Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église Saint-Stephen

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Église anglicane St. Stephen

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Chambly

Date :

  • 1820 (Construction)
  • 1842 – 1843 (Rénovation)
  • 1869 (Rénovation)
  • 1882 (Reconstruction)
  • 1920 – 1926 (Rénovation)
  • 1943 – 1944 (Restauration)
  • 1966 – 1968 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Anglicanisme)

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (2)

Plaques commémoratives associées (2)

Groupes associés (2)

Personnes associées (7)

Inventaires associés (2)

Carte

Description

L'église Saint-Stephen est un lieu de culte de tradition anglicane construit en 1820. L'édifice en pierre d'inspiration palladienne présente un plan rectangulaire composé d'une nef à un vaisseau et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. D'une grande simplicité, sa façade comprend un porche central surmonté d'une baie semi-circulaire et des retours d'avant-toit suggérant un fronton. Elle est surmontée d'un clocher qui coiffe le faîte du toit à deux versants droits. L'église Saint-Stephen est entourée d'un cimetière paysager comportant d'imposants mausolées. Elle est située dans le secteur ancien de la municipalité de Chambly.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, ainsi qu'au terrain.

Plan au sol :

Rectangulaire avec abside en hémicycle ou à pans coupés

Nombre d'étages :

2

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Saillies :

  • Clocher
  • Porche

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à la canadienne

Porte principale :

  • bois, à panneaux, à imposte et à baies latérales

Fenêtre(s) :

  • cintrée, Fixe
  • Demi-circulaire, À battants, à petits carreaux
  • palladienne, À battants, à petits carreaux

Éléments architecturaux :

  • Chaîne d'angle
  • Chambranle
  • Colonne
  • Pilastre
  • Retour de l'avant-toit

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1965-04-09

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
  • 7 - Terrain exceptionnel
  • 12 - Potentiel archéologique significatif
 
Désignation (Canada) Lieu historique national du Canada Commission des lieux et monuments historiques du Canada 1970-01-01
 

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Valeur patrimoniale

L'église Saint-Stephen présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. L'édifice témoigne de l'adaptation de l'architecture palladienne au contexte colonial durant les premières décennies du XIXe siècle. Le palladianisme apparaît en Angleterre au début du XVIIIe siècle. Les Britanniques l'introduisent au Bas-Canada notamment avec l'édification de la cathédrale Holy Trinity de Québec entre 1800 et 1804. Ce modèle est repris et simplifié pour la construction de petites églises. L'église Saint-Stephen est érigée en 1820 d'après les plans du révérend Edward Parkin (1791-1844). Elle traduit l'influence palladienne par la composition rigoureuse de sa façade, comprenant un porche d'ordre toscan et un fronton suggéré par les retours de l'avant-toit, ainsi que par la baie vénitienne du chevet. Par ailleurs, le temple reflète la tradition architecturale des églises catholiques par sa maçonnerie de moellons, son plan composé d'une nef rectangulaire et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle de même que par son clocher disposé sur le faîte à l'avant du toit. L'église Saint-Stephen est l'une des plus anciennes églises anglicanes en pierre érigée au Québec.

L'église Saint-Stephen présente aussi un intérêt patrimonial pour la valeur artistique de son intérieur. La simplicité et la sobriété des aménagements reflètent la tradition classique anglaise, privilégiée dans les lieux de culte anglicans de la première moitié du XIXe siècle. L'église présente des murs blancs et une fausse voûte à arc surbaissé dépouillée d'ornements. Le décor architectural est entre autres composé de piliers d'ordre toscan, de moulures de plafond, de chambranles et de lambris à panneaux. Les bancs à portes, la tribune arrière et les galeries latérales, ornés de caissons, sont représentatifs des églises britanniques et coloniales du début du XIXe siècle. Les vitraux, dont celui du choeur installé à la suite d'un don en 1869, constituent les seuls éléments polychromes de l'ensemble. Enfin, les éléments du mobilier liturgique, dont la chaire, l'ambon et les fonts baptismaux disposés de façon inhabituelle à l'avant de la nef, présentent un grand intérêt.

L'église Saint-Stephen présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le lieu de culte évoque la présence d'une garnison britannique à Chambly au XIXe siècle. La rivière Richelieu étant une voie de communication stratégique entre le territoire américain et la vallée du Saint-Laurent, un premier fort en bois est érigé à Chambly dès le XVIIe siècle. Après deux reconstructions, une structure en pierre le remplace entre 1709 et 1711. Le fort est occupé par les Américains au cours de la guerre de l'Indépendance en 1775 et 1776. Dans le contexte de la guerre américano-britannique de 1812-1814, un important complexe militaire s'élève tout autour. Jusqu'à 6 000 soldats y seront cantonnés. La mission anglicane débute avec l'arrivée, en octobre 1819, du révérend Parkin, envoyé par la Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts. L'église Saint-Stephen est construite pour desservir la garnison et une population civile, formée particulièrement de colons britanniques et de Loyalistes américains qui gravitent autour des activités militaires. Située à proximité du fort, elle est un témoin du passé militaire de la vallée du Richelieu et de l'établissement de l'Église d'Angleterre dans la région de la Montérégie durant les premières décennies du XIXe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

