Maison Mercier
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- 1727 – 1737 (Construction)
- 1793 (Destruction partielle par incendie)
- vers 1793 (Reconstruction)
- après 1805 – avant 1838 (Surélévation)
- 1984 – 1985 (Restauration)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Usage :
- Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)
Patrimoine immobilier associé (1)
Personnes associées (5)
- Maillou dit Desmoulins, Jean-Baptiste (1668 – 1753)
- Dolbec, Romain (1685 – 1760) - Propriétaire
- Sauvageau, Michel (1739 – 1797) - Propriétaire
- Mercier, Napoléon (1844 – ) - Propriétaire
Carte
Description
La maison Mercier est une maison-magasin de type urbain érigée entre 1727 et 1737, agrandie avant 1803, et exhaussée d'un étage avant 1838. Cette demeure en pierre crépie, de plan rectangulaire à trois étages et demi, est coiffée d'un toit à deux versants droits percé de lucarnes. Elle est encadrée par deux murs coupe-feu se prolongeant au-dessus du toit. La résidence est formée de deux corps de bâtiment, qui se distinguent par la distribution des ouvertures de la façade et par la position des cheminées. La maison Mercier, contiguë à une autre habitation et bordée par un passage latéral étroit, longe une rue commerciale de la basse-ville. Elle est située dans l'arrondissement municipal de La Cité-Limoilou de la ville de Québec.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain.
La maison Mercier est comprise dans le site patrimonial du Vieux-Québec.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
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Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1963-09-25 |
Catégories de conservation
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Déclaration | Situé dans un site patrimonial | Gouvernement du Québec | |
Transfert de responsabilité
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Valeur patrimoniale
La maison Mercier présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Cette maison-magasin témoigne du développement de la basse-ville qui, au début du XVIIIe siècle, accueillait la plus grande partie de la population de Québec, concentrée plus particulièrement à proximité du port, le long des rues Saint-Pierre, Notre-Dame, Sault-au-Matelot et Sous-le-Cap. Cette demeure est érigée entre 1727 et 1737 pour Romain Dolbec (1685-1760), boucher et fournisseur de viande du roi à Québec. Elle compte parmi les premières maisons construites en bordure de la rivière Saint-Charles, avant ses remblaiements successifs, comme en témoigne le passage latéral qui la borde, reliant autrefois le chemin public à la grève. En 1793, la résidence est partiellement détruite par un incendie, mais elle est aussitôt rétablie. Agrandie avant 1803, la façade actuelle conserve les traces de deux corps de bâtiment, qui se distinguent par la distribution des ouvertures et par la position des cheminées. Avec l'ouverture de la rue Saint-Paul en 1817, les façades principales des demeures existantes qui donnaient sur la rue Sous-le-Cap, dont celle de la maison Mercier, sont réaménagées du côté de la nouvelle rue et les rez-de-chaussée sont convertis en boutiques. La maison Mercier, exhaussée d'un étage avant 1838, témoigne ainsi de l'évolution architecturale des résidences de la basse-ville de Québec aux XVIIIe et XIXe siècles, entraînée par la densification de ce secteur et le développement de la rue Saint-Paul.
La maison Mercier présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La résidence est représentative des maisons-magasins urbaines du XVIIIe et du XIXe siècle par son mur mitoyen, son élévation, sa maçonnerie de pierre crépie, son toit à deux versants droits et ses murs coupe-feu se prolongeant au-dessus du toit. Les vitrines du rez-de-chaussée signalent la vocation commerciale de la rue Saint-Paul. La façade arrière donne sur l'étroite rue Sous-le-Cap, qui longe la falaise. Ainsi, la maison Mercier témoigne de deux réalités urbaines, soit de l'importance commerciale de la rue Saint-Paul depuis le XIXe siècle et du pittoresque de la rue Sous-le-Cap, qui a attiré l'attention de plusieurs artistes et photographes du XIXe siècle.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la maison Mercier liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation dos à la falaise, en bordure d'une rue commerciale;
- sa contiguïté avec une autre habitation;
- la présence d'un passage latéral étroit;
- le volume de la résidence constitué de deux corps de bâtiment adjacents, de plan rectangulaire à trois étages et demi, ainsi que le toit à deux versants droits percé de lucarnes à croupe;
- ses matériaux, dont la maçonnerie de pierre crépie et la couverture en tôle à la canadienne;
- les murs coupe-feu se prolongeant au-dessus du toit;
- les larges souches de cheminée;
- les ouvertures, dont leur ordonnance et leur distribution régulière, les fenêtres en bois à grands carreaux, les vitrines commerciales, les portes en bois à vitrage et les chambranles moulurés.
