Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison James-Thompson

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison Côté
  • Maison Thompson-Côté

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1793 (Construction)
  • vers 1830 (Réaménagement intérieur)
  • 1964 – 1970 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Plaques commémoratives associées (1)

Personnes associées (3)

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Carte

Description

La maison James-Thompson est une résidence urbaine construite en 1793. Cette demeure en pierre, de plan rectangulaire à deux étages et demi, est coiffée d'un toit à deux versants percé de lucarnes. Elle possède quatre souches de cheminées, les deux aménagées dans le prolongement des murs pignons étant fausses. La maison, dont la façade principale donne sur une ruelle, est implantée dans un tissu urbain dense.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. Le classement s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble patrimonial, et pas au terrain.
Un site archéologique inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu. La maison James-Thompson est comprise dans le site patrimonial du Vieux-Québec.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

2 ½

Groupement :

Détaché

Structure :

  • Maçonnerie en pierre

Fondations :

  • Pierre

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Tôle à baguettes

Porte principale :

  • bois, à panneaux, à imposte

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à petits carreaux

Lucarne(s) :

  • À pignon

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1961-02-21

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 5 - Intérieur supérieur
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Québec), 2016-12-09
    Prise d'effet : 2017-06-09
 

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Valeur patrimoniale

La maison James-Thompson présente un intérêt patrimonial sur sa valeur historique reposant sur son association avec James Thompson (1733-1830). Ce personnage a été un acteur et un témoin privilégié de certains évènements ayant profondément marqué l'histoire du Canada et de la ville de Québec. D'origine écossaise, celui-ci s'enrôle en 1757 dans le 78th Foot (régiment des Fraser's Highlanders), levé pour combattre en Amérique du Nord. Nommé sergent, il prend part au siège de Louisbourg en 1758, au siège de Québec en 1759, et participe à la capitulation de Montréal l'année suivante. En 1763, lorsque son régiment est démobilisé, Thompson choisit de s'établir à Québec, où il occupe un poste au service du génie militaire. Il y est promu inspecteur des travaux en 1772. Dans le cadre de ses fonctions, il exerce la surveillance des travaux relatifs aux édifices militaires et gouvernementaux de la ville. Il supervise notamment la mise en place de fortifications en prévision de l'invasion américaine (1775-1776). En 1791, Thompson acquiert un terrain à la haute-ville, à proximité du monastère des Ursulines, et y fait ériger une maison de pierre deux années plus tard. À la fin de sa vie, il dicte ses mémoires en tant que dernier survivant connu de la bataille des plaines d'Abraham. Après sa mort en 1830, la maison sera occupée par ses descendants jusqu'en 1957.

La maison James-Thompson présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La demeure témoigne des débuts de l'influence néoclassique sur l'architecture résidentielle urbaine. Ce style, utilisé principalement dans l'architecture publique en Angleterre au XVIIIe siècle, puise ses éléments dans la tradition classique européenne. Il est introduit au Bas-Canada par les architectes britanniques, les traités et les livres de modèles. Thompson, qui occupe un poste au service du génie militaire à partir de 1760, supervise plusieurs travaux, dont certains concernent des bâtiments publics de la ville. À titre d'exemple, il agit comme contremaître du chantier de construction du château Haldimand en 1786. Son contact avec le néoclassicisme britannique influence le style de sa résidence. Celle-ci est caractérisée par l'ordonnance régulière de ses ouvertures et par ses élévations dépouillées. Le souci de symétrie se traduit notamment par les fausses cheminées au-dessus des murs pignons. Ainsi, la maison de James Thompson est l'un des plus anciens exemples du néoclassicisme subsistant à Québec.

La maison James-Thompson présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. Construite en 1793 au coin de la rue Sainte-Ursule et de la ruelle des Ursulines, la demeure témoigne du développement et de l'évolution de la trame de la haute-ville de Québec. Le tracé de la ruelle des Ursulines, qui mène de la rue d'Auteuil à la propriété des religieuses, remonterait au Régime français. À l'origine, la ruelle permet d'atteindre la rue du Parloir, mais cet accès public est condamné dans la seconde moitié du XIXe siècle. Quant à la rue Sainte-Ursule, elle est ouverte au début du Régime anglais, sur un terrain appartenant aux Ursulines. La maison James-Thompson, avec sa façade principale orientée vers la ruelle des Ursulines plutôt que vers la rue Sainte-Ursule comme ses voisines, présente aujourd'hui une implantation atypique; elle rappelle l'utilisation de cette voie publique au tournant du XIXe siècle.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison James-Thompson liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et demi, le rez-de-chaussée légèrement exhaussé et le toit à deux versants droits;
- ses matériaux, dont la maçonnerie de pierre crépie, les planches à clins du mur pignon est ainsi que la couverture en tôle à la canadienne;
- les ouvertures distribuées de façon régulière et ordonnée, dont les fenêtres rectangulaires à battants et à petits carreaux, la porte rectangulaire à imposte avec emmarchement intérieur, les lucarnes à pignon ainsi que les chambranles moulurés;
- les souches de cheminée disposées symétriquement (les fausses étant dans le prolongement des murs pignons);
- la situation de la maison en bordure d'une ruelle sans issue, dans un tissu urbain dense, au coeur du site patrimonial du Vieux-Québec;
- l'orientation de la façade vers la ruelle des Ursulines et perpendiculaire à la rue Sainte-Ursule;
- la présence d'un site archéologique.

