Maison Joseph-Trefflé-Caya
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Maison Montplaisir
Région administrative :
- Centre-du-Québec
Municipalité :
- Drummondville
Date :
- 1878 – 1884 (Construction)
Usage :
- Fonction résidentielle (Villas et maisons bourgeoises (domaine))
Personnes associées (3)
Inventaires associés (1)
Carte
Description
La maison Joseph-Trefflé-Caya est une résidence bourgeoise s'inscrivant dans le courant de l'éclectisme victorien construite entre 1878 et 1884. La demeure se compose d'un corps de logis en brique de plan rectangulaire, à un étage et demi. Elle est coiffée d'un toit à deux versants retroussés. Un pignon central et deux lucarnes à pignon articulent la toiture. Une grande galerie curviligne, ornée de boiseries décoratives, se déploie sur toute la façade avant. Trois volumes annexes, l'un pourvu d'un toit à deux versants et les deux autres d'un toit plat, sont greffés à l'arrière du bâtiment. Le terrain de la résidence compte également une écurie dont la facture s'apparente à celle du bâtiment principal avec son pignon central flanqué de lucarnes. La maison Joseph-Trefflé-Caya est située sur un vaste terrain formant un promontoire naturel, dans le centre-ville de Drummondville.
Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Citation | Immeuble patrimonial | Municipalité (Drummondville) | 2002-01-27 |
Valeur patrimoniale
La maison Joseph-Trefflé-Caya présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec trois de ses occupants. Cette luxueuse résidence est d'abord construite et habitée par Joseph-Trefflé Caya, greffier de la cour de circuit de Drummondville et secrétaire du conseil de comté de Drummond. La propriété englobe à cette époque un vaste parc qui s'étend jusqu'à la rue Lindsay avec une fontaine, de grands arbres ainsi que plusieurs variétés d'arbustes. Ensuite, la résidence devient la propriété de Joseph-Ovide Brouillard (1859-1940), un industriel et marchand de bois arrivé à Drummondville en 1908. Brouillard siège également comme député libéral de Drummond-Arthabaska à la Chambre des communes de 1911 à 1920 et assume la fonction de maire de Drummondville entre 1912 et 1914. Plus tard, la maison passe aux mains de J.-Ovila Montplaisir. Arrivé à Drummondville en 1897, cet épicier en gros devient, à compter de 1917, le premier commerçant d'automobiles de la ville. Montplaisir est aussi maire de Drummondville entre 1918 et 1920. La maison Joseph-Trefflé-Caya est donc associée à trois personnages importants de l'histoire de Drummondville.
La maison Joseph-Trefflé-Caya présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. En effet, cette résidence s'inscrit dans le courant de l'éclectisme victorien. L'éclectisme puise librement à plusieurs répertoires formels pour créer des effets décoratifs inédits. Ce courant, qui commence à se manifester vers 1860, marque l'architecture du tournant du XXe siècle. Au Québec, les maisons conçues dans cet esprit appartenaient à des notables et autres gens aisés désireux de se distinguer et se retrouvent surtout dans les villages ou à proximité de petites villes. La maison Joseph-Trefflé-Caya présente un mélange d'éléments liés au courant pittoresque et d'ornements néogothiques. La grande galerie curviligne qui se développe sur la façade avant de la résidence, avec sa frise et son garde-corps en bois menuisé, est une influence de l'architecture pittoresque en vogue au début du XIXe siècle. Les ornements néogothiques sont visibles notamment dans la grande lucarne-pignon et les petites lucarnes à pignon de la façade ainsi que dans la dentelle en bois qui entoure ces éléments.
