Maison Joseph-Canac-Dit-Marquis
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Maison Alphédé-Gagné-Roy
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- 1768 (Construction)
- vers 1867 (Agrandissement)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Usage :
- Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)
Patrimoine immobilier associé (1)
Personnes associées (1)
Carte
Description
La maison Joseph-Canac-Dit-Marquis est une résidence urbaine vraisemblablement construite en 1727 et remise en état vers 1768. L'habitation en pierre de plan rectangulaire est coiffée d'un toit à deux versants droits. Elle présente une annexe étroite ajoutée vers 1867. Les deux parties épousent la déclivité de la falaise. Ainsi, la maison présente deux étages et demi en façade principale et quatre étages et demi à l'arrière. La maison Joseph-Canac-Dit-Marquis est située dans une courbe de la côte de la Montagne, dans l'arrondissement municipal de La Cité-Limoilou de la ville de Québec.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec lui est associé.
La maison Joseph-Canac-Dit-Marquis est comprise dans le site patrimonial du Vieux-Québec.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1968-05-24 |
Déclaration | Situé dans un site patrimonial | Gouvernement du Québec | |
Transfert de responsabilité
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Valeur patrimoniale
La maison Joseph-Canac-Dit-Marquis présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Vraisemblablement construite vers 1727 et remise en état vers 1768, l'habitation est représentative de la maison urbaine de la fin du Régime français. Elle illustre ce modèle par son élévation de plusieurs étages, sa situation directement en bordure de la voie publique et son toit à deux versants droits. La maçonnerie de pierre et les murs coupe-feu évoquent les ordonnances promulguées par les intendants de la Nouvelle-France en 1721 et 1727 afin de prévenir la propagation des incendies. La charpente du toit de type à chevrons portant fermes pourrait dater de 1768. Par ailleurs, la maison est bien adaptée à la topographie du secteur. Par ailleurs, elle s'élève dans une courbe de la côte de la Montagne et est accrochée à la falaise. Sa façade a deux étages et demi, tandis que le mur arrière compte quatre étages et demi et atteint une hauteur de 20 mètres. La rallonge, érigée à l'est vers 1867, est adossée à la falaise de manière à en épouser le contour.
La maison Joseph-Canac-Dit-Marquis présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. L'emplacement fait partie des plus anciens sites d'occupation européens de Québec. Dès 1620, la côte de la Montagne relie la basse-ville au château Saint-Louis. Une redoute est construite à cet endroit vers 1635. Par la suite, la fonction résidentielle est privilégiée sur la parcelle. Une première habitation, qui connaît plusieurs propriétaires, y est érigée en 1679. La propriété est vendue en 1727 au couple Le Comte-Chamberlan, qui fait bâtir une nouvelle demeure. Cette maison est acquise par Joseph Canac dit Marquis en 1768. La famille Canac dit Marquis en reste propriétaire jusqu'en 1806. L'ancienneté du bâtiment et les changements effectués au cours du temps s'expriment notamment à travers les ouvertures. En effet, les chambranles en pierre de taille du mur arrière remontent au XVIIIe siècle, alors que les chambranles en bois de la façade principale datent du XIXe siècle. Les vestiges archéologiques qui ont été trouvés sur le site de la maison Joseph-Canac-Dit-Marquis témoignent d'une occupation euroquébécoise de près de 400 ans.
Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la maison Joseph-Canac-Dit-Marquis liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- la situation dans une courbe de la côte de la Montagne;
- l'adaptation à la déclivité de la falaise;
- la relation entre la maison et l'annexe;
- le site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec;
- son volume, dont le plan rectangulaire à deux étages et demi en façade principale et à quatre étages et demi à l'arrière et le toit à deux versants droits;
- les matériaux, dont la maçonnerie de pierre, la couverture en tôle à baguettes, les ouvertures en bois ainsi que les chambranles en pierre de taille ou en bois;
- la charpente complexe du toit de type à chevrons portant fermes, comprenant entraits, poinçons, pannes et aisseliers;
- les murs coupe-feu, les cheminées et les esses;
- les ouvertures, dont les deux portes vitrées de la façade, les fenêtres à battants et à six carreaux et les lucarnes à croupe;
- les éléments intérieurs, dont les foyers.
Informations historiques
La maison Joseph-Canac-Dit-Marquis s'élève sur l'un des plus anciens sites d'occupation européenne de Québec. Le plan réalisé par Jean Bourdon (1601-1668) en 1635 montre une petite redoute à cet endroit.
Le terrain est concédé à Simon Denis de la Trinité (1599-vers 1680) en 1658. À ce moment, il semble que la redoute n'existe plus. Une première résidence est érigée en 1679 par André Chaume, alors propriétaire du terrain. Après le décès de ce dernier, les propriétaires se succèdent.
En 1727, un couple du nom de Le Comte-Chamberlan acquiert la résidence, qui se trouve dans un mauvais état. Ils font construire une nouvelle demeure. Celle-ci subit des dommages importants lors du siège de Québec, en 1759.
Joseph Canac dit Marquis achète la propriété en 1768. À cette époque, la maison est décrite comme un bâtiment délabré. Canac dit Marquis la remet en état ou la reconstruit. Il acquiert également de son voisin un terrain contigu qui surplombe le cap. La demeure reste dans la famille Canac dit Marquis jusqu'en 1806.
Durant le XIXe siècle, la résidence change sept fois de propriétaires. Vers 1867, une annexe est construite du côté est. Au XXe siècle, les propriétaires continuent de se succéder.
En 1968, la maison Canac-Dit-Marquis est classée et le ministère des Affaires culturelles s'en porte acquéreur en 1975. Elle conserve sa fonction d'habitation.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- La Cité
Adresse :
- 64, côte de la Montagne
- 66, côte de la Montagne
Latitude :
- 46° 48' 46.126"
Longitude :
- -71° 12' 11.809"
Désignation cadastrale :
- Lot 1 213 557
Code Borden
CeEt-632 |
Références
Notices bibliographiques :
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- CÔTÉ, Robert, Françoise DUBÉ, Serge SAINT-PIERRE et Mario SAVARD. Portraits du site et de l'habitat de Place-Royale sous le Régime français. Collection Patrimoines. Dossiers, 77. Québec, Publications du Québec, 1992. s.p.
- RENY, Claude. « Maison Roy (ou Canac dit Marquis) ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 118.
- Ville de Québec. Regards sur l'architecture du Vieux-Québec. Québec, Ville de Québec, 1986. 124 p.