Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial des Écorceurs-de-l'Anse-à-Benjamin

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Site du patrimoine des Écorceurs-de-l'Anse-à-Benjamin
  • SP-22

Région administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

Municipalité :

  • Saguenay

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Groupes associés (3)

Personnes associées (1)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial des Écorceurs-de-l'Anse-à-Benjamin est un ancien site industriel aménagé à partir de 1902. Il comprend les vestiges de plusieurs bâtiments et structures ayant servi à l'exportation du bois de papeterie, dont les édifices des chaudières et des écorceurs, un incinérateur à écorces, des quais d'expédition de même que des convoyeurs à bois. Ces vestiges sont dispersés sur un terrain boisé de grande dimension, en bordure de l'anse à Benjamin, dans la partie nord-est de la baie des Ha! Ha! Le site patrimonial des Écorceurs-de-l'Anse-à-Benjamin se situe dans le secteur Bagotville de l'arrondissement municipal de La Baie de la ville de Saguenay.

Ce bien est cité site patrimonial.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Saguenay) 2005-02-22
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

Le site patrimonial des Écorceurs-de-l'Anse-à-Benjamin présente un intérêt pour sa valeur historique. Il est étroitement lié au développement de l'exploitation forestière dans la région du Saguenay au début du XXe siècle. À partir de 1902, la Battle Island Paper Company, une entreprise fondée à New York en 1895, met en place un complexe usinier à l'Anse-à-Benjamin. Celui-ci doit alimenter en matière ligneuse son moulin de pâte chimique de Fulton, dans l'État de New York. La compagnie reprend les terrains des frères Nordin, deux Suédois, qui tentent sans succès d'implanter une scierie et un écorceur sur le site. Plusieurs raisons justifient le choix de l'emplacement : la proximité des matières premières, les installations de navigation et d'expédition, l'abondance et la disponibilité de la main-d'oeuvre. Le bois est coupé pour l'essentiel dans les cantons de Ferland et Boileau et écorcé sur place. Ensuite, il est transporté toutes les deux semaines par bateau aux usines de pâtes et papiers de l'Ontario et du nord-est des États-Unis. La Battle Island Paper Company emploie jusqu'à trois cents hommes annuellement. En 1910, le gouvernement du Québec adopte une loi limitant l'exportation du bois de papeterie québécois non transformé. Cette mesure entraîne ainsi l'augmentation du coût des droits de coupe. En 1914, la Battle Island Paper Company est mise en faillite. L'usine cesse ses activités entre 1915 et 1917. La Compagnie de pulpe de Chicoutimi, dirigée par Jules-Édouard-Alfred Dubuc (1871-1947), récupère alors les droits de coupe du site en 1917. Dubuc concrétise son projet d'usine de pâte chimique, la Ha! Ha! Bay Sulfite Company Limited. Le site patrimonial des Écorceurs-de-l'Anse-à-Benjamin témoigne des débuts de l'industrialisation de la région.

Le site patrimonial des Écorceurs-de-l'Anse-à-Benjamin présente un intérêt pour sa valeur archéologique. Les vestiges des bâtiments et des structures attestent l'occupation industrielle du site au début du XXe siècle par la Battle Island Paper Company. Le site comprend, entre autres, le soubassement en pierre de l'édifice des chaudières, la fondation en pierre du bâtiment des écorceurs, une série de fondations en pierre utilisées pour les quais d'expédition de même que des vestiges des convoyeurs à bois. L'ancienne façade en pierre et en béton de l'incinérateur à écorces constitue le témoin le plus évocateur et le plus complet. Elle se dresse sur près de six mètres de haut et est ponctuée de quatre arcades autrefois destinées à l'entrée des billes de bois. La façade domine le site et témoigne de l'activité industrielle passée.

Source : Municipalité de Ville de Saguenay, 2008.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial des Écorceurs-de-l'Anse-à-Benjamin liés à ses valeurs historique et archéologique comprennent notamment :
- sa localisation en bordure de la baie des Ha! Ha!, dans le secteur de Bagotville de l'arrondissement municipal de La Baie, dans la ville de Saguenay;
- les vestiges de l'incinérateur à écorces, dont la façade en pierre et en béton de près de six mètres de haut ponctuée de quatre arcades;
- les vestiges en pierre des fondations de l'édifice des chaudières et de l'édifice des écorceurs, une série de fondations de pierre utilisées pour les quais d'expédition, de même que les vestiges des convoyeurs à bois.

