auprès des Jésuites au collège Clermont à Paris. Il est commissaire des guerres en Flandre et intendant de l'armée de Turenne en 1653, puis commissaire du Quesnoy en 1654. Il devient intendant du Hainaut en 1655.

En 1665, Talon devient le premier intendant de la Nouvelle-France. Il remplit deux mandats à ce titre, de 1665 à 1668, puis de 1669 à 1672. Il doit mettre en place la réorganisation administrative ordonnée par le roi Louis XIV. Au cours de son mandat, Talon instaure une série de réformes importantes, notamment le rétablissement du Conseil souverain en 1666 et la restauration de la justice seigneuriale en 1668. Jean-Baptiste Colbert lui confie également le mandat de surveiller les ecclésiastiques. Il se heurte à l'Église, notamment lors de l'affaire des Dames de la Sainte-Famille, en 1667, et de l'expropriation d'une partie de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges.

Talon adopte des politiques favorisant la colonisation et la natalité de la Nouvelle-France. De 1665 à 1672, plus de 2 000 colons arrivent dans la colonie. Il favorise ensuite l'installation de militaires démobilisés du régiment de Carignan et assure l'arrivée de plus de mille filles du roi. En 1671, il signe une ordonnance obligeant les hommes célibataires à se marier avec celles-ci et accorde des rentes aux chefs de familles nombreuses. Ces politiques favorisent une hausse importante de la population canadienne.

Talon favorise le développement de l'agriculture, du commerce, des pêcheries et de l'exploitation forestière et minière en Nouvelle-France, puis en 1667, implante un commerce triangulaire avec la mère-patrie et les Antilles. L'intendant applique par ailleurs des mesures pour accélérer le développement et, surtout, l'occupation du territoire. Il fonde Bourg-Royal et Bourg-la-Reine à proximité de Québec. Il distribue environ soixante fiefs non-concédés sur les rives du fleuve Saint-Laurent. Dès 1667, Talon ordonne la confection du papier terrier qui lui permet d'avoir une vue d'ensemble de l'étendue des seigneuries et prévoit diviser celles qui sont trop grandes. Dans cette veine, il nomme deux arpenteurs en 1672. Il encourage également l'exploration du continent nord-américain et cherche à découvrir le passage vers la mer de l'Ouest. De plus, Talon propose la construction d'une route reliant Québec à l'Acadie.

Après son retour définitif en France, en 1672, plusieurs des réformes de Talon sont abandonnées. Il est fait capitaine et gouverneur du château de Mariemont en 1670, baron des Islets en 1671 et comte d'Orsainville en 1675.

Il est l'auteur du Mémoire sur l'état présent du Canada (1667).

Il est décédé à Paris le 24 novembre 1694. Il est inhumé dans la chapelle Sainte-Catherine de l'église de Notre-Dame-en-Vaux, à Châlons-sur-Marne.

Ce personnage historique a été désigné par le ministre de la Culture et des Communications le 12 septembre 2013.

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Intérêt patrimonial

Ce personnage historique est désigné, avec les autres intendants de la Nouvelle-France, pour les motifs suivants:

Avec l'instauration d'une province royale, une nouvelle figure d'autorité fait son entrée dans la colonie. Nommé en 1663, mais présent sur le territoire seulement à partir de 1665, l'intendant de la Nouvelle-France dispose de pouvoirs étendus. Figurant hiérarchiquement au second rang derrière le gouverneur, l'intendant n'en occupe pas moins un rôle central dans la direction des affaires coloniales. Le premier à en assumer pleinement la charge est Jean Talon. Responsable de l'administration civile, l'intendant s'occupe de la justice, de la police et des finances. Premier officier de justice, il peut délibérer à la fois sur des causes civiles et criminelles et préside de facto le Conseil souverain. Chargé de la police, il s'affaire à maintenir l'ordre public et à développer le réseau routier. En tant que financier, il détient les cordons de la bourse : de sa gestion du budget dépend le bon fonctionnement de l'administration. Le régime de l'intendance prend fin en 1760 avec la Conquête britannique et le départ de son dernier titulaire, François Bigot.

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Références

Notices bibliographiques :

  • DUBÉ, Jean-Claude. Les intendants de la Nouvelle-France. Montréal, Fides, 1984. 327 p.
  • MOOGK, Peter N. « Talon, Jean ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/
  • OUELLET, Marie-Eve. Le métier d'intendant en France et en Nouvelle-France au XVIIIe siècle. Québec, Septentrion, 2018. 392 p.
  • VACHON, André. « Talon, Jean ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • Ville de Québec. Répertoire des toponymes [En Ligne]. http://www.ville.quebec.qc.ca/

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