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Biens meubles de la maison Henry-Stuart

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Description

Les biens meubles de la maison Henry-Stuart forment un ensemble comprenant plus de 1600 objets destinés à des usages variés et datant pour la plupart de la deuxième moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle. L'ensemble regroupe le contenu intérieur d'une résidence bourgeoise, et il comprend entre autres de l'ameublement en bois, de la vaisselle en porcelaine et en argent, des oeuvres d'art, divers accessoires personnels et de l'équipement servant aux travaux domestiques comme le jardinage et la broderie. Plusieurs articles portent la marque de leur propriétaire sous la forme d'un monogramme ou d'armoiries.

Ces biens sont classés ensemble patrimonial.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1990-10-10
 

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Valeur patrimoniale

Les biens meubles de la maison Henry-Stuart présentent un intérêt pour leur valeur historique. La majorité des objets de la maison sont liés aux Stuart, une famille bourgeoise influente de Québec. La maison Henry-Stuart est construite en 1849 et 1850 pour Maria Curry, épouse du marchand William Henry. Elle est louée à des notables pendant de nombreuses années. En 1918, l'avocat Gustavus George Stuart (1855-1918) l'acquiert pour ses nièces Mary Lauretta (1884-1974) et Adèle Maud Stuart (1889-1987). Ces dernières habitent la maison avec leur mère et l'époux de Mary Lauretta, John Ross Strang (décédé en 1956). Elles décorent et meublent l'intérieur avec grand soin en y plaçant des objets hérités des membres de la famille élargie. L'aménagement demeure par la suite pratiquement inchangé jusqu'au décès d'Adèle. Il s'agit de la plus longue période d'occupation de la résidence par une même famille, et l'essentiel de son contenu date de cette époque. Plusieurs articles de la maison sont directement associés à la longue lignée des Stuart, comme l'argenterie frappée des armoiries de la famille. D'autres éléments, tels que des pièces de mobilier, proviennent de résidences ayant appartenu à des membres de la famille, comme la villa Meadowbank, alors située sur le chemin Saint-Louis et aujourd'hui disparue. L'horloge de parquet et un canapé du salon sont un héritage de l'arrière-grand-père des soeurs Stuart, l'écrivain Philippe Aubert de Gaspé (1786-1871). Des branches plus éloignées de la famille, comme les McLennan de Loretteville, les O'Meara de Pembroke en Ontario et la famille britannique de John Ross Strang, les Welch, ont aussi légué des pièces aux soeurs Stuart. Le contenu de la maison Henry-Stuart rappelle cette famille qui a occupé la maison pendant près de 70 ans.

Les biens meubles de la maison Henry-Stuart présentent également un intérêt pour leur valeur ethnologique. Cet environnement intérieur illustre les goûts et les valeurs sociales de la bourgeoisie d'origine anglo-saxonne à Québec au début du XXe siècle. Chaque article a une fonction et un emplacement précis déterminés par les activités quotidiennes des habitants de la maison. Le mode de vie des occupants est alors marqué par des rituels et des traditions hérités de l'Angleterre, comme la cérémonie du « Five o'clock tea », ou thé de cinq heures, qui connaît son apogée au tournant du XXe siècle. Des services à thé en porcelaine à bordure dorée, ainsi que des boîtes à thé, des nappes blanches et des petites tables témoignent de l'importance de cette activité pour les soeurs Stuart. La valeur attribuée au décor, où chaque détail est planifié, ressort principalement dans les pièces d'apparat comme le salon et la salle à manger. Les nombreuses visites se déroulent dans ces espaces comprenant plusieurs oeuvres d'art, des meubles d'acajou, des tapis persans et des antiquités acquises en Europe. Ces pièces de réception, bien visibles à partir du hall, sont séparées des pièces privées, situées à l'arrière de la maison et à l'étage. Deux pièces de l'étage, nommées « hobby room » et « fantasy room », sont utilisées par Adèle et Mary pour s'adonner à leurs loisirs préférés, comme la broderie. De nombreux accessoires sont d'ailleurs associés à des passe-temps, comme des outils de jardinage qu'utilisait Adèle chaque matin. Cette dernière, passionnée par cette activité, a conçu le jardin à l'anglaise aménagé derrière la demeure. Les biens meubles de la maison Henry-Stuart forment un ensemble particulièrement diversifié et préservé presque intégralement. Conservés dans la résidence pour laquelle ils ont été acquis, ces biens permettent de reconstituer l'art de vivre d'une classe sociale privilégiée.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2010.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques des biens meubles de la maison Henry-Stuart liés à leurs valeurs historique et ethnologique comprennent, notamment :
- l'ensemble comprenant plus de 1600 objets;
- les matériaux, dont l'argenterie, la porcelaine, le bois d'acajou et d'autres essences, le tissu, le métal, le verre et le papier;
- le mobilier, dont des sofas et des canapés de style Empire, des fauteuils néo-Renaissance, des chaises, des tables de divers formats et de dimensions variées, des lits, des commodes, une psyché, une horloge de parquet et un secrétaire en pente;
- les accessoires de maison, dont les appareils d'éclairage, les instruments à foyer, la literie, les rideaux et le linge de table;
- les objets liés aux activités domestiques, dont les outils de jardinage, la vaisselle, les ustensiles de cuisine et les accessoires de couture et de broderie;
- les objets personnels, dont les vêtements, les accessoires de toilette, le journal de voyage, les carnets de notes et le papier à correspondance;
- les oeuvres et objets d'art, dont des peintures, des gravures, des sculptures, des aquarelles, des photographies, des broderies et des tapis persans.

