Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison John-Wilson-McConnell

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1913 – 1925 (Construction)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Villas et maisons bourgeoises (domaine))

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (6)

Images

Carte

Description

La maison John-Wilson-McConnell est une résidence de type villa italienne. Sa construction a été réalisée en deux phases, la première en 1913-1914 et la seconde en 1924-1925. La demeure en pierre calcaire chamois de trois étages est composée de trois parties, soit un vaste avant-corps central de plan rectangulaire encadré par deux ailes plus petites. Un toit en pavillon tronqué couvert de tuiles creuses en terre cuite orangée coiffe chaque partie. Cette résidence est située dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. Cette protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

La maison est incluse dans le site patrimonial de la Maison-John-Wilson-McConnell.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

3

Groupement :

Détaché

Annexes :

  • Garage
  • Remise

Saillies :

  • Balcon
  • Cheminée
  • Loggia
  • Porche
  • Véranda
  • Vestibule

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : En pavillon
    Matériau : Tuile

Porte principale :

  • bois, à panneaux

Autre(s) porte(s) :

  • de garage
  • entièrement vitrée

Fenêtre(s) :

  • palladienne
  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, À battants, sans carreau

Éléments architecturaux :

  • Arc
  • Armoiries
  • Balustrade en pierre
  • Colonne
  • Console
  • Corniche moulurée
  • Crête faîtière
  • Linteau
  • Mosaïque
  • Portail
  • Vitrail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2002-11-21

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
 
Classement Situé dans un site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2002-11-21

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

La maison John-Wilson-McConnell présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Bien que construite au début du XXe siècle, elle possède les caractéristiques générales des grandes villas de la seconde moitié du XIXe siècle. Les plans de ces somptueuses demeures associées à des styles connus sont souvent signés par des architectes renommés. La maison John-Wilson-McConnell se rattache au type de la villa italienne par son vocabulaire ornemental emprunté à la Renaissance italienne, le porche à colonnes doriques, les balcons couverts (loggias), l'étage noble, la fenêtre serlienne (fenêtre triple surmontée d'un arc de cercle) et la terrasse monumentale. La façade symétrique, la composition rigoureuse et la division tripartite verticale appartiennent cependant au style Beaux-Arts. La maison John-Wilson-McConnell connaît deux phases de construction. Elle est commencée en 1913, sous la direction de David Jerome Spence (1873-1955), un architecte étasunien immigré au Canada, et achevée en 1924-1925 par les architectes Kenneth G. Rea (1878-1941) de Montréal et Charles Platt (1861-1933) de New York. Julia Galusha Withcomb, décoratrice professionnelle de New York, participe à l'aménagement intérieur. Celui-ci présente une grande qualité architecturale par la richesse des décors et la noblesse des matériaux. Un article de la revue « Town and Country » lui a été consacré en 1929. Signalons, entre autres, les plafonds d'une hauteur de plus de quatre mètres au rez-de-chaussée, les plafonds à caissons peints et ornementés dans le salon et la bibliothèque, les motifs empruntés à la Grèce classique et à la Renaissance italienne ornant les encadrements de porte ainsi que les riches boiseries et le foyer à manteau de marbre de la bibliothèque. Dans un état de conservation remarquable, la maison John-Wilson-McConnell est la plus représentative des grandes villas du mont Royal quant à ses composantes architecturales et paysagères.

La maison John-Wilson-McConnell présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. La résidence s'inscrit dans la dernière phase de construction des grandes villas sur les pentes du mont Royal. Le nombre et la largeur des ouvertures, la véranda surmontée d'un balcon, le solarium et l'accès à plusieurs terrasses donnant sur la montagne et le fleuve permettent une communion directe avec la nature. Une fois terminée, elle était l'une des plus vastes demeures bourgeoises du Mille carré doré. Ce secteur a été développé à partir des années 1850 par la bourgeoisie montréalaise à la recherche d'un environnement sain et isolé des zones industrielles. Les familles canadiennes les plus riches et les plus influentes s'y sont établies. Aujourd'hui, par son emplacement, l'étendue de son terrain et la qualité de son architecture, la villa constitue un lieu exceptionnel à l'échelle du Québec.

