Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Vincent, Lawinonkie Marguerite

Type :

Personne (Femme)

Autre(s) nom(s) :

  • Vincent, La8inonkié Marguerite
  • Vincent, Lawinonkié Marguerite

Date :

  • 1783 – 1865‑01‑15

Occupation :

  • Artisan d'art

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Patrimoine mobilier associé (7)

Voir la liste

Personnes associées (4)

Inventaires associés (1)

Images

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2022-03-08
 
Désignation (Canada) Personnage historique Commission des lieux et monuments historiques du Canada 2008-04-11
 
Inventorié --
 

Haut de la page

Synthèse

Lawinonkie Marguerite Vincent est née à la baie de Quinte, sur la rive nord du lac Ontario, en 1783. D'origine wendat, elle est la fille de Sawatanan Louis Vincent et de Marie des Anges Chalifour et la demi-sœur du Grand Chef Tsawenhohi Nicolas Vincent. Son nom wendat, Lawinonkie, signifie « elle est une (belle) jeune femme ».

Lawinonkie Marguerite Vincent s'installe au village de la Jeune-Lorette (aujourd'hui Wendake) au début du XIXe siècle. Enfant, elle aurait fréquenté l'école du village, alors administrée par son père.

À l'époque, les terres peu fertiles de la Jeune-Lorette ne permettent pas d'assurer la prospérité de la communauté par l'entremise de l'agriculture. De plus, la colonisation et la création de clubs privés réduisent les territoires de chasse, de pêche, de trappe et de cueillette des Wendat. Malgré les interdictions, les Wendat poursuivent leurs activités coutumières, mais la situation économique est telle qu'il faut miser sur d'autres secteurs d'activités, en l'occurrence l'artisanat et le commerce. Ainsi, afin d'augmenter les revenus de sa famille Lawinonkie confectionne des mocassins et divers articles de conception et de fabrication artisanale.

Vers 1830, elle met sur pied un atelier dont la production s'adresse à une clientèle touristique, mais également militaire, en fabriquant notamment des chaussures, des mitaines, des raquettes et des toboggans. L'entreprise devient rapidement prospère et fournit des emplois à la plupart des Wendat du village. Son mari, Hondawanhont Paul Picard, son neveu, Philippe Vincent, et son fils, Tahourenche François-Xavier Picard, travaillent par ailleurs avec elle. Plus qu'une histoire de famille et un succès entrepreneurial, l'atelier de Lawinonkie constitue pour sa communauté – et en particulier pour les femmes – une occupation, une source de fierté et un moyen de subsistance à la fois résilient et inventif.

Dans son atelier, Lawinonkie enseigne les techniques de fabrication et de décoration de pièces artisanales, et répartit les tâches quotidiennes de ses artisanes en fonctions de leurs habiletés. Elle innove aussi en utilisant la matière première à sa disposition, en remplaçant notamment le piquant de porc-épic, devenu plus rare en raison de la réduction des territoires de chasse, par le poil d'orignal dans l'ornementation des objets fabriqués et confectionnés à Wendake.

Grâce au succès de son atelier, Lawinonkie fait figure de proue dans l'industrie de la production artisanale de Wendake. En agissant comme intermédiaire entre les artisanes et les acheteurs, elle fait connaître et met en valeur le travail des femmes de sa communauté, leurs savoir-faire et leur créativité. Cela est d'ailleurs rapporté dans les journaux, de manière posthume.

Elle est décédée en 1865. Elle est inhumée dans l'église Notre-Dame-de-Lorette, à Wendake.

Elle avait épousé Hondawanhont Paul Picard, le 9 février 1807 à la Jeune-Lorette.

Elle est la mère de Tahourenche François-Xavier Picard, Grand Chef de la Nation huronne-wendat de 1870 à 1883.

Haut de la page

Intérêt patrimonial

Ce personnage historique est désigné pour les motifs suivants:

Lawinonkie Marguerite Vincent est une artisane de la Nation huronne-wendat reconnue pour sa contribution significative à la transmission et à la mise en valeur des savoir-faire artisanaux traditionnels. Vers 1830, elle met sur pied un atelier de fabrication de raquettes, de mocassins, de mitaines, de toboggans et d'autres articles destinés aux militaires et à la clientèle touristique. Lawinonkie Marguerite Vincent y organise le travail et y enseigne les techniques de fabrication et de décoration de pièces artisanales. Une forte proportion du village y travaille, tout comme son mari, Hondawanhont Paul Picard Paul, et son neveu, Philippe Vincent. La qualité du travail de Lawinonkie Marguerite Vincent, ainsi que sa créativité, son ingéniosité et sa capacité d'adaptation permettent à son atelier de contribuer à la subsistance de plusieurs familles. Lawinonkie Marguerite Vincent est ainsi considérée comme une pionnière du développement de l'artisanat huron-wendat pendant le XIXe siècle.

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • Ahatsistari. « Paul Tahourenché, grand-chef des hurons (suite) ». L'Opinion publique, 30 janvier 1879, p. 52.
  • Ahatsistari. « Paul Tahourenché, grand-chef des hurons (suite) ». L'Opinion publique, 6 février 1879, p. 61-62.
  • BEAULIEU, Alain, Stéphanie BÉREAU et Jean TANGUAY. Les Wendats du Québec : territoire, économie et identité, 1650-1930. Québec, Les Éditions GID, 2013. 338 p.
  • DELÂGE, Denis. « La tradition de commerce chez les Hurons de Wendake ». Recherches amérindiennes au Québec. Vol. 30, no 3 (2000), p. 35-51.
  • MONTPETIT, A. N. « Paul Picard Honda8onhont ». L'Opinion publique, 7 septembre 1871, p. 430-433.
  • SAVIGNAC, Pierre H. et Marguerite VINCENT TEHARIOLINA. La nation huronne : son histoire, sa culture, son esprit. Québec, Éditions du Pélican, 1984. 507 p.
  • TANGUAY, Jean. « Marguerite Vincent La8inonkie : « la femme habile aux travaux d’aiguille » ». BEAULIEU, Alain, dir. et Stéphanie CHAFFRAY, dir. Représentation, métissage et pouvoir. La dynamique coloniale des échanges entre Autochtones, Européens et Canadiens (XVIe-XXe siècle). Québec, PUL, 2012, p. 447-474.
  • s.a. Identification de lieux, personnages ou thèmes d'importance historique nationale. Mémoire présenté dans le cadre du Projet de commémoration de l'histoire des Premières Nations. Wendake, Patrimoine Canadien/Parcs Canada, 1996. 73 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013