Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site du patrimoine Beattie-des-Pins

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Description

Le site du patrimoine Beattie-des-Pins est un secteur résidentiel comptant une douzaine de résidences, leurs dépendances et quelques autres édifices, dont une ancienne chapelle. La majorité des bâtiments sont construits entre 1891 et 1910. Le site du patrimoine est délimité par le chemin de fer au nord-est et par le ruisseau Noir au sud-est. Il est situé dans un milieu boisé, légèrement en retrait de l'ancien noyau villageois de Saint-Jovite, dans la ville de Mont-Tremblant.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique au terrain et à l'enveloppe extérieure des constructions.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Mont-Tremblant) 1992-04-13

Statuts antérieurs

  • Citation, 1991-11-11
 

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Valeur patrimoniale

Le site du patrimoine Beattie-des-Pins présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Les bâtiments qui le composent sont caractéristiques de l'architecture domestique en milieu rural au tournant du XXe siècle. À cette époque, la publication de catalogues et de livres de modèles contribue à la diffusion de certains plans. Par ailleurs, l'industrialisation transforme les modes de fabrication, en diminuant le coût des matériaux et des éléments préfabriqués. Les demeures du site du patrimoine Beattie-des-Pins, majoritairement construites entre 1891 et 1910, sont associées particulièrement à deux modèles. Le premier s'apparente à la maison cubique, communément appelée « Four Square House » aux États-Unis, et présente un plan carré surmonté d'un toit en pavillon. Le second, fréquemment employé dans le secteur, est une maison formée de volumes simples, dont le corps de logis principal est rectangulaire. Elle est coiffée d'un toit à deux versants droits et sa façade est aménagée sur un mur pignon. Comptant un étage et demi ou deux étages, les résidences du site sont souvent dotées d'une galerie couverte et d'une ornementation simple en bois composée de chambranles, de planches cornières, de planches de rive et d'appliques menuisées. La plupart de ces constructions présentent un parement posé à clins. Toutefois, les bâtiments anciennement destinés à des fonctions institutionnelles ou commerciales se démarquent par leur corps de logis principal d'un étage. Le site du patrimoine Beattie-des-Pins témoigne de l'influence des modèles étatsuniens sur l'architecture de ce secteur résidentiel bourgeois, au tournant du XXe siècle.

Le site du patrimoine Beattie-des-Pins présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il rappelle l'importance de l'industrie forestière dans le développement de Saint-Jovite. George Halsey Perley (1857-1938) établit les bureaux de sa compagnie de bois de construction près de la gare du village au début de la décennie 1890. Cet emplacement permet de profiter du réseau ferroviaire qui dessert les environs à partir de 1893. Il est également situé à proximité de la matière première, puisque l'entreprise compte plusieurs réserves forestières et moulins dans la région. Le site du patrimoine Beattie-des-Pins témoigne des activités économiques animant Saint-Jovite au tournant du XXe siècle.

Le site du patrimoine Beattie-des-Pins présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur urbanistique. Il est représentatif d'un secteur résidentiel bourgeois créé par une compagnie. Les maisons individuelles, construites derrière les bureaux de l'entreprise G. H. Perley, servent au personnel de direction. Les résidences, implantées légèrement en retrait de la rue, sont séparées par de faibles marges latérales et dotées d'une cour arrière. Le quartier comporte une riche végétation ainsi que des rues étroites et sans issue. L'agglomération, dont la population se distingue par son statut social et sa culture, est située en retrait du noyau villageois de Saint-Jovite. Appelé Saint-Jovite-Station, le quartier compte aussi sa propre chapelle, une école ainsi que des terrains de tennis et un pavillon sportif. Le site du patrimoine Beattie-des-Pins témoigne de l'apport de la communauté anglophone dans le paysage de Saint-Jovite.

Source : Ville de Mont-Tremblant, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site du patrimoine Beattie-des-Pins liés à ses valeurs architecturale, historique et urbanistique comprennent, notamment :
- les volumes des bâtiments, dont les plans carrés ou rectangulaires, l'élévation d'un à deux étages, le toit à deux versants droits ou en pavillon, les façades aménagées sur un mur pignon, les galeries couvertes, les porches et les campaniles;
- les matériaux, dont les parements posés à clins, les charpentes en bois assemblées en queue d'aronde, les couvertures en tôle ainsi que les éléments ornementaux et architecturaux en bois;
- les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires (certaines à guillotine), les portes à simple ou à double vantail, la fenêtre triangulaire;
- l'ornementation simple, dont les frontons, les planches cornières, les planches de rive, les chambranles, les supports, les aisseliers et les appliques menuisées;
- les souches de cheminée;
- la localisation du site à proximité du chemin de fer;
- son emplacement en retrait du noyau villageois, dans un milieu boisé;
- la morphologie du secteur, dont l'étroitesse des rues;
- l'implantation des résidences légèrement en retrait de la voie publique, les faibles marges latérales et la présence de cours arrière.

