Église de Saint-Isidore
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Chaudière-Appalaches
Municipalité :
- Saint-Isidore
Date :
- 1853 – 1856 (Construction)
- 1855 – 1869 (Décoration intérieure)
- 1953 (Restauration)
- 1996 – 2003 (Restauration)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Usage :
- Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)
Patrimoine mobilier associé (2)
Groupes associés (1)
- Maison Bernard Leonard (1896 – 1940) - Fabricant(e)
Personnes associées (11)
Carte
Description
L'église de Saint-Isidore est un lieu de culte de tradition catholique construit de 1853 à 1856. Le bâtiment en pierre présente un plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur en saillie terminé par une abside en hémicycle. Il est coiffé d'un toit à deux versants droits muni de croupes au transept. Sa façade néoclassique comporte une saillie centrale terminée par un fronton et surmontée d'un clocher. La sacristie en pierre est greffée à l'abside dans le prolongement du choeur. De plan rectangulaire à un étage et demi, elle est coiffée d'un toit à croupe. L'église se situe au coeur du noyau de la municipalité de Saint-Isidore.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1957-01-03 |
Catégories de conservation
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Valeur patrimoniale
L'église de Saint-Isidore présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Elle est représentative du phénomène de mimétisme qui caractérise l'architecture et le décor intérieur de certaines églises au Québec. Construit de 1853 à 1856, ce lieu de culte s'inspire de l'église de Saint-Anselme, érigée de 1845 à 1850 selon les plans de Thomas Baillairgé (1791-1859), ainsi que de la façade de l'église de Saint-Jean-de-l'Île-d'Orléans, refaite en 1852 par Louis-Thomas Berlinguet (1789-1863), un élève de Baillairgé. De l'église de Saint-Anselme, il reproduit entre autres le plan, les dimensions, les ouvertures ainsi que le décor intérieur, tant dans ses éléments architecturaux que dans son mobilier liturgique. Tel que le spécifie le contrat, le décor intérieur, réalisé de 1855 à 1869, reprend avec exactitude celui de l'église de Saint-Anselme, conçu par Baillairgé. Le clocher, situé sur le faîte en façade, évoque à la fois celui de Saint-Anselme et celui de Saint-Jean. L'influence de l'église de Saint-Jean est aussi illustrée dans la façade par le corps central en saillie surmonté d'un fronton triangulaire et les ailerons qui masquent la pente du toit. Par ailleurs, ce lieu de culte rappelle l'influence du courant néoclassique sur les églises du Québec au XIXe siècle, et plus spécifiquement celle de Thomas Baillairgé, l'un des architectes qui ont le plus contribué à diffuser ce courant. La façade illustre un type conçu par Baillairgé, notamment par la distribution symétrique des ouvertures à l'intérieur d'une composition tripartite verticale et horizontale, la disposition du clocher sur le faîte et la présence d'ailerons qui font office d'écran. Les ouvertures, dont les trois portails doriques en façade et la baie palladienne, de même que le corps central en saillie surmonté d'un fronton sont également représentatifs du néoclassicisme. L'église de Saint-Isidore présente toujours une architecture et un décor intérieur qui évoquent son état d'origine.
L'église de Saint-Isidore présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique liée à son décor intérieur. Le décor illustre le programme élaboré par Thomas Baillairgé pour orner les intérieurs d'église. Ainsi, les éléments architecturaux et le mobilier liturgique forment un ensemble harmonieux, structuré selon la rigueur et l'ordonnance classique. Ils sont exécutés par les menuisiers Jean-Baptiste Saint-Michel et Louis Patry et les sculpteurs Léandre Parent (1809-1899) et Ferdinand Villeneuve (1831-1909), qui ont rendu avec exactitude cette esthétique basée sur la hiérarchisation et la correspondance des éléments. Entre autres, le retable en arc de triomphe du choeur et les retables latéraux comprennent des pilastres qui sont alignés avec les arcs doubleaux de la fausse voûte. Ces composantes ainsi que le mobilier liturgique, notamment la chaire dotée d'un abat-voix en coquille et le banc d'oeuvre, figurent parmi les éléments les plus représentatifs du programme de Baillairgé et seront diffusés par ses élèves.
Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de l'église de Saint-Isidore liés à ses valeurs architecturale et artistique comprennent, notamment :
- sa situation au coeur de la municipalité;
- son volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur en saillie terminé par une abside en hémicycle, le toit à deux versants droits (muni de croupes au transept et d'une croupe ronde à l'abside), le clocher sur le faîte à l'avant et le clocheton sur le faîte à l'arrière;
- les matériaux, dont la maçonnerie en moellons équarris de la façade et celle en moellons des longs-pans, du transept et du choeur, la couverture en tôle à la canadienne, les autres revêtements en tôle (le clocher, les ailerons en façade, le clocheton et une partie de l'abside) ainsi que les ouvertures en bois;
- les composantes de la façade, dont le corps central en saillie surmonté d'un fronton triangulaire, les ailerons ornés de statues ainsi que les ouvertures distribuées de façon symétrique à l'intérieur d'une composition tripartite verticale et horizontale (tels les trois portails doriques et la fenêtre palladienne);
- les composantes des longs-pans, du transept et du choeur, dont les ouvertures cintrées disposées régulièrement, le tambour et l'escalier;
- la sacristie en moellons érigée dans le prolongement du choeur, présentant un plan rectangulaire à un étage et demi, une abside du côté nord, un toit à croupe aux versants retroussés couvert de tôle à la canadienne, des ouvertures en bois, un tambour et un escalier;
- le décor architectural intérieur, dont la fausse voûte à arc surbaissé (ornée d'arcs doubleaux et de gloires), le retable en arc de triomphe du choeur (muni d'un fronton en segment de cercle) et les retables latéraux d'ordre corinthien, l'entablement de la nef ainsi que la tribune arrière logeant l'orgue;
- les nombreux ornements sculptés des murs et de la fausse voûte;
- le tabernacle doré du maître-autel, la chaire munie d'un abat-voix en forme de coquille et son escalier, le banc d'oeuvre, les fonts baptismaux et l'ambon;
- les vitraux.
