Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Édifice Ernest-Cormier

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Ancienne annexe au palais de justice de Montréal
  • Archives nationales du Québec à Montréal
  • Conservatoires de musique et d'art dramatique de Montréal
  • Cour d'appel du Québec
  • Nouveau palais de justice de Montréal

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1921 – 1926 (Construction)
  • 2002 – 2004 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine institutionnel et civil

Usage :

  • Services et institutions (Cabinets de professionnels libéraux)
  • Services et institutions (Immeubles de bureaux)
  • Services et institutions (Palais de justice et bureaux d'enregistrement)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Plaques commémoratives associées (5)

Événements associés (2)

Groupes associés (7)

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Personnes associées (6)

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Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'édifice Ernest-Cormier est un bâtiment institutionnel d'influence beaux-arts construit de 1921 à 1926. Le bâtiment doté d'un parement de pierre présente un plan carré ouvert dans sa partie centrale sur des cours intérieures formant un « U ». Il compte quatre niveaux à l'avant, tandis que la déclivité du sol dégage un niveau supplémentaire à l'arrière. Le bâtiment est surmonté d'un toit plat percé de lanterneaux en verre. La façade est rythmée par 14 colonnes d'ordre dorique colossal supportant un entablement doté d'une corniche à modillons. Le porche dans-oeuvre en hémicycle est doté d'une porte à double vantail en bronze. L'édifice Ernest-Cormier occupe tout le quadrilatère formé des rues Notre-Dame Est, Saint-Gabriel, Sainte-Thérèse et Saint-Vincent, dans l'arrondissement Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Cet édifice se trouve également dans le périmètre du site patrimonial de Montréal.

Plan au sol :

Carré

Nombre d'étages :

4

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Béton, ossature en béton armé
  • Métal
  • Métal, ossature métallique

Saillies :

  • Escalier monumental

Fondations :

  • Béton

Toit :

  • Forme : Plat
    Matériau : Composite, multicouche

Porte principale :

  • métallique, à battants

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte
  • entièrement vitrée, à battants

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, Composée
  • Rectangulaire, Fixe

Éléments architecturaux :

  • Bas-relief
  • Clé
  • Colonne
  • Corniche à denticules
  • Entablement
  • Linteau
  • Portail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2014-11-13
Prise d'effet : 2013-11-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2013-11-14
  • Proposition de statut national, 2001-04-06
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec 1964-01-08

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 
Inventorié --
 

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Valeur patrimoniale

L'édifice Ernest-Cormier présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son utilisation comme palais de justice. Au tournant du XXe siècle, le palais de justice de Montréal, construit de 1851 à 1857, devient trop petit, malgré des agrandissements. En 1920, la construction d'une annexe, qui sera en fait un bâtiment indépendant, est autorisée. Cette annexe, aujourd'hui connue sous le nom d'édifice Ernest-Cormier, est conçue à l'époque pour abriter toutes les cours de juridiction pénales et des bureaux de magistrats. Une partie des archives et de la bibliothèque du Barreau, le bureau du revenu, le bureau de l'enregistrement, le bureau montréalais du premier ministre, des locaux pour la police provinciale et des bureaux de la Chambre des notaires doivent aussi y être logés. En 1972, toutes les activités judiciaires liées aux affaires criminelles sont déplacées dans le nouveau palais de justice. L'édifice Ernest-Cormier est par la suite occupé par le Centre d'archives de Montréal ainsi que par les conservatoires d'art dramatique et de musique jusqu'au tournant des années 2000. Après d'importants travaux de restauration et de mise aux normes effectués de 2002 à 2004, l'édifice Ernest-Cormier devient le siège de la Cour d'appel du Québec à Montréal, renouant ainsi avec sa vocation d'origine.

