Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Ancien séminaire de Sainte-Thérèse

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Cegep Lionel-Groulx
  • Collège Lionel-Groulx

Région administrative :

  • Laurentides

Municipalité :

  • Sainte-Thérèse

Date :

  • 1881 – 1883 (Construction)
  • 1909 (Agrandissement)
  • 1951 (Agrandissement)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine institutionnel et civil

Usage :

  • Services et institutions (Collèges, séminaires et universités)
  • Services et institutions (Collèges, séminaires et universités > Collèges classiques et séminaires)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (2)

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Description

L'ancien séminaire de Sainte-Thérèse est un édifice institutionnel érigé en plusieurs étapes après 1881, qui allie les styles Second Empire et néogothique. Cet immeuble en pierre à bossage de plan rectangulaire présente un avant-corps central et deux avant-corps latéraux de moindre importance. Il comporte cinq niveaux incluant le soubassement très dégagé et le toit à mansarde couvert d'ardoises de couleurs contrastantes formant des motifs géométriques. Une chapelle-oratoire en pierre de style néogothique de plan octogonal est située devant le bâtiment principal (1886). Il est situé dans un noyau institutionnel, au coeur de l'ancien village de Sainte-Thérèse, dans la ville de Sainte-Thérèse.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, incluant la chapelle Charles-Joseph-Ducharme, et pas au terrain.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

5

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Annexes :

  • Agrandissement

Saillies :

  • Avant-corps
  • Campanile
  • Escalier monumental
  • Perron

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : Conique
    Matériau : Tôle à la canadienne
  • Forme : Fausse mansarde
    Matériau : Ardoise
  • Forme : Fausse mansarde
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte et à baies latérales

Autre(s) porte(s) :

  • entièrement vitrée, à battants

Fenêtre(s) :

  • cintrée, Coulissante
  • Rectangulaire, Coulissante

Lucarne(s) :

  • À pignon

Éléments architecturaux :

  • Appui
  • Bandeau
  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Corniche à modillons
  • Crête faîtière
  • Éléments polychromes
  • Épi
  • Linteau
  • Mosaïque
  • Parapet
  • Persienne / jalousie
  • Pierre millésimée
  • Plate-bande
  • Portail

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 6 - Intérieur notable

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1979-11-10
 

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Valeur patrimoniale

L'ancien séminaire de Sainte-Thérèse présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette oeuvre majeure des architectes Victor Roy (1837-1902) et Jean-Roch Poitras (1844-1885) illustre bien l'éclectisme de la fin du XIXe siècle. L'éclectisme se définit comme un mélange de différents styles. Il se traduit dans le séminaire par la fusion d'éléments empruntés au néogothique, dont les pignons de la façade et les fenêtres surmontées de tympans en arc brisé, et au Second Empire, notamment le toit composé de fausses mansardes et de sections en pavillon couronnées de terrasses faîtières. Couvert d'ardoises de couleurs contrastantes qui forment des motifs, le toit est l'élément le plus distinctif du bâtiment. Ces attributs font de l'ancien séminaire de Sainte-Thérèse un édifice qui a peu d'équivalents au Québec, aussi bien en architecture civile que conventuelle. Conçu dès le départ en prévision d'éventuels agrandissements, il s'agit, par ailleurs, d'un exemple exceptionnel de construction où le respect des plans initiaux, dans les prolongements successifs, a permis de conserver l'uniformité stylistique et formelle. Le séminaire constitue l'oeuvre la plus accomplie de la firme d'architectes chargée des plans et l'une des rares à subsister dans un aussi bon état de conservation.