Informations historiques
La paroisse de Saint-Isidore-de-Lauzon est érigée canoniquement en 1829. La messe est d'abord célébrée dans un presbytère-chapelle en pierre construit, selon les exigences de Mgr Joseph Signay (1778-1850), à l'image de celui de Saint-Anselme, une paroisse voisine. Il est bâti en 1831 et 1832 par François Audet, un entrepreneur de Saint-Anselme. Le site est assez vaste pour accueillir éventuellement une église et aménager un cimetière.
En 1852, les paroissiens envoient une requête à l'évêque de Québec, Pierre-Flavien Turgeon (1787-1867), pour remplacer le presbytère-chapelle par une église, la chapelle étant devenue trop exiguë en raison de l'augmentation de la population. Ils reçoivent aussitôt son accord ainsi que certaines directives. Elles concernent notamment l'emplacement de l'église le long de la route principale, son orientation face au sud, ses dimensions exactes, ses matériaux, la sacristie en pierre annexée au choeur (avec ses dimensions), le chemin couvert (aujourd'hui disparu) ainsi que le montant des contributions et la répartition des corvées entre les paroissiens.
L'église de Saint-Isidore est érigée de 1853 à 1856 par le maître maçon Jean-Baptiste Guillot. Il est possible qu'un élève de l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859) ait dessiné les plans du bâtiment, qui est identique à l'église de Saint-Anselme (plan en croix latine, dimensions et ouvertures), une oeuvre de Baillairgé construite de 1845 à 1850. Son auteur s'est également inspiré de la façade de l'église de Saint-Jean-de-l'Île-d'Orléans (corps central en saillie), refaite en 1852 par Louis-Thomas Berlinguet (1789-1863), un élève de Baillairgé. Un an avant la fin du gros oeuvre, le décor intérieur est entrepris par les maîtres menuisiers Louis Patry et Jean-Baptiste Saint-Michel de Saint-Isidore. Leur contrat stipule que ce décor doit être la réplique exacte de celui de l'église de Saint-Anselme. Ils exécutent l'ensemble du décor architectural, mais la réalisation des ornements est confiée au sculpteur Léandre Parent (1809-1899). Pour le mobilier liturgique, ils engagent le sculpteur Ferdinand Villeneuve (1831-1909) de Saint-Romuald, qui conçoit notamment le maître-autel et les autels latéraux, la chaire, le banc d'oeuvre ainsi que les fonts baptismaux. Le décor est terminé en 1869. Le tableau du choeur représentant saint Isidore et celui du bras ouest du transept figurant saint Joseph et l'Enfant Jésus sont des oeuvres du peintre Eugène Hamel (1845-1932) réalisées en 1874.
Peu de modifications ont été apportées à l'église depuis sa construction. Le clocher est reconstruit (semblable au premier) et la tribune arrière est agrandie en 1875. L'abside de la sacristie est ajoutée au mur nord en 1881. L'orgue, qui occupe la tribune arrière, est réalisé par le facteur Napoléon Déry en 1889. Joseph Villeneuve (1865-1923), fils de Ferdinand, construit entre autres un nouveau tombeau pour le maître-autel en 1901. Le maître-verrier d'origine anglaise Wallace J. Fisher, qui est employé par la maison Bernard Leonard (1841-1924) de Québec, fabrique les vitraux qui sont installés en 1906 dans le choeur et en 1907 dans les chapelles latérales. En 1953, l'église est restaurée sous la supervision de l'historien de l'art Gérard Morisset (1898-1970). Les escaliers en colimaçon de la tribune arrière sont notamment remplacés par de larges escaliers en bois franc, les planchers sont sablés et vernis et le mobilier liturgique (entre autres la chaire, le banc d'oeuvre et les fonts baptismaux) est peint en blanc et doré.
L'église de Saint-Isidore est classée en 1957. La porte du bras est du transept est percée en 1966. D'importants travaux de restauration sont effectués de 1996 à 2003.
Emplacement
Region administrative :
- Chaudière-Appalaches
MRC :
- La Nouvelle-Beauce
Municipalité :
- Saint-Isidore
Adresse :
- rue Sainte-Geneviève
Latitude :
- 46° 35' 1.357"
Longitude :
- -71° 5' 24.622"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
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Dorchester | Paroisse de Saint-Isidore | Absent | 267 ptie |
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- BÉLAND, Mario. « Villeneuve, Ferdinand ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
- BOURGET, Charles. « L'église de Saint-Isidore de Beauce. Deux types d'emprunts formels ». Fondation du patrimoine religieux du Québec. Fondation du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/sisibeau/sisibeauf.htm
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- GOBEIL-TRUDEAU, Madeleine. « Église de Saint-Isidore ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 436-437.
- GUILLEMETTE, Benoît, dir., Claude MORENCY et al. St-Isidore, Dorechester. 150 ans d'histoire. Saint-Isidore, Comité des fêtes du 150ième anniversaire, 1979. 566 p.