L'édifice Ernest-Cormier présente également un intérêt pour sa valeur historique reposant sur son association avec des architectes et des artistes de grande renommée. Plutôt que de confier la conception du bâtiment aux architectes des Travaux publics, le gouvernement fait exceptionnellement appel à trois architectes issus de cabinets privés : Louis-Auguste Amos (1869-1948), Charles Jewett Saxe (1870-1943) et Ernest Cormier (1885-1980). Amos et Saxe sont alors des architectes bien établis, qui ont conçu des résidences et des bâtiments institutionnels ou commerciaux, notamment à Montréal. L'annexe du palais de justice est la première grande commande publique de Cormier, revenu à Montréal en 1918, après des études en architecture et en génie à Rome et à Paris. Cormier, dont la carrière sera en grande partie consacrée à l'architecture institutionnelle, est l'architecte québécois le plus renommé de sa génération. Edgar Brandt (1880-1960), maître-ferronnier français et figure marquante de l'Art déco, a réalisé plusieurs pièces pour l'édifice Ernest-Cormier, dont la porte principale en bronze et des torchères monumentales.

L'édifice Ernest-Cormier présente aussi un intérêt pour sa valeur architecturale. Il s'agit de l'exemple le plus achevé de palais de justice d'architecture beaux-arts érigé au Québec. La structure du bâtiment est réalisée selon une technique novatrice : l'ossature porteuse est en acier enrobé de béton. Cette structure moderne est revêtue d'un parement de pierre. L'ornementation est inspirée de l'architecture classique. Ces formes, associées à la Grèce et à la Rome antiques, sont considérées comme un symbole d'autorité, de stabilité et d'efficacité. Pour l'édifice Ernest-Cormier, les concepteurs délaissent l'architecture richement ornée du tournant du XXe siècle et optent pour un décor plus sobre, plus moderne et plus conforme à l'image d'intégrité que souhaitent donner les autorités judiciaires. La façade présente une colonnade d'ordre dorique colossal soutenant un entablement, ainsi qu'un porche dans-oeuvre en hémicycle. L'aménagement intérieur reprend les principes de l'architecture des beaux-arts quant à la hiérarchisation des espaces selon l'importance des fonctions qui leur sont assignées. Par exemple, l'ornementation et les matériaux sont d'une plus grande richesse dans les espaces publics et les principales salles d'audience que dans les parties plus privées du bâtiment, comme les bureaux. Les architectes ont aussi maximisé l'utilisation de la lumière naturelle en aménageant des cours intérieures et des lanterneaux.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2014.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'édifice Ernest-Cormier liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation en bordure de la voie publique, sur un terrain présentant une dénivellation, et l'occupation de la totalité du quadrilatère formé des rues Notre-Dame Est, Saint-Gabriel, Sainte-Thérèse et Saint-Vincent, dans le site patrimonial de Montréal;
- son volume, dont le plan carré ouvert au centre sur des cours intérieures en « U », les quatre niveaux à l'avant et les cinq niveaux à l'arrière, le toit plat, le porche central dans-oeuvre en hémicycle, la colonnade formée de quatorze colonnes cannelées d'ordre dorique colossal (deux isolées au centre, dix adossées et deux engagées dans les saillies latérales, aux extrémités) et l'escalier central;
- les matériaux, dont l'ossature en acier et en béton, le parement en pierre calcaire du cap Martin sur les murs donnant sur la voie publique, les parements en brique (« Kittanning White Pressed ») et en pierre calcaire de Montréal des murs des cours intérieures et de la partie supérieure du bâtiment, la colonnade en granit de Stanstead, ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux métalliques (notamment en bronze et en cuivre) ou en pierre;
- les ouvertures, dont le portail principal haut de sept mètres, les portails latéraux encadrés de pilastres à chapiteaux stylisés et d'un fronton cintré, le portail arrière central (composé d'une porte métallique à double vantail, d'un tympan cintré vitré à motif rayonnant et d'un large encadrement en pierre), les portails rectangulaires, les lanterneaux vitrés du toit (notamment ceux protégeant les coupoles de verre), les fenêtres rectangulaires aux dimensions décroissantes vers les étages supérieurs et les fenêtres rectangulaires jumelées du soubassement à l'arrière et sur les côtés;
- l'ornementation, dont l'entablement à denticules portant en façade l'inscription latine « Frustra legis auxilium quaerit qui in legem committit », la corniche à modillons en façade, le parapet couronnant l'immeuble, les pilastres cannelés encadrant le porche dans-oeuvre, le bandeau à frettes, les bandeaux en saillie, les saillies verticales évoquant des pilastres sur les murs latéraux et arrière, les tables, les clés décoratives et les appuis en saillie;
- l'aménagement des espaces intérieurs, notamment la disposition hiérarchique des espaces publics et privés, la disposition facilitant la circulation ainsi que l'organisation maximisant l'utilisation de la lumière naturelle, notamment grâce aux coupoles vitrées, aux lanterneaux et à la situation de la principale salle d'audience dans l'aile centrale flanquée des cours intérieures;
- le décor architectural, dont l'utilisation de matériaux plus nobles pour les pièces publiques (travertin, marbre, pierre de Caen, chêne, liège) et plus communs dans les espaces privés (terrazzo, châtaignier, bouleau), les plafonds en plâtre (à caissons décorés dans les salles d'audience et le grand hall, à caissons moulurés dans les espaces publics fonctionnels et seulement moulurés dans les espaces privés comme les bureaux), ainsi que l'ornementation d'inspiration classique (notamment les pilastres cannelés, les piliers à chapiteaux stylisés, les arcs cintrés à clé décorative, les cartouches armoriées ou décorées, les linteaux à consoles, les panneaux décoratifs et les guirlandes);
- les éléments conçus par Edgar Brandt, dont la porte en bronze à double vantail présentant six scènes allégoriques (la Vérité, la Justice, le Jugement, le Code criminel, le Pardon et le Châtiment), les grilles de fenêtres en cuivre et les appareils d'éclairage, notamment les torchères monumentales, les lampadaires et les appliques.

