Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Statuette (Notre-Dame de Toutes Grâces)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • vers 1737 (Production)
  • 1738 (Donation)
  • 1838 (Dorure)
  • 1838 (Restauration)
  • 1847 (Restauration)
  • 1880 (Restauration)
  • 1929 (Restauration)
  • 1959 (Restauration)
  • 1973 (Exposition)
  • 1975 (Restauration)
  • 1984‑04‑10 – 1985‑01‑13 (Exposition)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Sculpture
  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet de dévotion

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

Patrimoine mobilier associé (5)

Fait partie de :

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Inventaires associés (1)

Description

Sculpture en bois doré et polychrome.

Mère Duplessis de Sainte-Hélène décrit la statuette, dans une lettre écrite à son amie d'enfance en 1738 : « [...] La statue a 2 pieds 1/2 de haut couronnée, elle est de bois de chêne, blanchi [ou « blanche »] et dorée en partie, de fort bonne grace, elle est bien prise, a un air actif, des yeux d'émail qui la rendent très attrayante et plus on la regarde plus on la trouve belle [...] ».

À l'origine, l'appellation de cette Vierge était Notre-Dame de Toute Grâce, au singulier. L'abbé Henri-Raymond Casgrain, dans son ouvrage Histoire de l'Hôtel-Dieu de Québec publié 1878, écrit Notre-Dame de Toute Grâce au singulier. C'est Monseigneur Amédée Gosselin, écrivant un texte sur l'histoire de cette statuette après 1912, qui note le passage du singulier au pluriel dans l'appellation de cette Vierge chez les Augustines. L'ajout du pluriel est donc relativement récent et se serait produit au dernier quart du 19e siècle ou au premier quart du 20e siècle. La base de la statuette, sur laquelle est inscrit Notre Dame de Toutes Grâces, est peut-être un ajout.

La statuette a été restaurée à plusieurs reprises. En 1838, au centenaire de son arrivée chez les Augustines, elle a été repeinte et redorée par les Augustines de l'Hôpital général de Québec et les visages ont été repeints par le peintre Antoine Plamondon, gratuitement. Antoine Plamondon occupait alors les greniers du chapelain des Augustines, s'en servant comme atelier. Les visages ont à nouveau été repeints par l'artiste Joseph Légaré en 1847. La statuette a ensuite été restaurée en 1880 par les religieuses du Bon-Pasteur, en 1929 par mère Saint-Amédée des religieuses du Bon-Pasteur et en 1959 par mère Marie de la Garde des religieuses du Bon-Pasteur. En 1975, la statuette de Notre-Dame de Toutes Grâces fut restaurée par M. Manucci à l'atelier Les Arts Religieux Appliqués (555, 1ère avenue, Québec). Lors de cette restauration, la description de la statuette par Mère Duplessis de Sainte-Hélène « [...] bois de chêne, blanchi et doré [...] » est interprétée par Yvon Milliard, archiviste du Musée du Québec et les responsables de la restauration, comme ayant été enduit de « blanc de céruse avant de la dorer ». Le manteau de la Vierge, qui était alors pâle, orné d'étoiles d'argent et bordé d'or, est alors décapé et recouvert en entier de feuilles d'or. Des photographies anciennes datant de 1929 à 1974 témoignent de son état précédent. En outre, le restaurateur s'avère incapable de retrouver sans l'abîmer la polychromie d'origine des visages. Ceux-ci sont donc repeints selon ce qui a pu être trouvé du teint d'origine. La statue revient en février 1975 au monastère.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 2018.45
  • Numéro précédent : 2001-1290
  • Numéro précédent : Sc-93
  • Numéro précédent : St-100

Lieu de production :

  • Europe > France

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 82,5 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 29 centimètre(s)
  • Profondeur (Mesurée / intégral) : 23 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois (Chêne)
  • Métal (Or)
  • Peinture

Technique de fabrication :

  • Sculpté
  • Doré
  • Peint

Représentation iconographique :

  • Couronne
  • Croix
  • Enfant Jésus
  • Globe
  • Vierge Marie

Sujet :