Source : Ville de Drummondville, 2006.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la maison Joseph-Trefflé-Caya liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation sur un vaste terrain formant un promontoire naturel dans le centre-ville de Drummondville;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi et le toit à deux versants retroussés;
- les trois volumes en brique ajoutés à l'arrière du corps de logis principal, dont une annexe dotée d'un toit à deux versants retroussés et percé de lucarnes, une annexe à toit plat comprenant deux galeries couvertes et une annexe à toit plat presque entièrement vitrée;
- les matériaux, dont le soubassement en pierre recouvert de crépi, la maçonnerie en brique des murs et l'ornementation en bois;
- les éléments néogothiques, dont la grande lucarne-pignon au centre de la façade, la dentelle de bois entourant les lucarnes, les épis et le mât au-dessus des lucarnes ainsi que les encadrements à pignon de certaines ouvertures;
- les éléments inspirés de l'architecture pittoresque, dont la galerie couverte aux extrémités arrondies avec sa menuiserie ornementale composée d'un garde-corps, de colonnettes, d'aisseliers et d'une frise, ainsi que le balcon de l'étage;
- les cheminées en brique disposées à chaque extrémité de la toiture;
- l'ornementation, dont la corniche à consoles et à modillons, le retour de corniche sur les murs pignons, les chambranles en bois des ouvertures;
- la porte d'entrée à deux vantaux ainsi que la porte du balcon surmontées d'une imposte vitrée à arc surbaissé;
- les fenêtres à battants rectangulaires et à arc surbaissé;
- la baie en saillie du mur latéral, ornée de caissons en bois, de piliers engagés et d'une corniche à denticules.
Informations historiques
Entre 1878 et 1884, le greffier de la cour de circuit de Drummondville et secrétaire du conseil de comté de Drummond, Joseph-Trefflé Caya, se fait construire une luxueuse résidence sur la rue Brock, au centre de la petite agglomération de Drummondville. La propriété englobe à cette époque un vaste parc qui s'étend jusqu'à la rue Lindsay, une fontaine, de grands arbres ainsi que plusieurs variétés d'arbustes.
Arrivé à Drummondville en 1908, Joseph-Ovide Brouillard (1859-1940), un industriel et marchand de bois, acquiert la résidence de la rue Brock. Brouillard est également impliqué dans la politique fédérale et municipale. En effet, il est député libéral de Drummond-Arthabaska à la Chambre des communes de 1911 à 1920 et maire de Drummondville entre 1912 et 1914.
Au cours des années suivantes, la maison est vendue à J.-Ovila Montplaisir qui la rénove entièrement, de même que l'écurie adjacente. Arrivé à Drummondville en 1897, Montplaisir est d'abord épicier en gros en 1915 avant de se lancer, à partir de 1917, dans le commerce de l'automobile. Impliqué en politique municipale, il est maire de Drummondville entre 1918 et 1920. Au cours de sa carrière, Montplaisir occupe la présidence de la commission scolaire et celle de la Chambre de Commerce. Il est également admis comme chevalier à l'Ordre du Saint-Sépulcre.
Une partie du terrain qu'occupait la propriété a été cédée pour la construction du magasin H. Croteau. En 1990, l'emplacement est occupé par le centre d'hébergement Saint-Frédéric sis au 198, rue Lindsay.
La maison Joseph-Trefflé-Caya est citée en 2002. L'édifice, qui a perdu sa fonction résidentielle, abrite maintenant un restaurant.
Emplacement
Region administrative :
- Centre-du-Québec
MRC :
- Drummond
Municipalité :
- Drummondville
Adresse :
- 209, rue Brock
Latitude :
- 45° 53' 5.0"
Longitude :
- -72° 29' 23.0"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
---|---|---|---|
Drummond | Inconnue | Absent |
10-p
11 |
Références
Notices bibliographiques :
- s.a. Bref historique de Drummondville. Drummondville, Société historique du Centre du Québec, 1983. 23 p.
- s.a. Étude de mise en valeur du patrimoine architectural. Évolution historique. Synthèse du développement économique de Drummondville, 1815-1990. Drummondville, Ville de Drummondville/Corporation Rues Principales, s.d. s.p.