Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Arthur-Dubuc

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Canadian Club
  • Club Canadien

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1894 (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Locaux pour associations fraternelles)
  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

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Description

La maison Arthur-Dubuc est une résidence bourgeoise construite en 1894. Couvert de pierres de taille grises, le corps de logis au soubassement fortement dégagé du sol, de plan rectangulaire, comprend plusieurs saillies et une ornementation abondante. Il s'élève sur trois étages. Le dernier loge dans une fausse mansarde en cuivre. Une annexe d'un volume imposant s'élève contre la façade arrière. Mitoyenne avec un immeuble du côté est, la maison Arthur-Dubuc est située sur la rue Sherbrooke dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Immeuble patrimonial Municipalité (Montréal) 1989-04-11
 

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Valeur patrimoniale

La maison Arthur-Dubuc présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Elle se distingue par l'éclectisme de sa composition et de son programme décoratif. L'éclectisme qui marque l'architecture urbaine montréalaise de la fin du XIXe siècle se traduit par un agencement de formes et de motifs issus de différents styles architecturaux. Ainsi, la maison comporte entre autres un grand pignon à redents qui s'inspire de l'architecture hollandaise, un porche d'entrée qui s'inscrit dans la tradition néo-romane et une tourelle d'angle qui évoque les châteaux de la Renaissance française. Ces éléments enrichis d'une ornementation abondante et diversifiée créent une composition impressionnante et monumentale qui exprime la notoriété du propriétaire. Par ses attributs formels reliés à l'architecture éclectique, la maison Arthur-Dubuc représente aujourd'hui l'un des derniers témoins dans ce secteur de grande résidence bourgeoise de la fin du XIXe siècle.

La maison Arthur-Dubuc présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur le prestige de son architecte et de son constructeur. La maison est conçue par Alphonse Raza (1846-1903), architecte réputé à Montréal à la fin du XIXe siècle. Sa production est surtout marquée par des projets résidentiels destinés à la bourgeoisie montréalaise, mais il conçoit également plusieurs édifices publics. Aussi la maison Arthur-Dubuc est-elle représentative de sa carrière marquée par l'éclectisme architectural et l'usage de décors élaborés en pierre. Par ailleurs, le propriétaire constructeur Arthur Dubuc (1847-1895), maçon et entrepreneur en bâtiment reconnu, a dirigé les travaux de construction de sa propre maison en 1894. Lui et son associé Élie Plante, aussi maçon et entrepreneur, ont notamment construit l'édifice du Catholic Sailors' Club (1873) et le Monument-National (1891 à 1894), qui constituent des exemples remarquables d'édifices en maçonnerie richement ornés. La conception des plans par l'architecte Alphonse Raza et la construction de la maison par son propriétaire Arthur Dubuc confèrent donc un grand intérêt au bâtiment.

La maison Arthur-Dubuc présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique lié au fait que la résidence a logé le Club canadien de Montréal de 1926 jusqu'à sa fermeture en 1979. Fondé en 1874, le Club canadien constitue un cercle social et littéraire privé important à Montréal à la fin du XIXe siècle et durant une bonne partie du XXe siècle. Au cours de son histoire, il compte des membres renommés tels que Lomer Gouin (1861-1929), premier ministre du Québec de 1905 à 1920, l'homme d'affaires Rodolphe Forget (1861-1919) et le propriétaire des quotidiens La Minerve et La Presse, Trefflé Berthiaume (1848-1915). Aussi, l'imposante annexe construite en deux étapes contre la façade arrière de la résidence évoque la présence du Club. En 1927, celui-ci érige un volume de deux étages du côté est auquel s'ajoute, en 1947, un second volume de trois étages du côté ouest. La maison Arthur-Dubuc a donc constitué un lieu privilégié d'échanges fréquenté par d'importants hommes d'affaires et politiques du XXe siècle.

Source : Ville de Montréal, 2005.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Arthur-Dubuc liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire, les trois étages, le soubassement fortement dégagé du sol et la fausse mansarde;
- ses éléments en saillie en façade, dont l'avant-corps terminé par un pignon à redents d'influence hollandaise et prolongé d'un oriel en hémicycle surmonté d'un balcon, le porche d'entrée d'influence néo-romane surmonté d'un balcon, la tourelle d'angle en saillie inspirée des châteaux de la Renaissance française surmontée d'un toit conique ornementé et l'escalier monumental à deux volées;
- ses matériaux nobles, dont la pierre à bossage couvrant le soubassement, la pierre de taille grise de Montréal au fini lisse couvrant les élévations des niveaux supérieurs, le granit moucheté de couleur saumon des colonnes ainsi que le cuivre couvrant la fausse mansarde et le toit conique de la tourelle d'angle;
- son ornementation en façade principale et en façade latérale, dont les éléments sculptés en pierre formant des pilastres, des arcades et des entablements, les bandeaux horizontaux soulignant la transition entre les étages, la corniche à denticules soulignant le passage entre le deuxième étage et la fausse mansarde, les guirlandes, l'arrête faîtière, les médaillons et les frontons;
- ses ouvertures encadrées de pierres de taille, dont les fenêtres à guillotine, les impostes vitrées en arc en plein cintre, la porte d'entrée principale à double vantail surmontée d'une imposte vitrée et la lucarne située au centre de la façade couronnée d'un fronton ouvragé en cuivre;
- l'imposante annexe érigée contre la façade arrière de la résidence, dont la façade de la partie ouest en pierre artificielle surmontée d'un toit en cuivre interrompu de lucarnes pendantes.