L'ancien séminaire de Sainte-Thérèse présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il témoigne de l'histoire de l'éducation au Québec. Au début du XIXe siècle, l'Église catholique du Bas-Canada souhaite conserver le rôle de premier plan qu'elle jouait dans le domaine de l'éducation et remédier à la stagnation du recrutement des prêtres à Québec et à Montréal. Pour ce faire, la scolarisation du milieu rural, où vit la majorité de la population, est encouragée par la création, entre 1803 et 1832, de sept collèges et séminaires. À Sainte-Thérèse, la mise en place d'une telle institution est aussi motivée par l'intention des protestants d'implanter une académie et une école de l'Institution royale. Dès sa fondation en 1842, le Petit Séminaire de Sainte-Thérèse est un séminaire-collège ouvert à tous, et non pas exclusivement aux futurs clercs, afin de former une nouvelle élite francophone. Il offre une formation classique complète et des cours de théologie, de philosophie, de mathématiques, de sciences, de grammaire, de lettres, de latin et de grec y sont notamment dispensés. D'abord logé dans un édifice qui sera détruit par le feu en 1881, il emménage dans l'édifice actuel après sa construction sous la supervision du supérieur Antonin Nantel.

L'ancien séminaire de Sainte-Thérèse présente également un intérêt patrimonial pour les valeurs architecturale et historique de la chapelle Charles-Joseph-Ducharme. Terminée en 1888, la petite structure constitue un bel exemple d'architecture d'inspiration néogothique avec son plan octogonal, ses contreforts, ses fenêtres en arc brisé et son toit à huit versants surmonté d'une croix. Elle abrite la sépulture de l'abbé Joseph-Charles Ducharme (1786-1853), fondateur du Séminaire de Sainte-Thérèse. Cette chapelle, qui n'a pas été modifiée depuis sa construction, comprend toujours six plaques accrochées aux murs relatant l'histoire du Séminaire et renferme un autel de marbre blanc. De 1888 à 1967, prêtres et élèves y faisaient un pèlerinage deux fois par année. La chapelle évoque ainsi une pratique populaire aujourd'hui tombée en désuétude.

Source : Ministère de la Culture et des Communications, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'ancien séminaire de Sainte-Thérèse liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation dans un noyau institutionnel, au coeur de l'ancien village de Sainte-Thérèse;
- son implantation sur un terrain dégagé et légèrement surélevé;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'avant-corps central, les avant-corps latéraux, l'élévation de cinq niveaux et le clocher;
- ses matériaux, dont les murs de pierre à bossage, l'escalier de pierre menant à la porte centrale et les encadrements de pierre;
- ses éléments de style Second Empire, dont les toits en pavillon à terrasse faîtière pour les avant-corps et les fausses mansardes du corps de bâtiment, tous couverts d'ardoise;
- ses éléments de style néogothique, dont les sept pignons en façade ainsi que la forme en arc brisé des tympans de plusieurs fenêtres, de la grande baie du dernier niveau de l'avant-corps central et de la porte d'entrée principale;
- la composition symétrique de la façade;
- ses ouvertures, dont les lucarnes à pignon et les fenêtres à battant simple à un et deux meneaux;
- ses éléments décoratifs, dont les chaînes d'angle, les motifs de losange et les bandes rouges et blanches des versants du toit, les épis de faîtage, la corniche à modillons, le bandeau mouluré couronnant la partie supérieure du brisis du toit et les colonnes encadrant l'entrée principale;
- les caractéristiques extérieures de la chapelle, dont le plan octogonal, le toit en pavillon à huit versants aigus et couvert d'ardoise grise et blanche, les contreforts, les fenêtres en arc brisé hautes et étroites, les pignons, la croix au sommet du toit, l'escalier de pierre, le soubassement en saillie et les murs de pierre;
- les caractéristiques intérieures de la chapelle, dont les six plaques commémoratives, l'autel de marbre blanc et l'inscription latine à l'entrée gravée sur le sol dans la pierre.

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Informations historiques

Le Séminaire de Sainte-Thérèse est fondé à l'initiative de Charles-Joseph Ducharme (1786-1853), curé de Sainte-Thérèse de Blainville et premier supérieur de l'institution, au début du XIXe siècle. Lorsqu'il arrive à Sainte-Thérèse en 1816, sa nouvelle paroisse ne possède ni école, ni maître. Son intention initiale est surtout de former des enseignants et ce n'est qu'en 1830 qu'il songe à imiter d'autres collèges, comme ceux de Nicolet et de Saint-Hyacinthe.