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Informations historiques

L'édifice Ernest-Cormier est construit pour servir d'annexe au palais de justice de Montréal. Le premier palais de justice de la ville avait ouvert ses portes en 1800, sur la rue Notre-Dame. Il logeait à la fois la Cour des plaids communs et la Cour du Banc du Roi. Ce premier palais de justice est détruit par un incendie en juillet 1844.

Le deuxième palais de justice, érigé sur les ruines du premier, est achevé en 1857. En 1888, un étage est ajouté au bâtiment existant, mais cet agrandissement ne suffit pas aux besoins de l'administration judiciaire. Dans la première décennie du XXe siècle, le palais de justice est à nouveau agrandi à son extrémité ouest, mais un nouveau bâtiment est toujours réclamé.

En 1920, la construction d'une nouvelle annexe au palais de justice est autorisée. Il s'agit en fait d'un bâtiment détaché, aujourd'hui connu sous le nom d'édifice Ernest-Cormier, qui occupe tout le quadrilatère formé par les rues Notre-Dame, Saint-Gabriel, Sainte-Thérèse et Saint-Vincent. Il est conçu pour accueillir toutes les cours de juridiction pénales et des bureaux de magistrats. Il abrite également, entre autres, une partie des archives et de la bibliothèque du Barreau, ainsi que des bureaux d'élus du gouvernement du Québec, de la police provinciale et de la Chambre des notaires.

En août 1920, le choix des architectes est arrêté : Louis-Auguste Amos (1869-1948), Ernest Cormier (1885-1980) et Charles Jewett Saxe (1870-1943) travailleront au projet. Les rôles de chacun ne sont pas connus précisément.

La structure du bâtiment est réalisée selon une technique novatrice : une ossature porteuse en acier enrobé de béton. Le béton est également utilisé pour le soubassement et les planchers. Cette structure moderne est cependant cachée par un parement en pierre, un matériau alors considéré comme plus noble et plus typique de l'architecture d'inspiration classique.

La construction de l'annexe du palais de justice est l'un des premiers chantiers d'importance à Montréal après la Première Guerre mondiale. Différentes mesures sont prises afin de créer plus d'emplois, notamment l'interdiction de recourir à des moyens mécaniques pour les travaux d'excavation, qui commencent en 1921.

En 1923, les derniers planchers sont coulés et le bâtiment est couvert d'un toit. La hiérarchisation des espaces intérieurs suit les principes d'inspiration beaux-arts. Les pièces publiques présentent les matériaux les plus nobles et l'ornementation devient plus sobre dans les espaces privés.

En 1925, Edgar Brandt (1880-1960), maître-ferronnier français, est contacté pour réaliser une porte en bronze à deux panneaux de sept mètres de haut, ainsi que huit grilles en cuivre patiné. En 1926, son atelier décroche aussi le contrat de fabrication d'appareils d'éclairage, dont deux torchères monumentales.