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Informations historiques

La maison Arthur-Dubuc est érigée en 1894 dans le quartier Saint-Jacques, un secteur qui s'urbanise dans la seconde moitié du XIXe siècle à la suite du prolongement de la rue Sherbrooke au-delà de la rue Saint-Denis. La proximité du Quartier latin et de ses importantes institutions, telles que le collège du Mont-Saint-Louis et l'Université Laval, favorisent l'établissement de la bourgeoisie canadienne-française dans cette portion de la rue Sherbrooke, comme en témoigne la maison Arthur-Dubuc.

La maison est construite par Arthur Dubuc (1847-1895), maçon et entrepreneur en bâtiment. Il s'associe, sous la raison sociale Plante et Dubuc, à son confrère Élie Plante, avec qui il construit notamment l'édifice du Catholic Sailors' Club (1873) dans le Vieux-Montréal et le Monument-National (1891 à 1894) sur le boulevard Saint-Laurent. Dubuc figure également comme conseiller municipal du quartier Saint-Louis de 1879 à 1894. Par ailleurs, la maison est conçue par l'architecte Alphonse Raza (1846-1903). Après avoir fait l'apprentissage de son métier chez les architectes Fowler & Roy ainsi que chez l'architecte William Tutin Thomas (1829-1892), il fonde sa propre agence en 1872. Sa production est surtout marquée par des projets résidentiels, mais il conçoit également des édifices publics.

Arthur Dubuc habite sa nouvelle demeure jusqu'à son décès survenu en 1895. Elle change ensuite de mains à plusieurs reprises entre 1895 et 1926 : elle appartient successivement à Trefflé Bastien, au riche promoteur immobilier Ucal-Henri Dandurand (1866-1941) et au médecin Joseph-Eugène Panneton. En 1926, elle est vendue au Club canadien de Montréal, qui en demeure propriétaire jusqu'en 1984. Fondé en 1874, le Club canadien constitue un cercle social et littéraire privé important à Montréal à la fin du XIXe siècle et durant une bonne partie du XXe siècle. Au cours de son histoire, il compte des membres connus tels que Lomer Gouin (1861-1929), premier ministre du Québec de 1905 à 1920, l'homme d'affaires Rodolphe Forget (1861-1919) et le propriétaire des quotidiens La Minerve et La Presse, Trefflé Berthiaume (1848-1915).

Dès 1927, le Club canadien de Montréal réalise des travaux d'agrandissement contre la façade arrière de la maison. Construit d'après les plans de l'architecte Lucien Parent, un volume de deux étages est annexé du côté est. En 1947, un second ajout est effectué du côté ouest. Conçue par l'architecte Charles Grenier, cette nouvelle aile comprend trois étages et est réalisée dans le même style architectural que la résidence. Enfin, en 1964, un ascenseur est aménagé dans un volume qui s'appuie sur la façade ouest du bâtiment. En plus de l'imposante annexe, des dépendances disparues avec la densification du secteur se sont situées à l'arrière la maison.

La maison Arthur-Dubuc est citée en 1989. Des travaux de restauration sont entrepris en 1993 afin de transformer la demeure en plusieurs logements luxueux qui ont été complétés en 1997.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 434, rue Sherbrooke Est
  • 438, rue Sherbrooke Est

Latitude :

  • 45° 31' 3.0"

Longitude :

  • -73° 34' 0.0"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Montréal Cité de Montréal (quartier Saint-Jacques) Absent 1197-15
1199-1
1199-2
1199-3 ptie

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • COCHRANE, Rev. William. Canadian Album : Men of Canada. Brantford, Ontario, Bradley, Garretson, 1894. s.p.
  • Communauté urbaine de Montréal. Architecture domestique I : les résidences. Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal, 10. Montréal, Communauté urbaine de Montréal, Service de la planification du territoire, 1987. 803 p.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 6. Montréal, Éditions du Méridien, 1995. 552 p.
  • SAINT-PIERRE, Télésphore. Histoire du commerce canadien-français de Montréal, 1535-1893. Montréal, Sabiston Litho. & Pub. Co., 1894. 136 p.

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