Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Château Landry

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Villa des Marguerites

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • Mont-Joli

Date :

  • 1907 (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (5)

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

Le château Landry est une résidence bourgeoise construite en 1907. La demeure en bois, de plan en « L » et à deux étages et demi, est coiffée d'un toit à deux versants droits. Sa façade est dotée d'une tour d'angle à trois niveaux, ainsi que d'une galerie protégée se poursuivant jusqu'à l'arrière. Le château Landry est situé en bordure de la voie publique, dans le noyau ancien de la ville de Mont-Joli.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Mont-Joli) 2002-05-06

Statuts antérieurs

  • Avis de motion de citation, 2002-03-04
 

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Valeur patrimoniale

Le château Landry présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment témoigne de l'influence du style néo-Queen Anne dans l'architecture domestique québécoise au tournant du XXe siècle. Les édifices néo-Queen Anne sont, entre autres, caractérisés par un plan irrégulier comportant de nombreuses saillies et un foisonnement de détails ornementaux. La résidence de Mont-Joli illustre cette influence par son plan en « L », son parement en planche posée à clins, sa tour d'angle et ses frontons-pignons. Elle présente par ailleurs une abondance d'ornements menuisés, dont les larges corniches à modillons et à denticules et les frises décoratives. Par son architecture imposante, le château Landry témoigne du statut social de son propriétaire constructeur.

Le château Landry présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique découlant de son association avec la famille Landry. Arthur-Charles Landry (1859-1920), homme d'affaires et commerçant, s'installe à Mont-Joli en 1904. Ses magasins généraux de Mont-Joli et de Saint-Moïse Station lui permettent de se tailler une place de choix dans l'activité commerciale de la région. En 1907, il se fait construire une imposante résidence sur le terrain adjacent à son magasin général de Mont-Joli, correspondant à l'actuel château Landry. Arthur-Charles Landry investit également dans diverses entreprises, dont une fonderie, des scieries et un atelier de montage de carrosseries automobiles, ce qui consacre l'influence de sa famille dans la région. Ses deux fils, qui ont brièvement habité la résidence familiale, s'illustrent également par leur ingéniosité et leur esprit d'entreprise. Joseph-Adalbert Landry (1887-1969) s'est fait notamment connaître par l'invention d'une autoneige en 1920. Son frère, Louis-Philippe Landry (1892-1952), qui était dentiste, a fondé en 1921 la CJCM, l'une des premières stations radiophoniques francophones en Amérique du Nord. Les premières émissions ont été diffusées à partir de la tour du château Landry. Après le décès d'Arthur-Charles Landry, Louis-Philippe hérite vraisemblablement de la résidence familiale. Sa mère Ulpide Marceau (1858-1939) y habite probablement jusqu'à son décès. Le château Landry rappelle le souvenir d'une famille qui s'est illustrée dans la région de Mont-Joli par son esprit d'entreprise.

Source : Ville de Mont-Joli, 2013.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du château Landry liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation sur la rue principale, au coeur du noyau ancien de Mont-Joli;
- son volume, dont le plan en « L », l'élévation de deux étages et demi et le toit à deux versants droits;
- la tour d'angle, dont l'élévation à trois niveaux et le toit en dôme;
- les matériaux, dont le parement en planche posée à clins, le bois des ouvertures et des éléments décoratifs;
- les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires à battants et à imposte, la fenêtre fixe à grands carreaux de la façade arrière, les portes vitrées à panneaux, la grande lucarne pendante à fronton ainsi que les chambranles;
- l'ornementation, dont les frontons-pignons, les larges corniches à modillons, les éléments menuisés de la grande lucarne (dont le tympan décoré et la frise ouvragée), l'épi coiffant la tour d'angle et les planches cornières;
- la galerie protégée d'un avant-toit et se prolongeant jusqu'à l'arrière, dont l'entrée surmontée d'un fronton, les colonnes triples et doubles, le garde-corps à balustres tournés et la corniche à denticules et à modillons;
- le balcon, dont le garde-corps à balustres tournés;
- la souche de cheminée en brique.

