Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Peinture (Le Martyre de saint André)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Date :

  • 1821 (Production)
  • 1992 – 1994 (Restauration)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Peinture

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Personnes associées (3)

Images

Description

« Le martyre de saint André » est une huile sur toile réalisée en 1821 pour orner l'intérieur de l'église de Saint-André. L'oeuvre, de 340 cm de hauteur sur 210 cm de largeur, représente saint André, placé devant une croix en sautoir, instrument de son martyre. Le personnage barbu, vêtu d'une tunique rose et d'un manteau vert, est debout dans un paysage composé de montagnes et de bâtiments érigés en bordure d'un cours d'eau. L'homme a le bras gauche levé et le regard dirigé vers le ciel. Une lueur orangée émane des nuages où sont représentés, dans le coin supérieur gauche, deux chérubins et un angelot. L'un d'entre eux tend une palme au saint. Un autre personnage, un genou au sol et les mains jointes sur la poitrine, est représenté dans la partie inférieure droite du tableau.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Dimensions :

  • Hauteur : 340 centimètre(s)
  • Largeur : 210 centimètre(s)

Médium :

  • Huile

Support :

  • Toile

Représentation iconographique :

  • Saint André

Signature :

  • Coin inférieur droit: Louis-Hubert Triaud

Sujet :

  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2004-08-05
 

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Valeur patrimoniale

Le « Martyre de saint André » présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec Louis-Hubert Triaud (1790-1836), l'artiste qui a réalisé cette oeuvre. Ce dernier est un peintre de la première moitié du XIXe siècle actif dans la région de Québec. Né en Angleterre de parents français, Triaud étudie vraisemblablement les beaux-arts à la Royal Academy of Arts de Londres. Il arrive à Québec en 1820. Grâce au patronage de l'abbé Louis-Joseph Desjardins, dit Desplantes (1766-1848), le peintre est d'abord engagé par les Ursulines. Mgr Joseph-Octave Plessis (1763-1825) prend connaissance du talent de Triaud par une lettre de l'évêque de Blois en France, un ami de la famille du peintre. C'est peut-être grâce à cette intervention et à celle de son protecteur, l'abbé Desjardins, que Triaud se voit confier, aussi en 1821, la réalisation d'un tableau pour l'église de Saint-André, représentant le saint patron de la paroisse. Triaud continue à peindre quelques tableaux dans les années subséquentes, mais il se consacre principalement à la restauration de toiles anciennes, un domaine où il semble obtenir plus de succès, dans une période où plusieurs peintres se font concurrence. Triaud ne réalisera donc que très peu de grands tableaux religieux. La peinture du martyre de saint André constitue ainsi l'une des rares oeuvres connues de Louis-Hubert Triaud.