La maison John-Wilson-McConnell présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec deux de ses occupants, les hommes d'affaires montréalais Jeffrey Hale Burland (1861-1914) et John Wilson McConnell (1877-1963). Directeur de la British American Bank Note Company et grand philanthrope, Burland entreprend la construction de sa maison en 1913, mais meurt avant qu'elle ne soit achevée. Originaire de l'Ontario, John Wilson McConnell s'installe à Montréal en 1900 et assume la direction de plusieurs entreprises, dont la raffinerie de sucre Saint-Laurent. Il est surtout connu cependant pour avoir occupé le poste de directeur du quotidien anglophone « The Montreal Star » de 1938 à 1953. Il achète la propriété en 1925 et fait terminer la villa, qu'il habitera jusqu'à sa mort en 1963.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison John-Wilson-McConnell liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- ses éléments associés au type de la villa italienne, dont le toit en pavillon tronqué couvert de tuiles creuses en terre cuite orangée, la corniche ornée de modillons, la grande terrasse, le porche à colonnes doriques, la fenêtre serlienne sous le porche, les loggias, le solarium, la véranda surmontée d'un large balcon et le belvédère entouré d'une balustrade;
- son volume, dont le plan composé d'un avant-corps central rectangulaire encadré par deux ailes plus petites et l'élévation de trois étages;
- ses éléments de style Beaux-Arts, dont la division tripartite verticale, les bandeaux marquant les étages, le traitement différent de chaque étage et la composition symétrique de la façade;
- ses matériaux, dont la pierre calcaire chamois pour les murs et les quatre cheminées;
- ses éléments intérieurs, dont les plafonds d'une hauteur de plus de quatre mètres, les plafonds à caissons peints et ornementés dans le salon et la bibliothèque, les encadrements de porte aux motifs empruntés de la Grèce classique et de la Renaissance italienne, les riches boiseries et le foyer à manteau de marbre de la bibliothèque;
- sa situation sur le flanc sud du mont Royal, dans le site patrimonial du mont Royal, dans le secteur du Mille carré doré, à proximité de plusieurs demeures bourgeoises;
- son immense terrain boisé.

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Informations historiques

La maison John-Wilson-McConnell s'inscrit dans la dernière phase de construction des grandes villas sur les pentes du mont Royal. Elle est située dans le Mille carré doré, un secteur développé à partir des années 1850 par la bourgeoisie montréalaise, dans le but de vivre dans un environnement sain et isolé des zones industrielles. Ce secteur regroupe alors les familles canadiennes les plus riches et les plus influentes.

Son premier propriétaire, l'homme d'affaires Jeffrey Hale Burland (1861-1914), fait appel à David Jerome Spence (1873-1955), un architecte étasunien immigré au Canada pour travailler au plan d'ensemble de Shawinigan Falls. La construction, qui débute en 1913, est interrompue à la mort de Burland en 1914, alors que seuls la structure et les murs sont élevés; elle restera inachevée jusqu'en 1924. David Jerome Spence est aussi l'auteur de plusieurs bâtiments qui ont marqué le paysage urbain de Montréal, comme le Guardian Assurance Building (1902) et le Distillers Corporation Building, siège social de la compagnie Seagram (1928). Quant à J.H. Burland, il est surtout connu pour avoir assumé la direction de l'entreprise fondée par son père, la British American Bank Note Company, établie à Montréal et à Ottawa, dont il est devenu président en 1907. Cette entreprise imprimait des billets de banque canadiens et était réputée pour la qualité de ses travaux. Grand philanthrope, Burland a généreusement contribué à la lutte contre la tuberculose et à la Société canadienne de la Croix-Rouge.

John Wilson McConnell (1877-1963), un autre homme d'affaires prospère de Montréal, achète de la succession Burland l'ensemble de la propriété et d'autres terrains riverains entre 1924 et 1928. Originaire d'Ontario, il s'installe à Montréal en 1900 et dirige plusieurs entreprises, dont la raffinerie de sucre Saint-Laurent. Il est surtout connu cependant pour avoir occupé le poste de directeur du quotidien anglophone « The Montreal Star » de 1938 à 1953. McConnell confie la poursuite des travaux de construction de la villa aux architectes Kenneth G. Rea (1878-1941) de Montréal et Charles Platt (1861-1933) de New York. Au tournant du XXe siècle, le bureau de Platt est l'une des firmes new-yorkaises qui dominent le développement de l'architecture aux États-Unis. Rea et Platt réalisent la terrasse avant, le passage couvert, les grandes portes et la subdivision intérieure, en collaboration avec Julia Galusha Withcomb, décoratrice professionnelle de New York. La qualité architecturale et la richesse des décors intérieurs font l'objet d'un article de onze pages dans la revue « Town and Country », en 1929, qui est repris dans « Canadian Home and Garden » un peu plus tard. À l'origine, les pièces sont meublées d'antiquités, dont plusieurs coffres, armoires et crédences du Moyen Âge et de la Renaissance. McConnell occupe cette maison jusqu'à son décès en 1963. En 1975, la fondation McConnell la cède aux Bénédictins de Montréal pour y établir un monastère. Elle est vendue dans les années 1990 et reprend sa fonction initiale de résidence privée.

La maison John-Wilson-McConnell est classée en 2002. Le site patrimonial de la Maison-John-Wilson-McConnell est classé au même moment.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 1475, avenue des Pins Ouest

Latitude :

  • 45° 29' 56.764"

Longitude :

  • -73° 35' 11.341"

Désignation cadastrale :

  • Lot 2 330 633

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • KEATING, Peter. « Burland, Jeffrey Hale ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • MERRETT, Brian et François RÉMILLARD. Demeures bourgeoises de Montréal, Le Mille carré doré, 1850-1930. Montréal, Méridien, 1986. 242 p.
  • MORGAN, Keith. « Charles Platt, the Artist as Architect ». s.a. MIT Press [En ligne]. http://mitpress.mit.edu/main/home/
  • s.a. MIT Press

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