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Informations historiques

Les biens meubles de la maison Henry-Stuart regroupent dans leur ensemble le contenu intérieur de cette demeure bourgeoise érigée en 1849 et 1850 à Québec. Bâtie par l'entrepreneur Joseph Archer (1810-1904) pour Maria Curry, épouse du marchand William Henry, la demeure est louée à des notables pendant de nombreuses années. Parmi les locataires connus figurent Joseph-André Taschereau (1806-1867), avocat, solliciteur général du Bas-Canada et juge de la Cour supérieure, et Melchior-Alphonse de Salaberry (1813-1867), avocat et adjudant général adjoint pour le Bas-Canada. La maison est aussi occupée vers 1880 par Joseph-Israël Tarte (1848-1907), célèbre propriétaire de journaux.

La résidence est acquise en 1918 par l'avocat Gustavus George Stuart (1855-1918) pour ses nièces Mary Lauretta (1884-1974) et Adèle Maud Stuart (1889-1987), qui l'habitent avec leur mère et plus tard, avec l'époux de Mary, John Ross Strang (décédé en 1956). Les soeurs Stuart décorent et meublent la demeure avec grand soin, et elles complètent l'aménagement intérieur avec des antiquités acquises lors de leurs voyages annuels en Europe. Plusieurs pièces de mobilier et des objets de la maison proviennent également d'autres résidences ayant appartenu à des membres de la famille, comme la villa Meadowbank, alors située sur le chemin Saint-Louis et aujourd'hui disparue. L'horloge de parquet et un canapé du salon sont un héritage de l'arrière-grand-père des soeurs Stuart, l'écrivain Philippe Aubert de Gaspé (1786-1871). Des branches plus éloignées de la famille, comme les McLennan de Loretteville, les O'Meara de Pembroke en Ontario et la famille britannique de John Ross Strang, les Welch, ont aussi légué des pièces aux soeurs Stuart.

Pendant près de 70 ans, la maison, son décor et son jardin à l'anglaise conservent le même aspect. Cette constance dans l'aménagement s'explique entre autres par l'attachement des résidents à des traditions et des valeurs héritées de l'Angleterre, et par la fonction précise qu'occupe chaque article de la maison, conformément à ce mode de vie. Par exemple, plusieurs objets, comme des services à thé en porcelaine, des petites tables à pâtisseries et des nappes blanches, servent au rituel quotidien du « Five o'clock tea » ou thé de cinq heures. Les pièces d'apparat destinées à l'accueil des visiteurs sont ornées d'oeuvres d'art, de mobilier d'acajou et de tapis persans. Les pièces privées, situées à l'arrière de la maison et à l'étage, sont associées aux loisirs pratiqués par Adèle et Mary, comme la broderie. Cette hiérarchisation des espaces, le raffinement du décor et les éléments associés aux activités quotidiennes des habitants de la maison témoignent de l'art de vivre de la bourgeoisie d'origine anglo-saxonne de Québec au début du XXe siècle.

La maison Henry-Stuart est classée en 1988. L'ensemble patrimonial qui s'y trouve est classé en 1990. Depuis 1992, le bâtiment est occupé par le Conseil des monuments et sites du Québec, qui en devient officiellement propriétaire en 1997. La maison est également désignée lieu historique national du Canada en 1999. Des visites y sont organisées pour permettre au public d'accéder au jardin conçu par Adèle Stuart et aux pièces du rez-de-chaussée, qui ont conservé leur décor authentique.

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Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • DESMEULES, Claire. « Biens meubles de la maison Henry-Stuart ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Biens mobiliers du Québec. Tome III. Québec, Les Publications du Québec, 1999, p. 401-412.
  • LAFRAMBOISE, Yves. Intérieurs québécois: ambiance et décors de nos belles maisons. Montréal, Éditions de l'Homme, 2003. 300 p.
  • MERCIER, Louise. La maison Henry-Stuart : le temps retrouvé. Québec, Éditions Continuité, 2008. 79 p.
  • s.a. « La maison Henry-Stuart : une existence bourgeoise sur la Grande Allée à Québec ». Gouvernement du Canada, ministère du Patrimoine canadien. Musée virtuel du Canada [En ligne]. http://www.museevirtuel.ca/

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