Haut de la page

Informations historiques

Le site patrimonial des Écorceurs-de-l'Anse-à-Benjamin est étroitement lié à la Battle Island Paper Company, une entreprise américaine fondée en 1895. Celle-ci s'implante à partir de 1902 à l'Anse-à-Benjamin pour alimenter en matière ligneuse son moulin de pâte chimique de Fulton dans l'État de New York. L'entreprise reprend les terrains des frères Nordin, deux Suédois, qui tentent sans succès d'implanter une scierie et un écorceur sur le site. La Battle Island Paper Company y fait alors construire un véritable petit complexe usinier. Il comprend, entre autres, un monte-billes, une scierie, trois chaudières, un incinérateur pour les résidus des écorces, des convoyeurs pour l'entreposage et la manutention des billes de bois ainsi que trois quais d'expédition et un de charbon. De plus, le site inclut un bâtiment principal pour loger 22 écorceurs et un atelier de mécanique.

D'une envergure considérable, ce complexe usinier représente le premier investissement industriel d'importance à la baie des Ha! Ha! Plusieurs raisons justifient le choix de cet emplacement : la proximité des matières premières, les installations de navigation et d'expédition, l'abondance et la disponibilité de la main-d'oeuvre. Entre 1902 et 1914, la compagnie emploie jusqu'à trois cents hommes annuellement. Leurs salaires, parmi les plus élevés du Saguenay-Lac-Saint-Jean à l'époque, contribuent à assurer le roulement et l'essor de l'économie locale. Le bois est coupé pour l'essentiel dans les cantons de Ferland et de Boileau et écorcé sur place. Il est transporté toutes les deux semaines par bateau aux usines de pâtes et papiers de l'Ontario et du nord-est des États-Unis.

En 1910, le gouvernement du Québec adopte une loi limitant l'exportation du bois de papeterie québécois non transformé. Cette mesure a comme principale conséquence d'augmenter le coût des droits de coupe. En 1914, la Battle Island Paper Company est mise en faillite. Son usine cesse ses activités entre 1915 et 1917, puis est démantelée. En 1917, la Compagnie de pulpe de Chicoutimi, dirigée par Jules-Édouard-Alfred Dubuc (1871-1947), récupère les droits de coupe du site. Cette transaction lui permet de lancer son projet d'usine de pâte chimique, la Ha! Ha! Bay Sulfite Company Limited. La construction d'une importante usine, convertie en papeterie en 1926, entraîne la création de la ville de Port-Alfred en 1919. La ville est conçue pour loger les cadres et les ouvriers à proximité des installations. En 1949, le ministère de l'Énergie et des Ressources du Québec devient propriétaire du site.

Le site du patrimoine des Écorceurs-de-l'Anse-à-Benjamin est constitué en 1991. En 1996, il est cédé à la Ville de La Baie (aujourd'hui intégrée à la Ville de Saguenay) qui en fait un point d'intérêt. Ce bien est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Saguenay--Lac-Saint-Jean

MRC :

  • Saguenay

Municipalité :

  • Saguenay

Arrondissement municipal :

  • La Baie

Adresse :

  • route de l'Anse-à-Benjamin

Localisation informelle :

Situé à la marina de l'Anse-à-Benjamin dans le sentier Eucher.

Latitude :

  • 48° 21' 8.8"

Longitude :

  • -70° 51' 36.3"

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • BELLEMARE, Yvon. Une histoire d'appartenance : le Saguenay - Lac-Saint-Jean. Sainte-Foy, Les Éditions GID, 2001. 303 p.
  • BOUCHARD, Russel. Ville de La Baie: une fenêtre sur le monde depuis 150 ans. Cahiers de Saguenayensia/Histoire des municipalités, no. 6. Chicoutimi, Société historique du Saguenay, 1988. 69 p.
  • CHARLAND, Jean-Pierre. Les pâtes et papiers au Québec, 1880-1980 : technologies, travail et travailleurs. Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1990. 447 p.
  • CORMIER, Claude, Lucie K. MORISSET et Luc NOPPEN. Le site des écorceurs de Ville de La Baie: Concept de mise en valeur. Ville de La Baie, Service d' urbanisme, 1996. 64 p.
  • GAGNON, Gaston. L'écorceur de l'Anse-à-Benjamin, un lieu, un site, une histoire. Montréal, Université du Québec à Montréal, 1990. 14 p.
  • MORISSET, Lucie et Luc NOPPEN. Ville de La Baie : un héritage entre nature et culture. Guide d'excursion et d'interprétation du patrimoine. La Baie, Ministère de la culture et des communications, 1998. 127 p.
  • POTVIN, Damase. La Baie des Hahas: Histoire, Description, Légendes et Anecdotes. Paroisses, Vieilles familles, Gens et Choses de la Région. Bagotville, Édition de la Chambre de Commerce de la Baie des Hahas, 1957. 427 p.
  • s.a. L'écorceur de la Battle Island [En Ligne]. http://www.shistoriquesaguenay.com/Capsules.asp#Vingtneuf
  • Ville de Saguenay. La Baie, une ouverture sur le fjord. Circuits patrimoniaux [En Ligne]. http://www.ville.saguenay.qc.ca/portail/Tourisme/CinemaTheatre/pdf/francais/Circuit_La_Baie.pdf

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013