Maison Hector-Godin

La maison Hector-Godin est un bâtiment résidentiel érigé en 1909. Il possède un plan rectangulaire et une élévation de trois étages. Le soubassement est en pierre. De la pierre calcaire taillée au fini lisse recouvre la façade avant alors que sur les côtés, les façades sont revêtues de brique. Le bâtiment est coiffé d'un toit plat avec une fausse mansarde qui est recouverte de tôle embossée reproduisant un patron de tôle à la canadienne. Une tourelle semi-circulaire s'avance à droite. Elle est coiffée d'un toit conique recouvert de tôle à baguettes. Trois escaliers relient le sol à une entrée différente au rez-de-chaussée. Celle de gauche est surmontée par un petit balcon soutenu par des consoles. L'entrée située au centre est dépouillée de tout élément alors que l'entrée principale située à droite est dotée d'une galerie surmontée d'un balcon protégé d'un auvent indépendant. Le balcon et l'auvent sont soutenus par des colonnes à chapiteau corinthien surmontées d'un entablement à denticules. La fausse mansarde est percée de deux lucarnes pendantes coiffées d'un haut pignon orné d'un épi et le toit conique de la tourelle se prolonge par un épi en fer ornemental. Toutes les portes et toutes les fenêtres sont rectangulaires et possèdent une imposte. La galerie et les balcons possèdent des balustrades ouvragées en bois ou en fonte. Le haut et le bas de la fausse mansarde sont soulignés par une corniche à denticules. Les lucarnes ainsi que les fenêtres situées dans la tourelle sont encadrées par des pilastres à chapiteau corinthien. Il y a une insertion de pierre avec bas-relief au bas des fenêtres situées au centre du bâtiment, là où il n'y a ni galerie ni balcon, ainsi qu'au bas des fenêtres de la tourelle. Ce bâtiment est situé sur la rue Radisson, au centre-ville de Trois-Rivières.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Délimitation	Situé dans une aire de protection	Ministre de la Culture et des Communications	1976-01-23

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La rue Radisson est ouverte au milieu du XVIIe siècle et constitue une des plus anciennes de la ville. De 1822 à 1941, ce tronçon porte le toponyme de rue Alexandre.

Aux XIXe et XXe siècles cette voie publique profite d'un prestige notable. En effet, plusieurs bâtiments majeurs sont érigés dans ce secteur, dont la cathédrale en 1858 et l'hôtel de ville en 1872 ainsi que plusieurs résidences cossues pour les familles bourgeoises.

En 1899, Hector-Louis Godin, commerçant et industriel, achète une maison sur la rue Alexandre (aujourd'hui Radisson). Cette maison est incendiée, comme des centaines d'autres, lors de l'incendie qui ravage le centre-ville le 22 juin 1908. Le couple Hector Godin et Amanda Girard reconstruise leur maison au cours de l'année suivante. Ce sont probablement les architectes Daoust et Lafond, très actifs après le grand feu, qui ont dessiné cette maison. Hector Godin possède notamment, avec son associé Léopold Girard, une manufacture de cercueils sous le nom de Girard et Godin. À partir de 1922, et ce pour plus d'une cinquantaine d'années, la maison appartient à la famille du dentiste Auguste Massicotte. La résidence cossue semble avoir conservé la majorité de ses composantes architecturales d'origine. Aujourd'hui, le bâtiment abrite un commerce d'antiquités, une auberge et un restaurant.

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Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
Ville de Trois-Rivières

La valeur patrimoniale de la maison Hector-Godin tient notamment à son architecture. Cette résidence fort probablement conçue par les architectes Daoust et Lafond témoigne des imposantes maisons bourgeoises érigées au tournant du XXe siècle dans l'engouement de l'éclectisme victorien. Ce style est particulièrement adopté par la bourgeoisie qui cherche à se démarquer par l'entremise d'une architecture plus sophistiquée en adoptant un style monumental et noble. L'objectif est d'utiliser les styles du passé et de les jumeler afin d'arriver à une conception tout à fait nouvelle. Les compositions sont généralement élaborées et l'ornementation est abondante. Cette résidence cossue est caractéristique de cette architecture, car son volume cubique à toit plat d'allure imposante est habillé de nombreux et divers éléments. L'austérité est amenuisée par la fausse mansarde et les lucarnes à haut pignon qui rappellent le style Second Empire et par la tourelle médiévale des demeures néo-Queen Anne. L'ornementation composée de colonnes à chapiteau corinthien, d'entablements et de corniches à denticules, de balustrades ouvragées, de bas-relief et d'épis ajoute du prestige à cette demeure bourgeoise bien conservée.

La valeur patrimoniale de la maison Hector-Godin tient également à son implantation. La résidence est située sur la rue Radisson qui possède aux XIXe et XXe siècles un prestige notable. En effet, plusieurs bâtiments institutionnels majeurs qui contribuent au caractère élitiste de ce secteur sont érigés à proximité, dont la cathédrale en 1858 et l'hôtel de ville en 1872 et plusieurs familles influentes de la ville choisissent de s'y établir. Le bâtiment profite d'un emplacement privilégié dans l'ancien quartier de l'élite trifluvienne, au coeur de Trois-Rivières, dans un secteur ancien à proximité de l'arrondissement historique et du centre économique.
Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

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