  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1961-07-06
 

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Informations historiques

La statuette de Notre-Dame de Toutes Grâces a été fabriquée en France et a été envoyée aux Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec en 1738 pour être placée dans leur église. Le donateur est un matelot français désirant rendre hommage à la Vierge, à qui il attribue le sauvetage du navire La Madeleine sur lequel il était engagé, parmi les 30 hommes d'équipage. En effet, La Madeleine quitte le port de Québec à l'automne pour la France, mais est surprise par une tempête sur les bancs de Terre-Neuve. Les vents violents la poussent sur les côtes d'Angleterre et tous croient en leur fin prochaine. L'équipage adresse donc une supplique à la Vierge, lui promettant de faire chanter une grande messe et de communier en son honneur à la chapelle de Notre-Dame de Toute Grâce, près du Havre, si elle les préservait du naufrage imminent. Aussitôt, un vent de terre les repoussa au large, à leur plus grand soulagement. En atteignant la France, ils s'acquittèrent de leur promesse. Le plus jeune matelot fut particulièrement touché par cet événement. Plusieurs années plus tard, en 1737, il fait écrire par un ami à l'Hôtel-Dieu de Québec pour demander à la Communauté si elle accepterait de recevoir et d'honorer une « image » de Notre Dame de Toute Grâce. Mère Marie-André Regnard Duplessis de Sainte-Hélène (1687-1760), alors supérieure des Augustines, lui répond que celle-ci serait « la bienvenue ». La statuette est envoyée l'année suivante, en 1738. Le navire la transportant n'allant pas plus loin que l'Île-Royale (Île du Cap-Breton, Nouvelle-Écosse), elle sera acheminée par Richard Testu de la Richardière (1681-1741) jusqu'à Québec. Elle arrive au monastère le 12 septembre 1738. Les religieuses sont assemblées pour l'ouverture de la caisse qui la contient. Une lettre d'intention accompagnait la statuette, ainsi que « deux bouquets de soye artificiels et une petite quantité de chapelets Brigittins, un reliquaire qui renfermait une petite pierre de tous les endroits qui ont été consacrés par la présence de Notre Seigneur dans la Terre Ste., des livres, et des écrits de dévotions et enfin de tout ce qui pouvoit nous marquer leur affection, avec de grandes recommandations de faire honorer l'image de Notre Dame de toute grâce, assurant qu'elle seroit une source de bénédictions, non seulement pour notre Comté., mais même pour tout le Canada » (Mère Duplessis, HDQ-F1-E3,3/1:1). L'envoi avait été fait par l'entremise du frère Pierre Beffin, religieux de Rennes, le matelot désirant demeurer anonyme. La statuette de Notre-Dame de Toutes Grâces fut bénie et portée en procession dans les salles de l'hôpital, jusqu'au choeur des religieuses. À leur demande, elle fut prêtée aux Ursulines de Québec et aux Augustines de l'Hôpital général de Québec pour qu'elles puissent l'admirer, l'honorer et bénéficier de ses bienfaits.

Pendant un an, elle trôna au-dessus de la chaire de la supérieure, au choeur des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec. Puis elle fut placée au sanctuaire de l'église, sur une estrade devant la grille du choeur. Le 7 juin 1755, elle fut sauvée des flammes de l'incendie qui ravagea l'hôpital et le monastère. Le 1er août, les Augustines réintègrent leur monastère, nouvellement reconstruit. L'église, quant à elle, n'est reconstruite qu'en 1803.

La statuette est maintenant placée sur l'autel latéral de l'église dédié à la Sainte Vierge.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • BELISLE, Jean et John R. PORTER. La sculpture ancienne au Québec : trois siècles d'art religieux et profane. Montréal, Éditions de l'Homme, 1986. 503 p.
  • CASGRAIN, Henri-Raymond. Histoire de l'Hôtel-Dieu de Québec. Québec, Léger Brousseau, 1878. 612 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • PORTER, John R. Joseph Légaré, 1795-1855 : l'oeuvre : catalogue raisonné. Ottawa, Galerie nationale du Canada, 1978. 157 p.
  • TRUDEL, Jean, dir. Le Grand héritage : L'Église catholique et les arts au Québec. Québec, Musée du Québec, 1984. 369 p.

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