Au début du XIXe siècle, l'Église catholique du Bas-Canada souhaite conserver le rôle de premier plan qu'elle jouait dans le domaine de l'éducation et remédier à la stagnation du recrutement des prêtres à Québec et à Montréal. Pour ce faire, elle encourage la scolarisation du milieu rural, où vit la majorité de la population, et fonde entre 1803 et 1832 sept collèges et séminaires.

Le Petit Séminaire de Sainte-Thérèse est fondé en 1842 par Mgr Bourget (1799-1885), évêque du diocèse de Montréal. Il est d'abord logé dans un bâtiment en pierre érigé durant les années 1840, qui est la proie des flammes en 1881. À l'automne 1883, le séminaire rouvre ses portes dans un nouvel édifice construit sur le même terrain, selon les plans des architectes Victor Roy (1837-1902) et Jean-Roch Poitras (1844-1885), sous la supervision du supérieur Antonin Nantel (1839-1929).

Victor Roy et Jean-Roch Poitras avaient fondé leur firme d'architectes en 1880. Leur association sera de courte durée, car Poitras décède en 1885. Les architectes oeuvrent principalement dans le domaine de l'architecture religieuse. Ils sont aussi les auteurs d'un atelier industriel (Canada Iron Works à Hochelaga, 1882) et du palais de justice de Marieville (1885).

Les plans du séminaire de Sainte-Thérèse prévoyaient dès le départ d'éventuels agrandissements. L'édifice est prolongé une première fois vers l'arrière en 1898 par la construction d'une chapelle, qui sera démolie en 1958-1959. Le corps de bâtiment est ensuite agrandi vers le sud en 1909, puis vers le nord en 1951. Ce dernier prolongement est l'oeuvre de Joseph Sawyer et Henri S. Labelle, deux architectes de Montréal. Le séminaire de Sainte-Thérèse est occupé par cette institution jusqu'en 1969, date à laquelle il est intégré au complexe du cégep Lionel-Groulx.

Une chapelle, qui pourrait être également l'oeuvre des architectes Roy et Poitras, est édifiée entre 1886 et 1888. La petite structure d'inspiration néogothique abrite la sépulture du curé Charles-Joseph Ducharme, fondateur du Séminaire. Jusqu'en 1967, les prêtres et les élèves s'y rendent en pèlerinage deux fois par année.

L'ancien séminaire de Sainte-Thérèse est reconnu en 1979. Ce bien est devenu classé à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Laurentides

MRC :

  • Thérèse-De Blainville

Municipalité :

  • Sainte-Thérèse

Adresse :

  • 100, rue Duquet
  • 50, rue Saint-Louis

Latitude :

  • 45° 38' 30.462"

Longitude :

  • -73° 50' 34.674"

Désignation cadastrale :

  • Lot 6 554 354

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Références

Notices bibliographiques :

  • BÉLISLE, Michel et Madeleine FORGET. Séminaire de Sainte-Thérèse de Blainville. Québec, ministère des Affaires culturelles, 1979. 54 p.
  • CHOUINARD, Louise. « Chapelle-oratoire de Saint-Joseph ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 395.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • DUBOIS, Émile. Le petit séminaire de Sainte-Thérèse 1825-1925. Montréal, Les Éditions du Devoir, 1925. 399 p.
  • GALARNEAU, Claude. Les collèges classiques au Canada français. Montréal, Fides, 1978. 287 p.
  • NOPPEN, Luc. « Ancien séminaire (Cégep Lionel-Groulx) ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 393-394.
  • s.a. « M. Victor Roy ». Le Monde illustré, 19 novembre 1892, p. 342.

Multimédias disponibles en ligne :

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