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Informations historiques

En 1902, les ateliers de réparation de l'Intercolonial Railway sont installés dans le quartier de la gare à Mont-Joli, ce qui intensifie les activités économiques. Attiré par une conjoncture favorable, Arthur-Charles Landry (1859-1920), commerçant à Grand-Métis, s'établit à Mont-Joli en 1904. Il possède des magasins généraux à Mont-Joli et à Saint-Moïse Station qui lui permettent de se tailler une place importante dans la vie économique locale.

En 1907, Landry fait détruire un entrepôt situé à côté de son magasin général sur la rue principale, à Mont-Joli. La même année, il se fait construire une maison d'influence néo-Queen Anne par l'entrepreneur Auguste Desrosiers. La demeure est rapidement surnommée le « château Landry ». Sa tour d'angle, ses larges corniches à modillons et à denticules et ses frises décoratives sont caractéristiques de ce style à la mode au Québec au tournant du XXe siècle. Par son architecture monumentale, le château Landry témoigne du statut social de son propriétaire constructeur.

Landry investit dans différentes entreprises. En 1915, il acquiert des actions dans la Compagnie de fonderie de Mont-Joli, qui connaît alors des difficultés financières. Il crée la Compagnie Rouleau ltée avec deux fondeurs spécialisés, et ils obtiennent les droits exclusifs de la production d'énergie à Mont-Joli pendant vingt ans. L'entreprise produit l'énergie par dynamo pour la population et les ateliers de l'Intercolonial Railway. Elle diversifie aussi ses activités en fabriquant diverses pièces en fonte. Arthur-Charles Landry possède également un atelier de montage de carrosseries automobiles et des moulins à scie. Ces nombreuses entreprises consacrent l'influence de la famille dans la région.

Deux de ses enfants mettent à profit leur ingéniosité et développent leur esprit d'entreprise. Au décès de son père en 1920, Louis-Philippe Landry (1892-1952), dentiste à Mont-Joli, reprend la gestion des affaires et, avec les autres membres de la famille, il fonde la compagnie C. A. Landry ltée et la compagnie de gestion immobilière Immeuble Landry. En 1921, il fonde la CJCM, l'une des premières stations radiophoniques francophones en Amérique du Nord. Les premières émissions sont diffusées à partir de la tour du château Landry. Son frère Joseph-Adalbert Landry (1887-1969) s'occupe de l'atelier de montage de carrosseries automobiles. En 1920, avec le jeune mécanicien Antoine Morissette, il met au point un prototype d'autoneige. Le système de traction à chenilles est breveté au Canada et aux États-Unis en 1923. Lors du Salon annuel de l'automobile de 1924, qui se tient à Montréal, Landry et Morissette présentent leur autoneige. Ils effectuent le trajet aller-retour de Mont-Joli à Montréal à bord de leur invention. De 1928 à 1948, l'usine de montage Landry produit près d'une centaine de véhicules.

Après le décès d'Arthur-Charles Landry, son fils Louis-Philippe hérite vraisemblablement de la résidence familiale, aussi connue sous le nom de « Villa des Marguerites ». Sa mère Ulpide Marceau (1858-1939) y habite probablement jusqu'à son décès. Dans la seconde moitié du XXe siècle, la demeure est convertie en immeuble locatif.

Le château Landry est cité en 2002. La ville de Mont-Joli l'acquiert en 2009 et projette d'en faire une maison de la culture régionale.

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Emplacement

Region administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

MRC :

  • La Mitis

Municipalité :

  • Mont-Joli

Adresse :

  • 1588, boulevard Jacques-Cartier

Latitude :

  • 48° 35' 9.8"

Longitude :

  • -68° 11' 17.7"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Rimouski Paroisse de Sainte-Flavie Absent 498-4
499-1-8

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Références

Notices bibliographiques :

  • BOUTIN, André, Jean-Roch GAGNON et Jacques THÉRIAULT. Hier, au pays des métissiens et des métissiennes : histoire et culture d'une région du Québec. (1675-1960). Mont-Joli, Les Éditions de Les Ateliers Plein-Soleil Inc., 1977. 272 p.
  • THÉRIAULT, Jacques. Mont-Joli. Histoire et illustrations de son premier cent ans (1880-1980). Mont-Joli, Les Éditions de Les Ateliers Plein-Soleil Inc., 1980. 903 p.

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