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Informations historiques

Le site du patrimoine Beattie-des-Pins est aménagé légèrement en retrait de l'ancien noyau villageois de Saint-Jovite. Dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, quelques colons, surtout anglophones, s'installent dans la région. Au siècle suivant, des établissements se structurent autour d'exploitations forestières. Un réel développement s'amorce à la suite des initiatives du curé Antoine Labelle (1833-1891) au tournant de la décennie 1870. Le prêtre encourage la colonisation des hautes Laurentides par les Canadiens français afin de contrer l'émigration vers les États-Unis et d'offrir une solution à la crise économique. Saint-Jovite, alors appelé « mission Salaberry », est fondé en 1872. L'ouverture des registres de la paroisse remonte à 1879. Le village, situé au carrefour des chemins de colonisation, devient un centre névralgique des hautes Laurentides, où les colons peuvent obtenir marchandises et services. L'arrivée du chemin de fer en 1893 stimule l'économie locale. Outre l'agriculture pratiquée par les colons, le commerce du bois constitue le principal moteur économique.

À proximité de la gare émerge le hameau de Saint-Jovite-Station, nom du secteur où se trouve le site du patrimoine Beattie-des-Pins. Créé principalement de 1891 à 1910, il résulte de l'établissement de la compagnie G. H. Perley. Cette entreprise, propriété de George Halsey Perley (1857-1938), produit du bois de construction. Elle compte plusieurs réserves forestières et moulins dans la région. La présence du chemin de fer et de la proximité de la matière première incitent l'industrie à s'implanter à Saint-Jovite. En plus des bureaux, les résidences des dirigeants anglophones ainsi que certains services, dont une chapelle, une école et un pavillon sportif y sont construits. Cette agglomération évolue parallèlement au noyau villageois compte tenu, entre autres, des différences de langue, de religion et de statut social de sa population.

Au tournant du XXe siècle, le tourisme se développe dans les environs grâce, notamment, à la popularité de la chasse et de la pêche. S'ensuit la construction d'un hôtel luxueux et les débuts de la pratique du ski. La compagnie G. H. Perley poursuit ses activités à Saint-Jovite-Station jusqu'en 1912. Elle est alors vendue à la Riordon. La Canadian International Paper prend la relève de l'exploitation forestière à partir de 1925. Perley demeure par contre député du comté jusqu'à sa mort. Au fil des ans, le commerce du bois diminue, contrairement à l'industrie touristique qui s'accroît et qui modifie le paysage de Saint-Jovite.

Le site du patrimoine Beattie-des-Pins est constitué en 1991. Il est agrandi en 1992 afin d'y inclure un bâtiment supplémentaire. Il est devenu un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Laurentides

MRC :

  • Les Laurentides

Municipalité :

  • Mont-Tremblant

Adresse :

  • rue Beattie
  • rue des Pins
  • rue Labelle

Lieux-dits :

  • Saint-Jovite

Latitude :

  • 46° 7' 43.8"

Longitude :

  • -74° 35' 24.3"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 278 147 Ptie
  • Lot 3 278 747
  • Lot 3 278 748
  • Lot 3 278 749
  • Lot 3 278 750
  • Lot 3 278 751
  • Lot 3 278 752
  • Lot 3 278 753
  • Lot 3 278 754
  • Lot 3 278 756
  • Lot 3 278 757
  • Lot 3 278 758
  • Lot 3 278 759
  • Lot 3 278 762
  • Lot 3 278 763
  • Lot 3 278 766
  • Lot 3 278 767
  • Lot 3 278 773
  • Lot 3 278 774
  • Lot 3 278 775
  • Lot 3 280 793
  • Lot 3 280 924
  • Lot 3 280 925
  • Lot 3 280 988
  • Lot 3 807 013
  • Lot 3 807 014

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Références

Notices bibliographiques :

  • LAURIN, Serge, dir. Histoire des Laurentides. Sainte-Foy (Québec), Institut québécois de recherche sur la culture, 1989. 895 p.
  • POTVIN, Denise. Mont-Tremblant, au coeur des Laurentides. Outremont, Trécarré, 2003. 159 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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