Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Peinture (Ravissement de saint Paul)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Variante(s) du titre :

  • L'Apothéose de saint Paul

Région administrative :

  • Mauricie

Date :

  • 1822 – 1823 (Production)
  • 2002 – 2003 (Restauration)
  • 2006 – 2007 (Restauration)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme)

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Peinture

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (3)

Personnes associées (1)

Images

Description

Le « Ravissement de saint Paul » est un tableau religieux exécuté en 1822 ou 1823. Mesurant 220 cm de hauteur et 150 cm de largeur, cette huile sur toile représente l'apôtre saint Paul. Vêtu d'un costume drapé rouge et brun, l'apôtre occupe l'espace central de l'oeuvre. Soutenu par trois anges et entouré d'angelots, il s'élève dans les airs, les bras ouverts et le regard tourné vers le ciel. La partie supérieure du tableau est caractérisée par une lumière dorée, tandis que la partie inférieure présente un fragment de paysage peint dans des tons sombres.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Dimensions :

  • Hauteur : 220 centimètre(s)
  • Largeur : 150 centimètre(s)

Médium :

  • Huile

Support :

  • Toile

Technique de fabrication :

  • Peint

Représentation iconographique :

  • Ange
  • Angelot
  • Saint Paul

Sujet :

  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1974-10-03
 

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Valeur patrimoniale

Le tableau intitulé « Ravissement de saint Paul » présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec l'artiste qui a réalisé le tableau, Joseph Légaré (1795-1855). Ce peintre prolifique a représenté une multitude de sujets, et il est une figure marquante de l'histoire de l'art au Québec. Durant son adolescence, Légaré fait son apprentissage auprès d'un peintre et vitrier qui l'initie aux arts décoratifs et à la restauration de tableaux. Toutefois, il est généralement considéré comme un artiste autodidacte. Il n'a jamais quitté sa ville natale de Québec pour effectuer un apprentissage en Europe, comme c'était l'usage chez les artistes de cette époque. À ses débuts, Légaré perfectionne son art en copiant des tableaux religieux de maîtres européens. C'est le cas du « Ravissement de saint Paul », une toile réalisée en 1822 ou 1823 qui a été commandée ou acquise peu après sa création par la paroisse de L'Immaculée-Conception à Trois-Rivières. Bénéficiant des encouragements du clergé et de la forte demande en matière de peinture religieuse, Légaré produit plusieurs interprétations d'oeuvres anciennes et développe peu à peu des compositions originales. Durant sa carrière, il conçoit des portraits, des scènes de genre et de la peinture d'histoire, en plus d'être le premier artiste canadien-français à peindre des paysages. Il immortalise aussi en peinture des événements dramatiques survenus à Québec, comme l'épidémie de choléra de 1832 et les incendies des quartiers Saint-Roch et Saint-Jean en 1845. Parallèlement à son travail artistique, Légaré est actif dans le milieu politique et dans diverses organisations philanthropiques et culturelles. Il collectionne en outre des tableaux européens qu'il rend accessibles au public. Le « Ravissement de saint Paul » témoigne d'une importante période formatrice dans la carrière du peintre et rappelle l'intérêt de Légaré pour la peinture européenne.

Le « Ravissement de saint Paul » présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Cette oeuvre illustre l'importance de la copie comme mode de transmission des modèles iconographiques et esthétiques au début du XIXe siècle au Québec. Légaré fait partie des jeunes artistes ayant accès aux tableaux importés par les abbés Louis-Joseph (1766-1848) et Philippe-Jean-Louis Desjardins (1753-1833) puis mis en vente à Québec en 1817 et en 1820. Cet ensemble de peintures comprend des tableaux religieux de maîtres européens exécutés aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Le fonds de tableaux Desjardins constitue une importante source d'inspiration pour les artistes locaux qui disposent alors de peu de ressources pour parfaire leur formation. Légaré réalise de nombreuses copies de ces oeuvres en reprenant parfois la composition entière et parfois des détails qu'il amalgame pour créer de nouvelles toiles. Le « Ravissement de saint Paul », aussi connu sous le titre « L'Apothéose de saint Paul », est exécuté d'après un tableau du peintre italien Giacinto Calandrucci (1646-1706). L'original, acquis pour orner la cathédrale de Notre-Dame-de-Québec, a été détruit lors de l'incendie du bâtiment en 1922. La copie fidèle qu'en a faite Légaré rappelle l'esthétisme baroque de l'original par sa palette de couleurs chaudes et par son accentuation du mouvement, notamment dans la position diagonale des personnages centraux. Le sujet du tableau, qui apparaît dans l'art au XVIIe siècle, est la communion de l'apôtre Paul avec la gloire divine. Ce thème est peu courant dans la peinture religieuse au Québec à l'époque où Légaré exécute le tableau. Le « Ravissement de saint Paul » témoigne du renouvellement de l'iconographie et de la transmission de traditions artistiques dans l'art religieux au Québec.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2011.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du « Ravissement de saint Paul » liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- ses dimensions, dont la hauteur de 220 cm et la largeur de 150 cm;
- les matériaux, dont la peinture à l'huile sur toile;
- le personnage de saint Paul vêtu d'un costume drapé rouge et brun, s'élevant dans les airs, ouvrant les bras et tournant son regard vers le ciel;
- les trois anges soutenant saint Paul, dont deux se déplaçant en diagonale à gauche et un apparaissant derrière le saint, à droite;
- les cinq angelots entourant la scène dans la partie supérieure du tableau, dont l'un se confondant presque avec les nuages;
- les éléments du décor, dont les nuages entourant les personnages et le fragment de paysage boisé de couleurs sombres dans la partie inférieure;
- la palette de couleurs chaudes, dont les teintes de rouge, d'ocre et de rose.