Le « Martyre de saint André » présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. L'oeuvre est représentative des tableaux d'église du XIXe siècle où est souvent illustré le saint patron de la paroisse. Pour réaliser cette toile, l'artiste se serait inspiré du « Christ servi par les anges » attribué au peintre français Jean Restout (1692-1768) qui était conservé dans la cathédrale de Québec. Cette oeuvre, détruite dans l'incendie du lieu de culte en 1922, faisait partie de l'ensemble de près de 200 tableaux acquis en France par Philippe-Jean-Louis Desjardins (1753-1833) et envoyés à son frère Louis-Joseph Desjardins (1766-1848), à Québec, en 1817 et 1820. Ces oeuvres provenaient d'églises parisiennes et avaient été confisquées durant la Révolution française. Seule la figure du Christ du tableau de Restout aurait servi de modèle pour la représentation de saint André. La scène illustrée ne montre pas le supplice de l'apôtre, mais plutôt le saint patron en état de grâce. La croix en sautoir (croix en X aussi appelée croix de Saint-André), instrument de son martyre, est tout de même représentée derrière la figure principale. Le reste de la composition a été transformé et ne suit pas le modèle de Restout. Il s'agit probablement de la première adaptation d'un des tableaux envoyés par Desjardins au Québec, et l'oeuvre témoigne des libertés prises par l'artiste face aux modèles européens. Le « Martyre de saint André » se distingue aussi par la qualité de son exécution. La composition en « X » de l'ensemble est harmonieuse. Le paysage, la physionomie des différentes figures ainsi que le rendu des drapés sont très réalistes. L'oeuvre présente aussi un subtil jeu d'ombre et de lumière. Le « Martyre de saint André », le plus ancien tableau conservé dans l'église de Saint-André, constitue ainsi un témoin important de la peinture religieuse du premier quart du XIXe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du « Martyre de saint André » comprennent, notamment :
- ses dimensions, dont la hauteur de 340 cm et la largeur de 210 cm;
- la peinture à l'huile et le support en toile;
- la composition en « X »;
- le personnage de saint André vêtu d'une tunique rose et d'un manteau vert, placé debout au centre de la composition, le regard dirigé vers le ciel et le bras gauche levé;
- la croix en sautoir (croix en forme de X), instrument de son martyre, placée derrière le personnage principal;
- le personnage secondaire vêtu d'une tunique blanc et bleu et d'un manteau brun, représenté à droite de la composition, un genou au sol et les mains jointes sur la poitrine;
- les deux chérubins et l'angelot tenant une palme dans sa main gauche;
- le paysage, dont le ciel nuageux laissant paraître une lueur orangée ainsi que les montagnes, les bâtiments et le cours d'eau situés en arrière-plan du côté gauche;
- le cadre doré, dont les éléments sculptés comprenant un chérubin et des motifs végétaux.

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Informations historiques

« Le martyre de saint André » est une peinture réalisée pour orner l'intérieur de l'église de Saint-André érigée entre 1805 et 1811. Quelques années après la construction du lieu de culte, les autorités de la paroisse décident de le doter d'un tableau représentant leur saint patron. Grâce notamment au patronage de l'abbé Louis-Joseph Desjardins, dit Desplantes (1766-1848), le peintre Louis-Hubert Triaud (1790-1836) se voit confier, en 1821, l'exécution d'une toile ayant pour sujet saint André.

Pour réaliser cette oeuvre, Triaud se serait inspiré du tableau du « Christ servi par les anges » attribué au peintre français Jean Restout (1692-1768), alors situé à l'intérieur de la cathédrale de Québec. Cette toile, détruite dans l'incendie du lieu de culte en 1922, faisait partie de l'ensemble de près de 200 tableaux acquis en France par Philippe-Jean-Louis Desjardins (1753-1833) et envoyés à son frère Louis-Joseph Desjardins (1766-1848), à Québec, en 1817 et 1820. Ces oeuvres provenaient d'églises parisiennes et avaient été confisquées durant la Révolution française.

« Le martyre de saint André » est livré à la paroisse en 1821. La peinture est installée dans le choeur de l'église, dans un cadre en bois attribué à François Baillairgé (1759-1830). Il s'agit du plus ancien tableau conservé dans ce lieu de culte.

Le tableau de Triaud est restauré entre 1992 et 1994.

La peinture du martyre de saint André est classée en 2004, tout comme le tableau représentant sainte Philomène, le tabernacle du maître-autel, l'orgue et la statue de saint André. L'église de Saint-André est aussi classée à ce moment.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • CROTEAU, André. Les belles églises du Québec. Vol. 2, Québec et la vallée du Saint-Laurent. Saint-Laurent, Éditions du Trécarré, 1996. 222 p.
  • DROUIN, Daniel, dir. et Guillaume KAZEROUNI, dir. Le fabuleux destin des tableaux des abbés Desjardins : peintures des XVIIe et XVIIIe siècles des musées et églises du Québec. Catalogue d'exposition. Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, 2017. 311 p.
  • KAREL, David. « Triaud, Louis-Hubert ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • MORISSET, Gérard. « L'église de Saint-André (Kamouraska) ». La Patrie, 19 novembre 1950, p. 26, 27 et 39.

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