Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site patrimonial des Récollets-de-Trois-Rivières

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Église et presbytère Saint-James
  • Ensemble institutionnel de l'église Saint-James
  • Récollets-de-Trois-Rivières
  • Site historique des Récollets-de-Trois-Rivières

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Thématique :

  • Patrimoine religieux

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Anglicanisme)
  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Non applicable

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (3)

Groupes associés (2)

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Personnes associées (9)

Inventaires associés (2)

Images

Carte

Description

Le site patrimonial des Récollets-de-Trois-Rivières est un ensemble religieux développé au milieu du XVIIIe siècle. L'ensemble forme un plan en « L » et comprend l'église Saint-James et son presbytère. Bâti en 1742, le presbytère en pierre, de plan rectangulaire à deux étages et demi, est coiffé d'un toit aigu à deux versants droits. Il est relié à l'église par un chemin couvert, érigé probablement la même année, coiffé d'un toit à deux versants de pente moins abrupte. Élevée en 1754, l'église en pierre présente un plan rectangulaire formé d'une nef à un vaisseau terminée par un chevet plat. Son toit à deux versants droits de faible pente est surmonté d'un clocher posé sur le faîte en façade. Le site des Récollets-de-Trois-Rivières borde la rue des Ursulines (ancienne rue Notre-Dame), dans un environnement urbain, au coeur de Trois-Rivières.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. Le site patrimonial des Récollets-de-Trois-Rivières est compris dans le site patrimonial de Trois-Rivières. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé à ce lieu.

Plan au sol :

En «L»

Nombre d'étages :

2 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Bois
  • Maçonnerie en brique
  • Maçonnerie en pierre
  • Métal, ossature métallique

Annexes :

  • Agrandissement
  • Autre
  • Garage
  • Sacristie

Saillies :

  • Cheminée
  • Clocheton
  • Entrée de cave
  • Galerie
  • Perron
  • Tambour

Fondations :

  • Béton
  • Brique
  • Pierre

Toit :

  • Forme : À croupes
    Matériau : Cuivre à baguettes
  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Cuivre à baguettes
  • Forme : Plat

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux, à battants
  • de garage
  • métallique, contre-porte

Fenêtre(s) :

  • carrée, À guillotine
  • cintrée, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • circulaire, Oculus
  • Rectangulaire, À guillotine

Lucarne(s) :

  • À fronton

Éléments architecturaux :

  • Amortissement
  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Corniche moulurée
  • Embase
  • Fronton
  • Niche
  • Portail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 9 - Terrain notable
  • 11 - Site archéologique associé au bien classé

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 2003-08-14
  • Avis d'intention de classement échu, 2001-08-16
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec 1964-05-06
 

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Valeur patrimoniale

Le site patrimonial des Récollets-de-Trois-Rivières présente un intérêt pour sa valeur historique. L'ensemble évoque d'abord les Récollets, l'une des communautés fondatrices de la Nouvelle-France. Les religieux arrivent dans la colonie en 1615 et repartent en 1629, lors de la prise de Québec par les frères Kirke. De retour en 1670, quelques membres s'installent à Trois-Rivières, où Mgr François de Laval (1623-1708) leur confie les fonctions curiales de 1671 à 1682. Ils logent en premier lieu chez le gouverneur René Gaultier de Varennes (vers 1635-1689). Le second évêque de Québec, Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier (1653-1727), leur remet définitivement la cure de la paroisse de L'Immaculée-Conception-des-Trois-Rivières en 1692, après une interruption de dix ans. Dès l'année suivante, les Récollets érigent un couvent en bois sur un emplacement qui leur a été offert à l'intérieur de l'enceinte de la ville, en bordure de la rue Notre-Dame (actuelle rue des Ursulines). Ils lui adjoignent une chapelle, aussi en bois, entre 1700 et 1703. Le couvent et la chapelle, qui menacent ruine, sont remplacés par des édifices en pierre en 1742 et en 1754. À la suite de la cession du Canada à l'Angleterre (1763), les autorités britanniques interdisent aux Récollets ainsi qu'aux Jésuites toute forme de recrutement. Cette absence de relève force les Récollets à abandonner leur paroisse et leur couvent de Trois-Rivières en 1776. Le gouvernement britannique prend ensuite possession de la propriété. Le couvent abrite un hôpital puis, à partir de 1790, une cour de justice, une prison ainsi que des services administratifs. Quant à la chapelle, elle est utilisée pour la célébration du culte anglican, avant de servir de dépôt pour le matériel médical entre 1779 et 1795. Au cours des années suivantes, elle retrouve graduellement sa fonction de lieu de culte, qu'elle regagne entièrement en 1807. Enfin, le site témoigne de la présence anglicane à Trois-Rivières. À partir de 1820, l'ensemble conventuel est désaffecté. Il est cédé en 1823 à l'Église d'Angleterre, qui consacre l'église sous le vocable Saint-James et transforme l'ancien couvent en presbytère. Le site des Récollets-de-Trois-Rivières est l'un des plus anciens ensembles architecturaux trifluviens.