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Informations historiques

Le tableau intitulé « Ravissement de saint Paul » est réalisé en 1822 ou 1823 par Joseph Légaré (1795-1855), l'une des figures marquantes de l'histoire de l'art au Québec. Ce peintre autodidacte a représenté une multitude de sujets durant sa carrière, et il a appris et pratiqué son art à Québec, sa ville natale. À ses débuts, il perfectionne sa technique en copiant des tableaux religieux de maîtres européens. Plus tard, Légaré réalise des portraits, des scènes de genre et de la peinture d'histoire, en plus d'être le premier artiste canadien-français à peindre des paysages. Parallèlement à son travail artistique, Légaré est actif dans le milieu politique et dans diverses organisations philanthropiques et culturelles. Il constitue en outre une importante collection de tableaux européens qu'il rend accessibles au public.

Le « Ravissement de saint Paul » est exécuté d'après un tableau du peintre italien Giacinto Calandrucci (1646-1706) faisant partie des oeuvres importées par les abbés Louis-Joseph (1766-1848) et Philippe-Jean-Louis Desjardins (1753-1833) et mises en vente à Québec en 1817 et en 1820. Cet ensemble constitué par les Desjardins comprend des tableaux religieux de maîtres européens peints aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Il s'agit d'une importante source d'inspiration pour les jeunes artistes, tels que Légaré, qui disposent alors de peu de ressources pour leur formation. Légaré réalise de nombreuses copies de ces oeuvres, témoignant ainsi de la diffusion de nouveaux modèles iconographiques et esthétiques au Québec.

L'oeuvre représente la communion de l'apôtre Paul avec la gloire divine. Elle rappelle l'esthétisme baroque du tableau original par sa palette de couleurs chaudes et par l'accentuation du mouvement, notamment la position diagonale des personnages centraux. Légaré maîtrise bien son sujet car, avant de réaliser ce tableau, il a déjà réalisé deux autres copies de l'oeuvre de Calandrucci qui ont été acquises par les paroisses de Saint-Roch-des-Aulnaies et de la Nativité-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie à Bécancour.

La toile est commandée ou acquise peu après sa création par la paroisse de L'Immaculée-Conception de Trois-Rivières. Elle est alors intégrée au nouveau décor du choeur de l'église bâtie en 1710. L'oeuvre est sauvée des flammes durant l'incendie qui ravage le lieu de culte et une partie de la ville en 1908. Elle est placée en 1909 dans l'église de Saint-Philippe, construite la même année. Le tableau original de Calandrucci, acquis au XIXe siècle pour orner la cathédrale de Notre-Dame-de-Québec, a été détruit lors de l'incendie du bâtiment en 1922.

Le « Ravissement de saint Paul» est classé en 1974, en même temps que deux autres tableaux de Légaré et un tableau du frère Luc (1614-1685) faisant partie du trésor de la paroisse de Saint-Philippe, qui est fusionnée en 2002 à la paroisse de l'Immaculée-Conception-de-la-Sainte-Vierge. L'église de Saint-Philippe est fermée au culte en 2007, et les oeuvres d'art classées qui s'y trouvaient sont dorénavant exposées à divers endroits dans l'évêché de Trois-Rivières et à la cathédrale de L'Assomption.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • HARPER, J. Russell. Early painters and engravers in Canada. Toronto, University of Toronto Press, 1970. 376 p.
  • KAREL, David. Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord : peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, photographes et orfèvres. Québec, Musée du Québec / Les Presses de l'Université Laval, 1992. 962 p.
  • LACROIX, Laurier. « Oeuvres d'art de l'église de Saint-Philippe ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 165-167.
  • MORISSET, Gérard. La peinture traditionnelle au Canada français. Montréal, Cercle du livre de France, 1960. 216 p.
  • PORTER, John R. Joseph Légaré, 1795-1855 : l'oeuvre : catalogue raisonné. Ottawa, Galerie nationale du Canada, 1978. 157 p.
  • PORTER, John R. « Légaré, Joseph ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. http://www.thecanadianencyclopedia.com/
  • PORTER, John R. « Légaré, Joseph ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca

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