Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Anges porte-candélabres

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Date :

  • 1890 (Production)
  • après 1890 – avant 1945 (Modification ou transformation de l'objet)
  • après 1945 – avant 1999 (Déménagement)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Objet religieux > Objet pour l'éclairage

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Personnes associées (1)

Images

Description

Ces anges porte-candélabres sont des pièces de mobilier liturgique réalisées en 1890. Polychromes et dorées, ces oeuvres de bois sculpté mesurent environ 160 cm de hauteur. Les anges, représentés debout en contrapposto et avec les ailes repliées, tiennent à deux mains un candélabre à trois branches. Leur vêtement est orné d'une bordure à motifs végétaux.

Ces biens sont classés objets patrimoniaux.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale

Dimensions :

  • Hauteur (Estimée / intégral) : 160 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois

Technique de fabrication :

  • Doré
  • Sculpté
  • Peint

Représentation iconographique :

  • Ange
  • Candélabre à trois branches

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1986-10-15
 

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Valeur patrimoniale

Les anges porte-candélabres présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique. Ces statues sont sculptées en 1890 afin de compléter l'ornementation du choeur de l'église de Saint-François-d'Assise, qui accueille alors un nouveau maître-autel. L'acquisition de ce nouveau meuble liturgique, le plus important de la religion catholique, incite la paroisse à l'entourer d'éléments décoratifs étoffés. Contrairement aux garnitures d'autel traditionnelles composées de six chandeliers et d'une croix d'autel, les paroissiens ont tenu à éclairer l'autel à l'aide de statues d'anges porte-candélabres, allant même jusqu'à participer financièrement à leur acquisition. Ces anges porte-candélabres sont donc intimement liés à l'histoire de cette paroisse et à son évolution.

Les anges porte-candélabres présentent également un intérêt patrimonial pour leur valeur artistique. Sculptés par Louis Jobin (1845-1928), l'un des sculpteurs les plus célèbres et les plus prolifiques du Québec, ces anges sont représentatifs de la production de cet artiste. Jobin, formé auprès de François-Xavier Berlinguet (1830-1916), produit près d'un millier de sculptures profanes et religieuses, aujourd'hui disséminées un peu partout en Amérique du Nord. Sa production artistique, à la jonction de la tradition et de la modernité, est marquée de chefs-d'oeuvre et de prouesses techniques, telle la sculpture de sept mètres de hauteur de Notre-Dame-du-Saguenay. Ces anges s'inscrivent dans la production des années 1880 de l'artiste, qui entre alors en compétition avec les statues de plâtre moulées à la mode européenne. Reprenant le vocabulaire esthétique de ces dernières, qui sont largement diffusées par des catalogues, Jobin s'en distingue toutefois par le revêtement de ses sculptures, qui sont peintes et dorées. Finalement, ces anges porte-candélabres représentent l'un des très rares modèles de ce type qui est sculpté en bois. Un seul autre exemple connu subsiste : il s'agit d'une paire d'anges conservée dans le choeur de la chapelle Saint-Bernard à Mont-Tremblant.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2020.

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Informations historiques

Ces deux anges porte-candélabres sont sculptés en 1890 par l'artiste Louis Jobin (1845-1928) pour l'église de Saint-François-d'Assise, située dans l'actuelle municipalité de Beauceville.

La première église en pierre de la paroisse de Saint-François-d'Assise est construite en 1803 afin de remplacer l'ancien bâtiment en bois, trop petit et en mauvais état. Un nouveau lieu de culte remplace l'église de pierre en 1857-1858. En 1888, l'achat d'un nouveau maître-autel fabriqué par Ferdinand Villeneuve (1831-1909) incite la paroisse à acquérir des éléments décoratifs afin d'accompagner le nouveau meuble liturgique. C'est ainsi que, en 1890, la contribution financière des paroissiens permet de passer une commande de deux anges porte-candélabres à Jobin.

Louis Jobin est un sculpteur ayant marqué la production artistique du Québec du XIXe siècle. Formé auprès de François-Xavier Berlinguet (1830-1916), il étudie ensuite l'art de l'enseigne sculptée et de la figure de proue à New York. Au cours de sa carrière, cet artiste produit des sculptures profanes et religieuses dans les environs de Montréal, de Québec et de Sainte-Anne-de-Beaupré. Il s'agit d'un des sculpteurs québécois les plus prolifiques, ayant livré plus d'un millier de sculptures disséminées partout en Amérique du Nord. Sa production artistique, à la jonction de la tradition et de la modernité, est marquée de chefs-d'oeuvre et de prouesses techniques, telle la statue de sept mètres de hauteur de Notre-Dame-du-Saguenay.

Les anges porte-candélabres présentent une esthétique inspirée de la statuaire en plâtre, qui fait son entrée sur le marché du Québec vers la fin du XIXe siècle. Ces statues moulées, moins chères et conçues à la mode européenne, sont diffusées principalement par le biais de catalogues. Elles deviennent rapidement populaires auprès des communautés religieuses et mènent une compétition féroce à Louis Jobin. C'est dans ce contexte que le sculpteur crée les anges : répondant à la demande, il conçoit des sculptures « dans le style européen », tel qu'il l'annonce dans les journaux au cours des années 1880. Le choix des modèles ainsi que la bordure ornementale du vêtement des anges témoignent de cette influence européenne. Toutefois, le rendu de la carnation des sculptures de Jobin ainsi que la dorure recouvrant les toges et les ailes des anges les distinguent des statues de plâtre.

Collaborant régulièrement avec Ferdinand Villeneuve, Jobin a pu obtenir le contrat de la conception des anges porte-candélabres pour l'église de Saint-François-d'Assise grâce à Villeneuve, qui venait tout juste de fabriquer le nouveau maître-autel du lieu.

Au cours de leur histoire, les anges sont modifiés afin d'électrifier les candélabres. Ils sont placés dans la sacristie après 1945. Ce modèle d'ange aux candélabres est très rare dans la statuaire sur bois. Un seul autre exemple connu subsiste : une paire d'anges conservée dans le choeur de la chapelle Saint-Bernard à Mont-Tremblant.

Les anges porte-candélabres sont reconnus en 1986. Ils deviennent classés en 2012 à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel. Ils se trouvent encore dans l'église de Saint-François-d'Assise en 2020.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • BÉLAND, Mario. « Jobin, Louis ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999. 428 p.
  • FECTEAU, Chantal. Le patrimoine religieux de Saint-François d'Assise [En Ligne]. https://www.patrimoine-beauceville.ca/chantal

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