Le bâtiment est inauguré le 22 novembre 1926 et sert à l'administration de la justice pendant environ 45 ans. En 1972, toutes les activités judiciaires liées aux affaires criminelles sont déplacées dans le nouveau palais de justice, qui regroupe désormais la Cour du Québec, la Cour supérieure et la Cour d'appel.

L'édifice Ernest-Cormier est alors rénové. Les espaces autrefois utilisés par le ministère de la Justice et par la bibliothèque du Barreau sont dès lors occupés par le Centre d'archives de Montréal. En 1973, le Conservatoire d'art dramatique s'y établit également, et il est rejoint par le Conservatoire de musique en 1975.

Le bâtiment ne répondant plus aux normes de conservation des archives, le Centre d'archives de Montréal déménage dans de nouveaux locaux en 1986. En 2000, les conservatoires quittent aussi l'édifice Ernest-Cormier. À cette époque, le projet d'y relocaliser la Cour d'appel prend forme. D'importants travaux sont effectués de 2002 à 2004 pour restaurer le bâtiment et l'adapter aux besoins de cette nouvelle affectation.

L'édifice Ernest-Cormier est classé en 2014.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 100, rue Notre-Dame Est
  • 445, rue Saint-Gabriel
  • 450, rue Saint-Vincent
  • 87, rue Sainte-Thérèse
  • 97, rue Sainte-Thérèse

Localisation informelle :

L'Édifice Ernest-Cormier est construit dans le quadrilatère formé par les rues Notre-Dame (façade principale), Saint-Gabriel, Saint-Vincent et Sainte-Thérèse, dans l'arrondissement historique du Vieux-Montréal.

Latitude :

  • 45° 30' 25.7"

Longitude :

  • -73° 33' 16.6"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 634 979

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Documents

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BARBE, Raoul P. Les palais de justice de Montréal. Cowansville, Éditions Yvon Blais, 2014. 161 p.
  • BARBE, Raoul P. Les palais de justice du Québec. Cowansville, Éditions Yvon Blais, 2013. 440 p.
  • BEAUREGARD, Mathieu et Shaun FINN. « L'édifice Ernest-Cormier redevient un palais de justice: Reprise d'audience! ». Journal du Barreau. Vol. 37, no 2 (2005), s.p.
  • FORGET, Madeleine, dir. et Gilles LAUZON, dir. L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine. Québec, Les Publications du Québec, 2004. 292 p.
  • GOURNAY, Isabelle, dir., Pierre-Richard BISSON, Yves DESCHAMPS, Marcel FOURNIER et Phyllis LAMBERT. Ernest Cormier et l'Université de Montréal. Montréal, Centre canadien d'architecture / Éditions du Méridien, 1990. 179 p.
  • MERRETT, Brian et François RÉMILLARD. L'architecture de Montréal : guide des styles et des bâtiments. Montréal, Méridien, 1990. s.p.
  • Ministère de la Culture et des Communications du Québec. L'édifice Ernest-Cormier : siège de la Cour d'appel du Québec. Québec, Les Publications du Québec, 2005. 57 p.
  • NANTEL, Maréchal. « Le Palais de Justice de Montréal et ses abords ». Les Cahiers des Dix. No 12 (1947), p. 197-230.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 1. Montréal, Les Éditions La Presse, 1987. 346 p.
  • s.a. « La loi a été adoptée en 3E lecture ». La Tribune, 11 février 1920, p. 1.
  • s.a. « La structure en acier du nouveau palais de justice ». La Presse, 23 septembre 1922, p. 27.
  • s.a. « Le palais de justice de Montréal ». Le Soleil, 18 août 1920, p. 10.
  • s.a. « Le palais de justice de Montréal ». Le Soleil, 28 février 1923, p. 16.
  • s.a. « Les contrats pour le palais de justice de Montréal accordés ». La Presse, 19 février 1923, p. 2.
  • s.a. « Les travaux avancent activement ». La Presse, 10 avril 1924, p. 22.
  • s.a. « Les travaux du nouveau palais ». Le Devoir, 5 septembre 1922, p. 5.
  • s.a. « Superbe construction que sera le nouveau palais de justice ». La Presse, 31 janvier 1925, p. 37.

Multimédias disponibles en ligne :

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