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Informations historiques

La maison James-Thompson porte le nom de son propriétaire constructeur. D'origine écossaise, celui-ci s'enrôle en 1757 dans le 78th Foot (régiment des Fraser's Highlanders), levé pour combattre en Amérique du Nord. Nommé sergent, James Thompson (1733-1830) prend part au siège de Louisbourg en 1758, au siège de Québec en 1759, et participe à la capitulation de Montréal l'année suivante. En 1763, lorsque son régiment est démobilisé, Thompson choisit de s'établir à Québec, où il occupe un poste au service du génie militaire. Il y est promu inspecteur des travaux en 1772. Dans le cadre de ses fonctions, il exerce la surveillance des travaux relatifs aux édifices militaires et gouvernementaux de la ville. Il supervise notamment la mise en place de fortifications en prévision de l'invasion américaine en 1775 et 1776, agit comme contremaître du chantier de construction du château Haldimand en 1786 et participe à la construction de la citadelle.

Dès les premières décennies du Régime anglais, une ségrégation sociale est perceptible dans le développement urbain de Québec, notamment à la haute-ville. Ainsi, le secteur situé au sud de la rue Saint-Jean devient un milieu que s'approprient les militaires et l'élite anglophone. De nouvelles rues sont tracées, dont la rue Sainte-Ursule, ouverte au début du Régime anglais sur un terrain appartenant aux Ursulines.

Le terrain occupé par la maison James-Thompson est situé à l'angle de la rue Sainte-Ursule et de la ruelle des Ursulines. Il est concédé le 16 mai 1789 par les Ursulines de Québec à Charles Cornelier dit Grandchamp (né en 1759), qui le vend à Thompson le 22 septembre 1791. Deux ans plus tard, ce dernier y érige une maison de pierre, dont la façade est orientée vers la ruelle des Ursulines. L'accès public à la rue du Parloir à partir de la ruelle sera toutefois condamné dans la seconde moitié du XIXe siècle.

À la fin de sa vie, James Thompson dicte ses mémoires en tant que dernier survivant connu de la bataille des plaines d'Abraham. Il s'éteint le 25 août 1830 à sa résidence. Des travaux de rénovation partagent la maison en deux logements distincts vers 1830. Jusqu'en 1957, trois générations de Thompson se succèdent dans la demeure, dont le juge du district de Gaspé, John Gawler Thompson (1787-1868).

La maison James-Thompson est acquise en 1961 par la Commission des monuments historiques (relevant du nouveau ministère des Affaires culturelles) et classée la même année. La demeure est restaurée entre 1964 et 1970 par l'architecte André Robitaille (né en 1922). Au cours de ces travaux, l'entrée principale alors disposée au centre de la façade est déplacée. Des bureaux du ministère des Affaires culturelles y sont installés. En 1995, le gouvernement du Québec vend la maison James-Thompson à des particuliers, qui transforment une partie de la demeure en gîte touristique.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 47, rue Sainte-Ursule
  • 4, ruelle des Ursulines

Latitude :

  • 46° 48' 39.94"

Longitude :

  • -71° 12' 35.17"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 212 522
  • Lot 1 315 195

Code Borden

CeEt-43      

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Références

Liens Internet :

Notices bibliographiques :

  • BOUTET, Michel. Guide odonymique de la ville de Québec, 1608-1988. Québec, Ville de Québec, 1989. 483 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • GARIÉPY, Gino. « Maison Thompson-Côté ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 187-187.
  • Groupe de recherche en histoire du Québec inc. Étude d'ensemble : Sous-secteur des Ursulines. Annexes. Québec, Ville de Québec, 2000. s.p.
  • Groupe de recherche en histoire du Québec inc. Étude d'ensemble : Sous-secteur des Ursulines. Synthèse. Québec, Ville de Québec, 2000. 162 p.
  • RIOUX, Christian. « Thompson, James ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca

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