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Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'église Saint-Stephen liés à ses valeurs historique, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- sa situation dans le secteur ancien de la municipalité, à proximité du fort Chambly;
- sa relation avec le cimetière paysager comprenant d'imposants mausolées;
- son volume, dont le plan composé d'une nef rectangulaire à un vaisseau et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle, le toit à deux versants droits ainsi que le clocher sur le faîte à l'avant du toit (composé d'un tambour carré, d'une chambre des cloches octogonale à claire-voie, d'une lanterne ouverte octogonale et d'une flèche terminée par une girouette et un coq);
- ses matériaux, dont la maçonnerie en moellons, certains détails architecturaux en pierre de taille, la couverture en tôle à la canadienne, le revêtement en cuivre du clocher et les ouvertures en bois;
- les composantes de la façade d'une grande simplicité, dont le porche d'entrée d'ordre toscan, la porte en bois à double vantail surmontée d'une imposte vitrée semi-circulaire en éventail, les grandes fenêtres cintrées à petits carreaux, les retours d'avant-toit suggérant un fronton, la fenêtre semi-circulaire du pignon ainsi que les chaînes d'angle et les chambranles en pierre de taille;
- les composantes de longs-pans et du choeur, dont les ouvertures cintrées, la fenêtre vénitienne de l'abside ainsi que les chaînes d'angle et les chambranles en pierre de taille;
- la cheminée en pierre;
- le décor intérieur, dont la fausse voûte à arc surbaissé, les panneaux en bois et la balustrade du choeur, la corniche et les lambris à panneaux du choeur et de la nef, les chambranles, les piliers d'ordre toscan supportant les galeries latérales ainsi que la tribune arrière logeant l'orgue Warren;
- la chaire, l'ambon, l'autel et les fonts baptismaux;
- les vitraux;
- les bancs à portes d'origine.

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Informations historiques

L'église Saint-Stephen se situe à proximité de la rivière Richelieu, une voie de communication stratégique entre le territoire américain et la vallée du Saint-Laurent. Dès le XVIIe siècle, un premier fort en bois est construit à Chambly. Après deux reconstructions, une structure en pierre le remplace entre 1709 et 1711. Le fort est occupé par les Américains au cours de la guerre de l'Indépendance (1775-1776). Dans le contexte de la guerre américano-britannique de 1812-1814, un important complexe militaire s'élève tout autour. Jusqu'à 6 000 soldats y seront cantonnés.

La mission anglicane débute avec l'arrivée à Chambly, vraisemblablement en octobre 1819, du révérend Edward Parkin (1791-1844). Ce premier pasteur permanent est envoyé par la Society for the Propagation of the Gospel in the Foreigh Parts. Depuis août 1819, un comité formé entre autres par John Yule (vers 1770-1851), Samuel Hatt et par l'aumônier du fort, Brooke Bridges Stevens (1787-1834), s'active au projet de construction d'une église. Celle-ci desservira la garnison et une population civile formée particulièrement de colons britanniques et de Loyalistes américains, qui gravitent autour des activités militaires. Le gouvernement cède alors un terrain, situé près du fort. Des soumissions sont aussitôt demandées, soit pour une église en bois ou en pierre, qui sera élevée d'après les plans du révérend Parkin. Le 24 février 1820, François Valade, un maître entrepreneur de Chambly actif auprès de la garnison, est engagé pour bâtir d'une église en pierre. Il recevra l'aide des maîtres maçons de Chambly Louis Duchatel et François Morris. La pierre angulaire de l'église Saint-Stephen est posée le 11 mai 1820, et le lieu de culte est ouvert le 30 novembre 1820.

L'intérieur est aménagé très sobrement, dans la tradition du classicisme anglais. En 1842 et 1843, des galeries latérales sont ajoutées. En 1854, l'orgue à baril installé à l'avant de la nef est remplacé par un orgue Warren qui est placé sur la tribune arrière. À la même période, des panneaux en bois sur lesquels sont inscrits le Credo, les dix commandements et l'oraison dominicale sont installés dans le choeur. En 1869, la baie vénitienne du choeur est ornée de vitraux, un don de J.W. Howard en mémoire de sa femme, née Yule. Les blasons des familles Howard et Yule figurent au bas des vitraux latéraux. Les autres vitraux sont installés à différentes dates.

En 1882, le clocher, qui menace de s'effondrer, est consolidé et partiellement reconstruit. De 1920 à 1926, des travaux sont effectués à l'intérieur et à l'extérieur de l'église. En 1943 et 1944, l'intérieur est entièrement restauré.

L'église Saint-Stephen est classée en 1965. Elle est restaurée de 1966 à 1968. Le lieu de culte est désigné lieu historique national du Canada en 1970.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • La Vallée-du-Richelieu

Municipalité :

  • Chambly

Adresse :

  • 2004, avenue Bourgogne

Latitude :

  • 45° 26' 52.4"

Longitude :

  • -73° 16' 25.7"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 645 708

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Références

Notices bibliographiques :

  • BERGEVIN, Hélène. Églises protestantes. Montréal, Libre Expression, 1981. 205 p.
  • BOURGET, Charles. « L'église St. Stephen de Chambly. L'influence de la tradition québécoise sur l'architecture des autres traditions religieuses au début du XIXe siècle ». Fondation du patrimoine religieux du Québec. Fondation du patrimoine religieux du Québec [En ligne]. http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/sstechambly/sstechamblyf.htm
  • CLERK, Nathalie. L'église anglicane St. Stephen, Chambly, Québec. Commémoration du patrimoine. Ottawa, Environnement Canada, Parcs, 1987. 14 p.
  • CLERK, Nathalie. Style palladien dans l'architecture au Canada. Ottawa, Parcs Canada, 1984. 156 p.
  • FRANCIS, Jack P. « Stevens, Brooke Bridges ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • NOPPEN, Luc. « Église St. Stephen ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 297-298.
  • RAMSEY, Thomas A. « Parkin, Edward ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/

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