Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Manufacture Louis-Ovide-Grothé

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Bâtisse L.-0.-Grothé
  • Manufacture Louis-Ovide-Grothé

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1906 (Construction)
  • 1983 (Recyclage)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Fabriques > Fabriques de produits du tabac)

Éléments associés

Groupes associés (2)

Personnes associées (2)

Images

Carte

Description

La manufacture Louis-Ovide-Grothé est un édifice industriel et commercial construit en 1906. Le bâtiment en brique rouge présente un plan en « L » et comprend cinq étages. Au rez-de-chaussée, les façades comportent de larges vitrines séparées par des pilastres en pierre à chapiteau ionique. Les autres étages sont percés de grandes fenêtres à arc surbaissé, regroupées par deux ou trois et séparées par des piliers en pierre contrastant avec la brique. Des linteaux en brique beige soulignent ce regroupement de baies. L'édifice est couronné par une corniche créée par un jeu de briques en dents de scie. La manufacture Louis-Ovide-Grothé est située dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

Plan au sol :

En «L»

Groupement :

Adossé

Structure :

  • Métal, ossature métallique

Saillies :

  • Perron
  • Terrasse

Fondations :

  • Béton
  • Pierre

Élévations :

  • Façade arrière : Brique
  • Façade droite : Brique
  • Façade avant : Brique

Toit :

  • Forme : Plat
    Matériau : Composite, multicouche

Porte principale :

  • entièrement vitrée, à imposte

Autre(s) porte(s) :

  • contemporaine, à battants
  • contemporaine, à imposte
  • de garage
  • entièrement vitrée, à battants
  • entièrement vitrée, à imposte
  • métallique, porte cochère

Fenêtre(s) :

  • cintrée, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • cintrée, Contemporaine
  • Rectangulaire, Contemporaine
  • Rectangulaire, Vitrine

Éléments architecturaux :

  • Arc
  • Clé
  • Corbeau
  • Corniche décorative en brique
  • Entablement
  • Ornement sculpté
  • Pilastre
  • Portail

Inscription :

BÂTISSE L.O.GROTHÉ

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2012-10-19

Catégories de conservation

  • 2 - Extérieur supérieur
  • 6 - Intérieur notable

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1976-09-16
 

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Valeur patrimoniale

La manufacture Louis-Ovide-Grothé présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale comme exemple représentatif de l'architecture commerciale et industrielle nord-américaine du tournant du XXe siècle. L'édifice se rattache à l'architecture rationnelle et utilitaire développée et répandue à partir des années 1880 par l'architecte américain William Le Baron Jenney (1832-1907) et l'École de Chicago. Dans ce type d'architecture, qui constitue une réponse économique et logique aux problèmes posés par les constructions commerciales et industrielles, l'emploi de structures métalliques libère les murs extérieurs d'une lourde charge, ce qui permet de bâtir des édifices plus grands, au fenêtrage abondant et plus sécuritaires en cas d'incendie. Jean-Zéphirin Resther (1857-1910), architecte présumé de la manufacture, a conçu pour Louis-Ovide Grothé (1858-1911) un ensemble possédant une telle structure métallique et pouvant accueillir jusqu'à 700 personnes. Le problème d'obliquité de la rue est résolu par l'utilisation de coins arrondis intégrant les portes d'entrée. Les deux façades principales, du côté du boulevard Saint-Laurent et de la rue Ontario, comportent de larges vitrines séparées par des pilastres en pierre à chapiteau ionique. Les autres étages sont percés de grandes fenêtres à arc surbaissé, regroupées par deux ou trois et séparées par des piliers en pierre contrastant avec la brique. Des linteaux en brique beige soulignent ce regroupement de baies. L'édifice est couronné par une corniche créée par un jeu de briques en dents de scie. Par ses caractéristiques architecturales, la manufacture Louis-Ovide-Grothé constitue donc un excellent exemple de l'architecture commerciale et industrielle du début du XXe siècle.

