Maison Houde
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- vers 1832 (Construction)
- vers 1900 (Rénovation)
- 1960 – 1963 (Recyclage)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Usage :
- Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)
Personnes associées (2)
- Clapham, John Greaves (1792 – 1874) - Promoteur(-trice) / instigateur(-trice), Propriétaire
- Mainguy, Maurice (1910 – 1979) - Architecte / concepteur(-trice)
Carte
Description
La maison Houde est une résidence urbaine à murs mitoyens érigée en 1832. Elle est modifiée de façon importante au tournant du XXe siècle sous l'influence du style Second Empire. La façade en pierre à bossage à trois étages de maçonnerie est coiffée d'un toit en fausse mansarde. L'entrée principale est précédée d'un porche surmonté d'un balcon. La maison Houde, contiguë à d'autres bâtiments, est située en retrait de la Grande Allée Est, dans un secteur commercial et institutionnel de l'arrondissement municipal de La Cité-Limoilou, dans la ville de Québec.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à la façade de l'immeuble, ainsi qu'au terrain.
Plan au sol :
Carré
Nombre d'étages :
3 ½
Groupement :
Adossé
Structure :
- Maçonnerie en pierre
Saillies :
- Porche
- Terrasse
Fondations :
- Pierre
Toit :
-
Forme : Fausse mansarde
Matériau : Tôle à baguettes
Porte principale :
- bois, à panneaux et vitrage, à battants
Fenêtre(s) :
- cintrée, À battants, à moyens ou grands carreaux
- cintrée, Fixe
Lucarne(s) :
- Cintrée
Éléments architecturaux :
- Balustrade en fer forgé
- Chambranle
- Clé
- Corniche moulurée
- Crête faîtière
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 1964-06-03 |
Catégories de conservation
|
|||
Valeur patrimoniale
La maison Houde présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. La résidence rappelle le développement de la Grande Allée, artère importante de la ville de Québec. Au XVIIe siècle, ce chemin débutant à la porte Saint-Louis et conduisant à Sillery et à Cap-Rouge est une route bordée de quelques maisons dispersées. Au XVIIIe siècle, le nom de Grande Allée ne s'applique que jusqu'à l'actuelle avenue des Érables. Après 1760, le gouvernement britannique s'approprie à des fins militaires une partie des terres situées du côté sud de la Grande Allée. Les terres situées du côté nord sont détenues essentiellement par les Ursulines ainsi que par les Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec. Ces communautés religieuses morcellent leur propriété à partir de 1790. Toutefois, la fonction résidentielle de ce secteur ne s'affirme que durant la décennie 1830, alors que les épidémies incitent les plus fortunés à quitter le coeur de la ville. La maison Houde, érigée en 1832 pour le marchand John Greaves Clapham (1792-1874), témoigne de cette vague de construction résidentielle. La façade classée faisait partie d'un ensemble de six maisons en rangée d'influence néoclassique à deux ou trois étages connu sous le nom de terrasse Clapham, première construction en terrasse de la Grande Allée. Popularisées en Angleterre par l'architecte John Nash (1752-1835), les terrasses sont constituées de plusieurs résidences unifamiliales contiguës, souvent semblables, érigées par un seul promoteur. La maison Houde est modifiée vers 1890 pour ressembler davantage à l'Hôtel du Parlement et aux habitations qui se construisent à proximité. Ainsi, elle témoigne de la transformation de la Grande Allée en voie prestigieuse donnant accès à la ville. Les besoins croissants de l'administration publique durant les années 1960 entraînent la transformation de nombreux édifices situés à proximité de l'Hôtel du Parlement. Entre 1960 et 1963, la maison Houde est modifiée afin d'abriter des bureaux. Cette reconstruction rappelle les transformations de la Grande Allée corollaires à la création de la colline Parlementaire.
La maison Houde présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. D'abord conçue selon des principes néoclassiques, la maison témoigne maintenant de l'influence du style Second Empire sur l'architecture résidentielle urbaine québécoise. Ce style, apparu en France sous le règne de Napoléon III, intègre des éléments de la Renaissance française et de l'architecture classique. À Québec, son influence atteint son apogée avec la construction de l'Hôtel du Parlement, entre 1877 et 1886. La maison Houde est mise au goût du jour au tournant du XXe siècle. Le toit traité en fausse mansarde, la symétrie de la composition, les fenêtres à arc surbaissé, les lucarnes cintrées ainsi que certains éléments d'ornementation, tels que les supports classiques du balcon, reflètent le style Second Empire. Par ailleurs, la maison Houde érigée dans la première moitié du XIXe siècle, est incluse dans l'une des premières terrasses construites à Québec. Les façades de l'ensemble ont évolué différemment, mais la maison Houde rappelle néanmoins la popularité des constructions en terrasse dans les villes au XIXe siècle, notamment grâce à des promoteurs d'origine britannique.
Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés de la maison Houde liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation en retrait de la Grande Allée, dans un secteur commercial et institutionnel, à proximité de l'Hôtel du Parlement;
- sa contiguïté avec les bâtiments voisins;
- l'élévation de trois étages de maçonnerie, la division en cinq travées et le toit en fausse mansarde;
- les matériaux, dont le parement en pierre à bossage et le bois des éléments architecturaux et ornementaux;
- les ouvertures, dont leur ordonnance régulière et symétrique, les fenêtres à arc surbaissé, la porte à double vantail, les lucarnes cintrées ainsi que les chambranles en pierre de taille;
- les éléments décoratifs, dont la corniche moulurée et le couronnement des lucarnes;
- le porche surmonté d'un balcon, dont les piliers cannelés et le garde-corps.
Informations historiques
La façade de la maison Houde appartient à un édifice faisant partie d'une construction en terrasse, connue sous le nom de terrasse Clapham, bordant la Grande Allée. Au XVIIe siècle, ce chemin débutant à la porte Saint-Louis et conduisant à Sillery et à Cap-Rouge est une route bordée de quelques maisons dispersées. Au XVIIIe siècle, le nom de Grande Allée ne s'applique que jusqu'à l'actuelle avenue des Érables. Après 1760, le gouvernement britannique s'approprie à des fins militaires une partie des terres situées du côté sud de la Grande Allée. Les terres situées du côté nord sont détenues essentiellement par les Ursulines ainsi que par les Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec. Ces communautés religieuses morcellent leur propriété à partir de 1790, mais ce n'est qu'après 1830 que le caractère résidentiel de la Grande Allée se précise. Les épidémies incitent les plus fortunés à fuir les principaux foyers de contamination et à s'installer hors de la ville fortifiée et des faubourgs plus densément peuplés. Le marchand John Greaves Clapham (1792-1874) fait ainsi ériger en 1832 six maisons en rangée d'influence néoclassique à deux ou trois étages formant la terrasse qui inclut la maison Houde. Clapham est élu député de Mégantic en 1834, fonction qu'il occupe jusqu'à la suspension de la Constitution en 1838. Il est réélu en 1851, puis défait en 1854.
La terrasse Clapham constitue l'un des premiers exemples de terrasses construites à Québec. Popularisées en Angleterre par l'architecte John Nash (1752-1835), celles-ci sont constituées de plusieurs résidences contiguës, souvent semblables, et érigées par un seul promoteur.
Les six résidences de la terrasse Clapham subissent diverses modifications au fil du temps et acquièrent un caractère individuel. À la fin du XIXe siècle ou au tout début du XXe siècle, la maison Houde est mise au goût du jour. La nouvelle façade témoigne alors de l'influence Second Empire, un style dont la popularité à Québec atteint son apogée avec la construction de l'Hôtel du Parlement, entre 1877 et 1886. Ce style a particulièrement influencé l'architecture et l'urbanisme de la Grande Allée, à cause de la présence de cet édifice de prestige.
La maison Houde conserve sa vocation résidentielle jusqu'au début des années 1960. À cette époque, les besoins croissants de l'administration publique entraînent la transformation et la démolition de nombreux édifices à proximité de l'Hôtel du Parlement. Entre 1960 et 1963, la maison Houde est recyclée en édifice de bureaux. Les travaux sont effectués selon les plans de l'architecte Maurice Mainguy (1910-1979). Un étage supplémentaire est aménagé à l'intérieur afin que le niveau des planchers corresponde à celui du bâtiment voisin auquel il est relié. L'organisation des ouvertures en façade est donc modifiée, mais la maison conserve ses caractéristiques Second Empire.
La maison Houde est classée en 1964, et la protection ne s'applique qu'à la façade et au terrain. Le bâtiment change à nouveau de fonction durant les années 1970, alors qu'il est transformé en restaurant.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- La Cité
Adresse :
- 684, Grande Allée Est
Latitude :
- 46° 48' 24.787"
Longitude :
- -71° 12' 57.171"
Désignation cadastrale :
- Lot 1 213 174 Ptie
Références
Notices bibliographiques :
- BLANCHET, Danielle. Découvrir la Grande Allée. Québec, Musée du Québec, 1984. 177 p.
- BLANCHET, Danielle. Montcalm, Saint-Sacrement. Nature et architecture: complices dans la ville. Les quartiers de Québec. Québec, Ville de Québec, 1988. 75 p.
- Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
- GOBEIL-TRUDEAU, Madeleine. « Façade extérieure de la maison Houde ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 205.
- NOPPEN, Luc, Claude PAULETTE et Michel TREMBLAY. Québec : trois siècles d'architecture. Montréal, Libre expression, 1979. 440 p.
- THIBAULT, Marie-Thérèse. Monuments et sites historiques du Québec. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1977. 250 p.