Le site présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Les édifices témoignent de l'architecture du Régime français et de son évolution. Le presbytère, érigé en 1742, est caractéristique de cette influence notamment par sa maçonnerie en pierre crépie, son toit aigu à deux versants droits ainsi que par l'asymétrie de la composition. L'église, construite en 1754, est également en pierre crépie. Son plan rectangulaire ainsi que sa façade, composée d'un portail cintré, de niches latérales et d'un pignon percé d'un oculus, renvoient à un modèle courant en Nouvelle-France. En 1823, à la suite de l'acquisition de l'ancien ensemble conventuel par l'Église d'Angleterre, d'importants travaux sont réalisés à la chapelle d'après les plans des architectes montréalais Joseph Clark et Terrel Appleton. L'influence palladienne qui marque le XIXe siècle se reflète dans la faible pente du toit ainsi que dans les éléments classiques, tels que le fronton souligné d'une corniche en façade, le portail encadré de pilastres et les chaînes d'angle en pierre de taille. Depuis plus de deux cent cinquante ans, le plan en « L » associé à l'ancien ensemble conventuel a été conservé.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site patrimonial des Récollets-de-Trois-Rivières liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- l'implantation en bordure de la rue des Ursulines (ancienne rue Notre-Dame), dans un milieu urbain;
- sa situation au coeur du site patrimonial de Trois-Rivières;
- la présence d'un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec; - la disposition de l'église et du presbytère selon un plan en « L »;
- les caractéristiques de l'église Saint-James, dont le volume (notamment le plan rectangulaire composé d'une nef à un vaisseau terminée par un chevet plat ainsi que le toit à deux versants droits de faible pente), les matériaux (notamment la maçonnerie en pierre recouverte de crépi faussement jointé et imitant la pierre de taille, les chaînes d'angle, le portail et les chambranles en pierre de taille ainsi que la couverture en cuivre sur baguettes) les composantes de la façade, dont le pignon percé d'un oculus et souligné d'une corniche moulurée formant un fronton triangulaire, le clocher reposant sur le faîte (composé d'une base carrée et d'une lanterne octogonale coiffée d'un dôme), les ouvertures cintrées, les niches ainsi que le portail (composé d'une porte en bois rectangulaire à double vantail encadrée de pilastres et surmontée d'une imposte cintrée) et les composantes des longs-pans et du chevet, dont les ouvertures cintrées;
- les caractéristiques du presbytère Saint-James, notamment le volume (dont le plan rectangulaire à deux étages et demi ainsi que le toit aigu à deux versants droits), les matériaux (dont la maçonnerie en pierre recouverte de crépi faussement jointé et imitant la pierre de taille, les chambranles en pierre de taille et la couverture en cuivre), les ouvertures (dont les lucarnes à pignon et les fenêtres rectangulaires), ainsi que les souches de cheminée en brique;
- le passage couvert reliant le presbytère à l'église, coiffé d'un toit à deux versants de faible pente.

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Informations historiques

L'occupation du site patrimonial des Récollets-de-Trois-Rivières remonte au Régime français. En 1615, les Récollets arrivent en Nouvelle-France et oeuvrent à titre de missionnaires, titulaires de certaines cures et aumôniers des troupes de la Marine. En 1629, ils sont forcés de rentrer en France lors de la prise de Québec par les frères Kirke. Au moment de leur départ, ils n'ont aucune installation permanente à Trois-Rivières. Dès leur retour dans la colonie française en 1670, des membres de la communauté s'y installent. Ils logent en premier lieu chez le gouverneur René Gaultier de Varennes (vers 1635-1689). En 1671, Mgr François de Laval (1623-1708) leur confie les fonctions curiales, qu'il leur retire en 1682. Le second évêque de Québec, Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier (1653-1727), leur remet définitivement la cure de la paroisse de L'Immaculée-Conception-des-Trois-Rivières en 1692, après une interruption de dix ans. L'année suivante, les Récollets érigent un couvent en bois, dédié à saint Pierre d'Alcantara (1499-1562), sur un terrain qui leur a été offert. La résidence est située rue Notre-Dame (actuelle rue des Ursulines), à l'intérieur de l'enceinte de la ville. Entre 1700 et 1703, une chapelle en bois est élevée perpendiculairement au couvent.