La manufacture Louis-Ovide-Grothé présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L'immeuble témoigne du développement de Montréal comme principal centre manufacturier du Canada au début du XXe siècle. Reflet de ce phénomène, la fabrique de cigares L.-J. Grothé Co., fondée dans les années 1880 et reconnue pour la variété ainsi que la qualité de ses produits, prend de l'expansion et se fait construire une nouvelle manufacture en 1906. Comme plusieurs autres entreprises d'industrie légère, elle s'installe au centre-ville de Montréal. Le bâtiment qui a abrité ses activités rappelle aujourd'hui la vocation industrielle et commerciale de ce secteur de Montréal au tournant du XXe siècle.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2005.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la manufacture Louis-Ovide-Grothé liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan en « L », les cinq étages et le toit plat;
- les matériaux, dont l'ossature en acier, la maçonnerie en brique rouge ainsi que les détails ornementaux en pierre de taille et en brique contrastante;
- les éléments ornementaux, dont les pilastres ioniques au rez-de-chaussée prolongés par des piliers cannelés (en pierre), les linteaux en brique beige à motif de clé formant une arcature regroupant plusieurs fenêtres ainsi que la corniche de briques disposées en dents de scie ou formant des corbeaux;
- les ouvertures, dont les grandes vitrines du rez-de-chaussée soulignées d'une corniche en bois mouluré, les grandes fenêtres à guillotine à arc surbaissé des autres étages ainsi que les deux portes principales disposées dans les coins arrondis;
- les façades principales en bordure de deux grandes artères, soit la rue Ontario et le boulevard Saint-Laurent, au centre-ville de Montréal.

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Informations historiques

Louis-Ovide Grothé (1858-1911) fonde son entreprise de cigares dans les années 1880. Il débute dans sa résidence, puis occupe successivement deux locaux avant de faire construire, en 1906, sa manufacture au centre-ville de Montréal. Dans le contexte de la forte croissance industrielle que connaît la ville à cette époque, les industries existantes comme la sienne prennent de l'expansion. La compagnie offrira jusqu'à 65 marques de cigares et de cigarettes, dont la première cigarette à bout filtre vendue sur le marché canadien.

Les plans de l'édifice sont attribués à l'architecte Jean-Zéphirin Resther (1857-1910) de Montréal. Cet architecte est bien connu pour ses réalisations montréalaises, comme le pensionnat du Saint-Nom-de-Marie d'Outremont, l'ancien collège du Mont-Saint-Louis et le sanctuaire du Saint-Sacrement. Membre fondateur de l'Association des architectes de la province de Québec, il en est le président en 1890 et en 1909. Le bâtiment qui lui est commandé, destiné à loger des manufactures de cigares et de vêtements ainsi que des commerces, doit pouvoir accueillir jusqu'à 700 personnes. Il reflète les procédés de construction développés à partir des années 1880 par l'architecte américain William Le Baron Jenney (1832-1907) et l'École de Chicago. L'emploi de structures métalliques permet désormais de construire des édifices plus grands, au fenêtrage abondant et plus sécuritaires en cas d'incendie.

À sa mort, Louis-Ovide Grothé lègue son entreprise à trois de ses fils. Ces derniers la gèrent jusqu'en 1938, année où ils la vendent à l'Imperial Tobacco. Ils demeurent toutefois propriétaires de l'édifice jusqu'à la fin des années 1940. Des fabriques de vêtements et des commerces divers s'y succèdent jusqu'en 1975.

L'édifice Louis-Ovide-Grothé est reconnu en 1976. En 1983, un programme de recyclage du bâtiment est entrepris par la Société immobilière du patrimoine architectural de Montréal (SIMPA). Alors que le rez-de-chaussée est réservé aux commerces, les étages sont transformés en logements. L'édifice contigu de la rue Clark, qui servait jadis d'entrepôt de tabac pour la manufacture, est démoli et remplacé par un bâtiment résidentiel de volume similaire.

La manufacture Louis-Ovide-Grothé est devenue classée à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel en 2012.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 2000, boulevard Saint-Laurent
  • 2004, boulevard Saint-Laurent
  • 2006, boulevard Saint-Laurent
  • 2008, boulevard Saint-Laurent
  • 2010, boulevard Saint-Laurent
  • 2012, boulevard Saint-Laurent
  • 21, rue Ontario Ouest

Latitude :

  • 45° 30' 39.442"

Longitude :

  • -73° 34' 1.697"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Montréal Cité de Montréal (quartier Saint-Laurent) Absent 890-1
890-2

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Références

Notices bibliographiques :

  • BENEVOLO, Leonardo. Histoire de l'architecture moderne. Paris, Bordas, 1978. 278 p.
  • CAVANAGH, Brian et Jacques LACHAPELLE. « Bâtisse L.-O. Grothé ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 70-71.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • Communauté urbaine de Montréal. Architecture industrielle. Répertoire d'architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal, 6. Montréal, Communauté urbaine de Montréal, Service de la planification du territoire, 1982. 322 p.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 1. Montréal, Les Éditions La Presse, 1987. 346 p.

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