Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Îlette-au-Pé

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Chalet de Germaine Guèvremont

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Sainte-Anne-de-Sorel

Date :

  • 1957 (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Chalets et résidences secondaires)

Éléments associés

Personnes associées (4)

Inventaires associés (1)

Images

Carte

Description

L'Îlette-au-Pé est un lieu de villégiature aménagé en 1957. Il se compose d'une petite île où est implanté un chalet; une passerelle en bois relie l'île à sa voisine. Le chalet en bois, construit sur pilotis, de plan en « L » et à un étage, est coiffé d'un toit à deux versants de faible pente. Il comporte une véranda en façade. L'île comprend plusieurs arbres matures. L'Îlette-au-Pé est située dans l'archipel des îles de Sorel, dans la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel.

Ce bien est cité site patrimonial. La protection s'applique au terrain et à l'extérieur des constructions.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Citation Site patrimonial Municipalité (Sainte-Anne-de-Sorel) 1996-10-28
 

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Valeur patrimoniale

L'Îlette-au-Pé présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec Germaine Guèvremont (1893-1968). Cette dernière fréquente l'Îlette-au-Pé à partir de 1920. En 1957, elle se fait construire un chalet sur cette petite île déserte parmi les 103 composant l'archipel des îles de Sorel. Germaine Grignon naît à Saint-Jérôme, mais grandit à Sainte-Scholastique dans un milieu où la littérature tient une place importante. Ses études l'amènent à Toronto où elle apprend l'anglais et le piano. Elle revient ensuite à Sainte-Scholastique et travaille occasionnellement au palais de justice et pour des avocats de passage. En 1916, elle épouse Hyacinthe Guèvremont, originaire de Sorel, et le couple s'installe à Ottawa. En 1920, la famille Guèvremont s'établit à Sorel. Tout en élevant ses quatre enfants, Germaine Guèvremont devient journaliste pour les journaux « The Gazette » de Montréal et le « Courrier de Sorel ». En 1935, la famille déménage à Montréal. À partir de 1938, Germaine Guèvremont collabore à la revue « Paysanna », de Françoise Gaudet-Smet. Elle y écrit des contes dont plusieurs ont pour toile de fond les îles de Sorel. La plupart de ceux-ci sont publiés dans le recueil « En pleine terre » en 1942. Le premier roman de cette femme de lettres, « Le Survenant », est édité en 1945. L'histoire se situe au début des années 1910. Elle évoque le séjour d'un étranger chez une famille de paysans du chenal du Moine à Sainte-Anne-de-Sorel. Le livre paru à Montréal et à Paris connaît un succès immédiat et remporte des prix au Québec et en France. Radio-Canada diffuse une adaptation radiophonique du roman dès 1947. L'auteure écrit alors une suite intitulée « Marie-Didace ». C'est toutefois l'adaptation télévisuelle de ces deux oeuvres par la romancière qui contribue le plus à la rendre célèbre. De 1954 à 1960, les séries « Le Survenant » et « Marie-Didace » marquent de façon déterminante les débuts de la télévision québécoise. Dans la mémoire collective, le nom de Germaine Guèvremont reste à jamais associé au paysage des îles de Sorel. En outre, la valeur historique de l'Îlette-au-Pé repose aussi sur les circonstances entourant la construction du chalet. Alfred Guèvremont (1855-1935), notaire et beau-père de l'écrivaine, acquiert une petite île de Sainte-Anne-de-Sorel en 1911. Il y laisse paître son cheval quand il va à son camp de chasse et de pêche sur l'île voisine, l'île aux Fantômes. Son propriétaire précédent, Olivier Paul, nomme l'île de ses initiales, « O.P. ». Au décès de son père, le mari de Germaine Guèvremont hérite de l'île. Cette dernière rebaptise l'endroit « Îlette-au-Pé ». En 1957, la romancière souhaite se faire construire une maison d'été sur cet îlot désert. Elle aime aller y méditer, écrire et chasser; son mari est cependant en désaccord. Elle décide alors d'utiliser ses fonds personnels, outrepassant ainsi la loi. En effet, le Code civil du Québec de l'époque accorde au mari tous les droits juridiques. Sans l'autorisation de son mari, la femme ne peut ni acheter, ni faire ou accepter une donation, ni commercer, ni intenter d'action, ni contracter, ni administrer ses biens meubles et immeubles. Cette situation ne change qu'après la modification du Code civil du Québec, en 1964. Le chalet de Germaine Guèvremont est vraisemblablement la première maison construite par une Québécoise avec ses droits d'auteur.

L'Îlette-au-Pé présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le chalet de Germaine Guèvremont est représentatif des petites installations de villégiature du milieu du XXe siècle. Il en est caractéristique par ses dimensions et son architecture sobre en bois. Le chalet se démarque cependant des autres, car il est construit sur pilotis. Ce genre de construction est typique des milieux inondables, comme il y en a plusieurs sur les îles de Sorel.

Source : Municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'Îlette-au-Pé liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation dans l'archipel des îles de Sorel, dans la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel;
- la nature à l'état sauvage sur tout l'îlot, comprenant des arbres matures;- la structure de pilotis soutenant le chalet;
- son volume, dont son plan en « L », l'élévation d'un étage, le toit à deux versants droits de faible pente;
- ses matériaux, dont le parement en planche verticale au niveau des pilotis, le parement en bardeau d'amiante et en planche à clins au niveau habitable, la couverture en bardeau d'asphalte, le bois des baies et de la véranda.