Dès 1741, les Récollets souhaitent renouveler leurs édifices qui menacent ruine. Le couvent est reconstruit en pierre en 1742, sur le même emplacement. Une chapelle, aussi en pierre, est érigée en 1754. Les travaux de maçonnerie sont réalisés par Toussaint Bertrand et ceux de menuiserie, par Joseph Chevalier.

À la suite de la cession du Canada à l'Angleterre (1763), les autorités britanniques interdisent aux Récollets ainsi qu'aux Jésuites toute forme de recrutement. Cette absence de relève force les Récollets à abandonner leur paroisse et leur couvent de Trois-Rivières en 1776. Le gouvernement britannique prend ensuite possession de la propriété. Le couvent est d'abord transformé en hôpital. La chapelle est utilisée pour la célébration du culte anglican, avant de servir de dépôt pour le matériel médical entre 1779 et 1795. Au cours des années suivantes, elle retrouve graduellement sa fonction de lieu de culte, qu'elle regagne entièrement en 1807. Quant au couvent, il abrite à partir de 1790 une cour de justice, une prison ainsi que des services administratifs. La construction d'une prison et d'un palais de justice à Trois-Rivières entraîne sa désaffectation vers 1820.

En 1823, l'ancien ensemble conventuel est cédé à l'Église d'Angleterre. D'importants travaux sont aussitôt effectués à la chapelle, d'après les plans des architectes montréalais Joseph Clark et Teavil Appleton. Ils comprennent la modification de la pente du toit, le remplacement du clocher et la réfection complète du décor intérieur. En 1830, le temple est consacré sous le vocable d'église Saint-James. Les espaces intérieurs de l'ancien couvent, devenu presbytère, sont entièrement réaménagés en 1860. En 1910, l'église est dotée d'un orgue de la maison Casavant. En 1916 et 1917, les architectes Percy E. Nobbs (1875-1964) et George Taylor Hyde (1879-1944) procèdent au renouvellement de son décor intérieur. Par ailleurs, des adjonctions sont effectuées à l'arrière du presbytère, dont un garage en béton en 1949 et une salle paroissiale en 1956.

En 1962, l'ensemble qui comprend l'ancien couvent des Récollets et sa chapelle est désigné lieu historique national du Canada. Cet ensemble est également inclus dans le site patrimonial de Trois-Rivières, déclaré en 1964.

Le site patrimonial des Récollets-de-Trois-Rivières est reconnu en 2003. Il est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Mauricie

MRC :

  • Trois-Rivières

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Adresse :

  • 787, rue des Ursulines
  • 789, rue des Ursulines
  • 791, rue des Ursulines
  • 793, rue des Ursulines
  • 795, rue des Ursulines
  • 797, rue des Ursulines
  • 799, rue des Ursulines
  • 801, rue des Ursulines
  • 803, rue des Ursulines
  • 805, rue des Ursulines
  • 807, rue des Ursulines
  • 809, rue des Ursulines
  • 811, rue des Ursulines

Latitude :

  • 46° 20' 36.833"

Longitude :

  • -72° 32' 13.373"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 211 727

Code Borden

CcFd-31      

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Documents

Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • CARLE, Paul. Église et presbytère St-James à Trois-Rivières. Québec, s.n., 1984. s.p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • CÔTÉ, Alain. Un patrimoine incontournable : sélection de 29 biens culturels. Québec, Commission des biens culturels du Québec, 2000. 69 p.
  • DÉSY, Léopold et John R. PORTER. « L'ancienne chapelle des Récollets de Trois-Rivières ». Bulletin de la Galerie nationale du Canada. No 18 (1971), p. 1-36.
  • FOURNIER, Rodolphe. Lieux et monuments historiques des Trois-Rivières et environs. Trois-Rivières, Éditions du Bien Public, 1978. s.p.
  • GAUTHIER, Raymonde. Trois-Rivières disparue, ou presque. Loisirs et culture/Connaissance du Québec. Québec/Montréal, Éditeur officiel du Québec/Fides, 1978. 189 p.
  • HAMEL, Nathalie. Étude de caractérisation de l'arrondissement historique de Trois-Rivières. Québec, Commission des biens culturel, 2005. 73 p.
  • TRUDEL, Marcel. L'église canadienne sous le Régime militaire, 1759-1764. Vol. 1: Les institutions. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 1957. s.p.

Multimédias disponibles en ligne :

Numéro du bien :

  • Identifiant municipal : 2364

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