Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Ensemble résidentiel Louis-et-Joseph-Richard

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maisons Louis-et-Joseph-Richard

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1889 – 1890 (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (2)

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Carte

Description

L'ensemble résidentiel Louis-et-Joseph-Richard comprend deux résidences en bois de deux étages, de type « Boomtown », construites en 1889 et en 1890. L'une des demeures possède un plan rectangulaire et compte six unités de logements. L'autre maison, de dimensions moins imposantes, est de plan presque carré et comporte quatre logements. Les maisons Louis-et-Joseph-Richard sont construites en bordure et à l'angle de deux rues. Elles sont situées dans un ancien faubourg ouvrier, près du canal de Lachine, dans l'arrondissement municipal du Sud-Ouest de la ville de Montréal.

Cet ensemble est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure des bâtiments.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Montréal) 1987-10-29
 

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Valeur patrimoniale

L'ensemble résidentiel Louis-et-Joseph-Richard présente un intérêt patrimonial pour la valeur architecturale de ses deux maisons. Celles-ci constituent des exemples significatifs de la maison de type « Boomtown » et témoignent d'un mode de construction courant dans la période d'industrialisation massive du tournant du XXe siècle au Québec. Ce type d'habitation est popularisé dans les quartiers ouvriers à la fin du XIXe siècle. Il permet une construction rapide et à peu de frais qui répond aux besoins urgents de logements que provoque l'implantation des nombreuses industries dans les villes. L'économie de moyens commande un corps de logis de plan rectangulaire, l'aménagement de plusieurs logements dans un même bâtiment, un parement léger en bois et un décor dépouillé. Les deux maisons de l'ensemble résidentiel Louis-et-Joseph-Richard possèdent un volume cubique et un toit plat qui est souligné par une corniche à consoles sur la façade principale. Un parement de planches de bois à feuillure couvre les murs extérieurs. Le décor est sobre et dépouillé. À part la corniche, seuls les planches cornières et les chambranles de bois autour des ouvertures composent l'ornementation. Les éléments architecturaux des maisons de l'ensemble résidentiel Louis-et-Joseph-Richard comportent une excellente intégrité matérielle.

Les maisons de l'ensemble résidentiel Louis-et-Joseph-Richard présentent également un intérêt pour leur valeur historique. Elles témoignent de la seconde grande vague d'implantation industrielle que connaît le village de Saint-Henri à partir de 1890. À Saint-Henri, cette vague d'industrialisation est tributaire d'une série de règlements adoptés par le conseil municipal dans le but de favoriser l'établissement de manufactures et d'usines sur le territoire du village. Parmi ces règlements, mentionnons des exemptions de taxes durant dix ans et des compensations financières. Plusieurs entreprises viennent ainsi s'installer à Saint-Henri, dont la manufacture de chemises Tooke Brothers qui emploie 600 ouvriers locaux, la biscuiterie Lang et la Johnson Wire Mills. La plupart des habitations toujours existantes à Saint-Henri sont bâties entre 1890 et 1915 pour loger les ouvriers de ces industries. Construites en rangées et directement en bordure du trottoir sur des terrains de dimensions réduites, elles évoquent l'explosion démographique provoquée par l'arrivée dans les villes de nombreux ouvriers venus des campagnes pour travailler dans les industries. Par ailleurs, la valeur historique des maisons de l'ensemble résidentiel Louis-et-Joseph-Richard repose également sur leur rareté. Très répandues à Montréal jusqu'à la fin du XIXe siècle, les maisons à parement de bois disparaissent graduellement au tournant du XXe siècle. En effet, une réglementation municipale impose, en 1890, le recouvrement des façades d'un matériau incombustible, soit la brique ou la pierre. Construites en 1889 et en 1890, les maisons de l'ensemble résidentiel Louis-et-Joseph-Richard comptent vraisemblablement parmi les derniers exemples de maisons à façade de bois.

Source : Ville de Montréal, 2006.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des deux maisons de l'ensemble résidentiel Louis-et-Joseph-Richard liés à leur valeur architecturale et historique comprennent, notamment :
- leur situation à l'angle de deux rues, en bordure de la voie publique;
- leur position en plein coeur d'un quartier industriel;
- leur volume, dont les corps de logis de plan rectangulaire à deux étages et les toits légèrement inclinés vers l'arrière;
- les matériaux, dont les revêtements de planches de bois à feuillure;
- les éléments de l'ornementation, dont les corniches à consoles couronnant les façades, les planches cornières et les chambranles de bois des ouvertures;
- l'ordonnance irrégulière des ouvertures de la façade de la maison sise sur la rue Saint-Ambroise ainsi que l'organisation symétrique des ouvertures de la maison sise sur la rue Sainte-Marguerite;
- les ouvertures, dont les fenêtres à battants à grands carreaux en bois et les portes d'entrée à panneaux surmontées d'une imposte vitrée.

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Informations historiques

La construction du canal de Lachine entre 1821 et 1825, de même que son élargissement et l'ajout d'écluses en 1848, provoquent le développement d'une zone industrielle et, par conséquent, l'urbanisation rapide du territoire situé au nord du canal. Plusieurs noyaux villageois et faubourgs se forment afin de loger les ouvriers de plus en plus nombreux. Le territoire de la ville de Saint-Henri est loti vers la fin des années 1870 et la rue Saint-Ambroise est déjà ouverte à cette époque. Les deux maisons de l'ensemble résidentiel Louis-et-Joseph-Richard comptent parmi les premières constructions édifiées sur la rue Saint-Ambroise au moment où Saint-Henri connaît une seconde vague d'industrialisation massive. Le côté nord de la rue Saint-Ambroise est destiné à la construction domiciliaire, tandis que le côté sud, bordé par le canal de Lachine, est réservé aux bâtiments industriels.

En 1889, le conseiller législatif Louis Tourville (1831-1896) vend au menuisier Louis Richard et à son père, l'épicier Joseph Richard, des lots situés sur les rues Saint-Ambroise et Sainte-Marguerite. Louis Richard construit d'abord une maison en bois sur la rue Saint-Ambroise, qui correspond à la partie est de l'actuel bâtiment. Ce premier bâtiment aurait abrité une épicerie. En même temps, Louis Richard érige une résidence en bois sur la rue Sainte-Marguerite. La première habitation de la rue Saint-Ambroise est prolongée peu de temps après vers l'ouest. Les immeubles sont vendus à Samuel Robert Burrell en 1890.

L'ensemble résidentiel Louis-et-Joseph-Richard est cité en 1987 et ses deux maisons sont restaurées la même année.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Le Sud-Ouest

Adresse :

  • 4351, rue Saint-Ambroise
  • 4363, rue Saint-Ambroise
  • 80, rue Sainte-Marguerite
  • 86, rue Sainte-Marguerite

Lieux-dits :

  • Saint-Henri

Latitude :

  • 45° 28' 24.0"

Longitude :

  • -73° 34' 57.5"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 573 960

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Références

Notices bibliographiques :

  • s.a. Saint-Henri des tanneries. Connaître Montréal par ses quartiers. Montréal, YMCA. Exposition historique, Musée des arts décoratifs, Le Château Dufresne, 1981. 36 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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