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Informations historiques

Le chalet de Germaine Guèvremont (1893-1968) est construit sur l'Îlette-au-Pé en 1957, au moment où l'auteure est à l'apogée de sa carrière.

Germaine Grignon naît à Saint-Jérôme, mais grandit à Sainte-Scholastique dans un milieu où la littérature tient une place importante. Ses études l'amènent jusqu'à Toronto où elle apprend l'anglais et le piano. Ensuite, elle revient à Sainte-Scholastique et travaille occasionnellement au palais de justice et pour des avocats de passage. En 1916, elle épouse Hyacinthe Guèvremont, originaire de Sorel, et le couple s'installe à Ottawa. En 1920, la famille Guèvremont s'établit à Sorel. Tout en élevant ses enfants, Germaine Guèvremont devient journaliste pour le journal « The Gazette » de Montréal et le « Courrier de Sorel ». En 1935, la famille déménage à Montréal. À partir de 1938, Germaine Guèvremont collabore à la revue « Paysanna », de Françoise Gaudet-Smet. Elle y écrit des contes dont plusieurs ont pour toile de fond les îles de Sorel. La plupart de ceux-ci sont publiés dans le recueil « En pleine terre » en 1942. Le premier roman de cette femme de lettres, « Le Survenant », est édité en 1945. L'histoire se situe au début des années 1910. Elle évoque le séjour d'un étranger chez une famille de paysans du chenal du Moine à Sainte-Anne-de-Sorel. Le roman paru à Montréal et à Paris connaît un succès immédiat et remporte des prix au Québec et en France. Radio-Canada diffuse une adaptation radiophonique du roman dès 1947. L'auteure écrit alors une suite intitulée « Marie-Didace ». C'est toutefois l'adaptation télévisuelle de ces deux oeuvres par l'auteure elle-même qui contribue le plus à la rendre célèbre. De 1954 à 1960, les séries « Le Survenant » et « Marie-Didace » marquent de façon déterminante les débuts de la télévision québécoise. Dans la mémoire collective, le nom de Germaine Guèvremont reste à jamais associé au paysage des îles de Sorel.

Alfred Guèvremont (1855-1935), notaire et beau-père de l'écrivaine, acquiert une petite île de Sorel en 1911. Il y laisse paître son cheval quand il séjourne dans son camp de chasse et de pêche sur l'île voisine, l'île aux Fantômes. Son propriétaire précédent, Olivier Paul, nomme l'île de ses initiales, « O.P. ». Au décès de son père, le mari de Germaine Guèvremont hérite de l'île. Cette dernière rebaptise l'endroit « Îlette-au-Pé ». Elle s'y rend régulièrement pour chasser, pêcher ou simplement méditer. En 1957, Germaine Guèvremont se fait construire un chalet sur l'Îlette-au-Pé, jusque-là déserte parmi les 103 composant l'archipel des îles de Sorel.

En 1960, Germaine Guèvremont est reçue à la Société Royale du Canada, en même temps que son cousin, l'écrivain Claude-Henri Grignon (1894-1976). La même année, elle reçoit des doctorats honorifiques de l'Université Laval (Québec) et de l'Université d'Ottawa. En juin 1968, la Société Radio-Canada diffuse « l'Adieu aux îles » de Germaine Guèvremont. Celle-ci meurt à Montréal le 20 août 1968 et est inhumée à Sorel. Postes Canada émet, en 1976, un timbre commémorant « Le Survenant ». C'est la première fois que Postes Canada honore ainsi une romancière du Québec. En 2005, « Le Survenant » est porté au grand écran par le réalisateur Éric Canuel. Il permet ainsi aux nouvelles générations de connaître l'oeuvre principale de Germaine Guèvremont.

Les quatre enfants vivants de l'écrivaine héritent de l'Îlette-au-Pé en 1968. Leur mère souhaite dans son testament conserver ce domaine dans la famille le plus longtemps possible. En 1986, les héritiers vendent la propriété tout en laissant sur place les objets, du temps de Germaine Guèvremont. De 1986 à 1996, deux particuliers mettent sur pied et entretiennent un petit musée commémorant l'oeuvre de Germaine Guèvremont dans son ancien chalet.

L'Îlette-au-Pé est constituée site du patrimoine en 1996. Elle est devenue un site patrimonial cité à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Pierre-De Saurel

Municipalité :

  • Sainte-Anne-de-Sorel

Adresse :

  • 21, chemin de l'Île-aux-Fantômes

Lieux-dits :

  • Sorel

Localisation informelle :

Îlette au Pé

Latitude :

  • 46° 4' 30.7"

Longitude :

  • -72° 58' 33.6"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Richelieu Paroisse de Sainte-Anne Absent 224

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. La mise en mémoire des lieux de création littéraire au Québec. Québec, Publication de la Commission des biens culturels du Québec, 2003. 32 p.
  • LECLERC, Rita. Germaine Guèvremont. Montréal, Fides, 1963. 188 p.
  • WHITE, Walter S. Le Chenal du Moine; une histoire illustrée à l'occasion du centenaire de la paroisse et de la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel, 1876-1976. s.l. s.é., s.d. 236 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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