Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Ostensoir

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Date :

  • 1812 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet lié à l'Eucharistie

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Personnes associées (3)

Images

Description

L'ostensoir de l'église de Notre-Dame-de-Bon-Secours est une pièce d'orfèvrerie liée à la liturgie catholique et exécutée en 1812. L'objet en or, d'une hauteur de 38,7 cm, d'une largeur de 18,5 cm et d'une profondeur de 10,8 cm, est composé d'une base ovale, d'une tige ainsi que d'une lunule servant à accueillir l'hostie consacrée. La lunule est entourée d'un soleil et surmontée d'une croix. Le premier niveau du pied est orné d'une frise de feuilles d'acanthe alors que le second présente un riche décor végétal marqué de quatre têtes ailées. La tige est décorée de collerettes et de noeuds dont un composé de trois têtes d'anges. La lunule s'appuie sur le haut de la tige ornée de feuilles d'acanthe dont la disposition évoque la forme d'un chapiteau. Elle est bordée de deux rangs de perlons et entourée de rayons polis droits et lancéolés placés en alternance.

Ce bien est classé objet patrimonial.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : DLT-74.19

Dimensions :

  • Hauteur : 38,7 centimètre(s)
  • Largeur : 18,5 centimètre(s)

Matériaux :

  • Métal (Or)

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1966-11-30
 

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Valeur patrimoniale

L'ostensoir de l'église de Notre-Dame-de-Bon-Secours présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec François Ranvoyzé (1739-1819), l'artiste qui l'a réalisé. Ce dernier compte parmi les orfèvres les plus réputés de l'histoire du Québec. Natif de la ville de Québec, il fait son apprentissage chez Ignace-François Delezenne (1718-1790), un orfèvre d'origine française. Ranvoyzé termine sa formation vers 1760. Il travaille probablement ensuite avec son ancien maître. En 1771, l'artiste possède une boutique d'orfèvrerie. Il devient rapidement très en demande : Ranvoyzé aurait réalisé plus d'un millier d'objets d'orfèvrerie dont la majorité était destinée au culte. Il fait ainsi affaire avec de nombreuses paroisses partout dans la province, dont celle de Notre-Dame-de-Bon-Secours à L'Islet, pour laquelle il exécute plusieurs pièces à partir de 1779. En 1810, le curé de cette paroisse, Jacques Panet (1754-1834), commande personnellement à l'orfèvre un ensemble d'objets liturgiques en or. L'ostensoir, qui constitue la troisième et dernière pièce de l'ensemble, est réalisé en 1812. Cet objet est destiné à accueillir l'hostie consacrée et à l'exposer pour l'adoration des fidèles. L'ostensoir de l'église de Notre-Dame-de-Bon-Secours se distingue dans la production de Ranvoyzé, puisqu'il s'agit d'une des trois seules pièces en or produites par cet artiste. L'objet est fait de pièces d'or amassées par Panet. Ranvoyzé, qui n'a jamais travaillé ce matériau avant la réalisation de l'ensemble de L'Islet, éprouve certaines difficultés techniques qui le conduisent à donner une épaisseur inhabituelle au métal. L'ostensoir constitue ainsi un témoin important de la production de cet artiste prolifique. Cette pièce fait également partie du seul ensemble connu d'objets liturgiques en or massif exécuté au Québec au XIXe siècle.