Informations historiques
L'histoire de la maison Mercier débute au XVIIIe siècle. En 1726, Romain Dolbec (1685-1760), boucher et fournisseur de viande du roi à Québec, acquiert un terrain en bordure de la rivière Saint-Charles. Le 3 août 1727, un procès-verbal du grand voyer lui indique l'alignement que devra respecter la demeure qu'il projette. Un espace suffisant devra être réservé pour l'aménagement d'une voie publique du côté de la falaise (l'actuelle rue Sous-le-Cap). Un passage devra également être laissé libre le long du mur pignon ouest pour permettre l'accès de la grève au chemin public. Trois ans plus tard, le 11 octobre 1730, Dolbec agrandit son terrain par l'achat d'une parcelle voisine appartenant à Jean-Baptiste Maillou dit Desmoulins (1668-1753), alors architecte du roi. Dolbec érige sa demeure entre 1727 et 1737. En effet, le terrier du fief du Sault-au-Matelot dressé en 1737 indique qu'une maison en pierre à deux étages, mesurant environ 9 mètres de front, est présente sur la propriété. De plus, un bâtiment en bois à un étage est implanté à l'arrière et utilisé comme boucherie.
En 1780, la demeure est acquise par le commis des postes du roi Michel Sauvageau (1739-1797). En 1793, elle est partiellement détruite par un incendie, mais elle est aussitôt rétablie. C'est possiblement à ce moment qu'elle est agrandie. En effet, dès 1803, la résidence est décrite comme ayant de 14 à 16 mètres de largeur et plus de 10 mètres de profondeur. En 1805, la propriété est vendue au commis aux postes du Nord Alexander Morison. À cette époque, la maison est accompagnée d'un hangar en pierre du côté sud de la rue Sous-le-Cap et d'un quai en bordure de la rivière Saint-Charles.
Au début du XIXe siècle, les berges de la rivière sont remblayées. La rue Saint-Paul, projetée depuis plusieurs années, est ouverte en 1817. Cette dernière relie le port au faubourg Saint-Roch, alors en développement. À partir de ce moment, la maison des Morison peut orienter sa façade vers la rue Saint-Paul.
La demeure est rehaussée d'un étage entre 1805 et 1838. En 1875, le bâtiment loge une épicerie.
En 1918, Napoléon Mercier (né en 1844) acquiert la résidence. La maison Mercier est classée en 1963. Elle reste la propriété de la famille Mercier jusqu'en 1974. En 1984 et 1985, elle est entièrement restaurée. Elle continue d'accueillir des commerces au rez-de-chaussée, alors que les étages sont subdivisés en copropriétés résidentielles.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- La Cité
Adresse :
- 113, rue Saint-Paul
- 115, rue Saint-Paul
- 117, rue Saint-Paul
Latitude :
- 46° 48' 58.693"
Longitude :
- -71° 12' 18.165"
Désignation cadastrale :
- Lot 1 213 742
- Lot 1 213 745
Références
Notices bibliographiques :
- Archives de la province de Québec. Rapport de l'archiviste de la province de Québec pour 1939-1940. Québec, Redempti Paradis, Impr. du Roi, 1940. s.p.
- Archives de la province de Québec. Rapport de l'archiviste de la province de Québec pour 1948-1949 . Québec, Redempti Paradis, Impr. du Roi, 1949. s.p.
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- GARIÉPY, Gino. « Maison Mercier ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 124.
- Groupe Harcart Inc. Étude d'ensemble des sous-secteurs Sault-au-Matelot et Saint-Paul. Québec, Ville de Québec, Service de l'urbanisme, Division du Vieux-Québec et du patrimoine, 1988. 193 p.
- LAFONTAINE, André. Recensements annotés de la ville de Québec, 1716 & 1744. Sherbrooke, 1983. 426 p.
- SIGNAY, Joseph. Recensement de la ville de Québec en 1818. Cahiers d'histoire, 29. Québec, Société historique de Québec, 1976. 323 p.
- Ville de Québec. Regards sur l'architecture du Vieux-Québec. Québec, Ville de Québec, 1986. 124 p.
- Ville de Québec. « Saint-Paul, rue ». Ville de Québec. Répertoire des toponymes [En ligne]. http://www.ville.quebec.qc.ca/fr/ma_ville/toponymie/rues/saint_paul.shtml