L'ostensoir présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. La pièce d'orfèvrerie témoigne de l'attention particulière portée à l'ornementation des objets liturgiques. Artiste habile et créatif, Ranvoyzé adopte plusieurs styles de décor au cours de sa carrière pour satisfaire les goûts de ses clients. Vraisemblablement à la demande de Panet, l'orfèvre s'inspire des motifs ornementaux français du début du XVIIIe siècle pour réaliser cet ostensoir. La paroisse de Notre-Dame-de-Bon-Secours possède un calice exécuté en 1701 et en 1702 par l'orfèvre français Gilles Gouel (mort en 1743) et qui présente des similitudes avec l'oeuvre de Ranvoyzé. Ainsi, la frise de feuilles d'acanthe sur le pied de l'ostensoir et les motifs de têtes d'anges de la base et du noeud semblent avoir été inspirés par ce calice ancien. Les décors du pied et de la tige de l'ostensoir sont complétés par de nombreux motifs végétaux. La partie supérieure de cette pièce d'orfèvrerie est cependant plus sobre. La lunule est entourée de rayons droits et lancéolés polis qui permettent de refléter la lumière, ce qui tend à magnifier la présence de l'hostie. L'ostensoir de l'église de Notre-Dame-de-Bon-Secours, qui est l'une des pièces les plus célèbres de l'histoire de l'orfèvrerie québécoise, montre l'utilisation de modèles anciens par les orfèvres du tournant du XIXe siècle. Cet objet témoigne également de la richesse du décor des objets liturgiques produits à cette époque.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'ostensoir de l'église de Notre-Dame-de-Bon-Secours liés à ses valeurs historique et artistique comprennent, notamment :
- son volume, dont la hauteur de 38,7 cm, la largeur de 18,5 cm et la profondeur de 10,8 cm;
- les matériaux, dont l'or massif;
- les éléments ornementaux, dont le premier niveau du pied orné d'une frise de feuilles d'acanthe, le deuxième niveau du pied ponctué de motifs végétaux et de quatre têtes ailées, la tige composée de collerettes et de noeuds dont un décoré de trois têtes d'anges, la lunule surmontée d'une croix et appuyée sur des feuilles d'acanthe disposées en chapiteau ainsi que le soleil constitué de deux rangs de perlons et de rayons polis, droits et lancéolés, placés en alternance;
- les inscriptions, dont les poinçons composés des lettres F et R sous la base et sur la croix ainsi que la mention « Ranvoyzé 1812 » gravée sur le rebord de la base.

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Informations historiques

L'ostensoir de l'église de Notre-Dame-de-Bon-Secours est exécuté à la demande du curé de cette paroisse de L'Islet, Jacques Panet (1754-1834). Ce dernier commande à François Ranvoyzé (1739-1819) un ensemble de vases sacrés en or pour son usage personnel. En 1810, l'orfèvre livre un calice accompagné d'une patène ainsi qu'un ciboire réalisés à partir de pièces d'or amassées par Panet. Deux ans plus tard, l'artiste produit un ostensoir assorti qui complète l'ensemble. Les objets en or sont légués à la paroisse de Notre-Dame-de-Bon-Secours à la mort de Panet.

Pour réaliser le décor de ces pièces, Ranvoyzé s'inspire notamment des motifs ornementaux français du début du XVIIIe siècle. Il reprend des éléments du décor d'un calice faisant partie du trésor de l'église de Notre-Dame-de-Bon-Secours et exécuté en 1701 et en 1702 par l'orfèvre français Gilles Gouel (mort en 1743). Les motifs de feuilles d'acanthe et de têtes d'anges sont ainsi inspirés de cette pièce française. Plusieurs motifs végétaux complètent les décors du pied et de la tige de l'ostensoir alors que la partie supérieure est beaucoup plus sobre. Les rayons entourant la lunule sont polis pour refléter la lumière et magnifier la présence de l'hostie consacrée.

L'ostensoir est classé en 1966. Au même moment, le retable de l'église, le tombeau de l'autel ainsi que de nombreuses peintures et pièces d'orfèvrerie sont aussi classés. En 1974, la plupart de ces pièces d'orfèvrerie, dont l'ostensoir, sont envoyées en dépôt au Musée du Québec, renommé Musée national des beaux-arts du Québec en 2002.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • DEROME, Robert et José MÉNARD. « Ranvoyzé, François ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • LAROCHE, Ginette et René VILLENEUVE. « Oeuvres d'art de l'église de Notre-Dame-de-Bonsecours ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 99-108.
  • MORISSET, Gérard. « Les vases d'or de l'église de L'Islet ». La Patrie, 12 mars 1950, p. 18, 42.
  • VILLENEUVE, René. « François Ranvoyzé: le trésor de L'Islet ». CASTONGUAY, Denis, dir. et Yves LACASSE, dir. Québec, une ville et ses artistes. Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, 2008, p. 86-97.

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