Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison Crémazie

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Maison William-Smith

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • 1830 – 1831 (Construction)
  • 1969 (Restauration)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Personnes associées (6)

Images

Carte

Description

La maison Crémazie est une résidence urbaine construite en 1830 et 1831. Cette demeure en pierre, de plan rectangulaire à trois étages et demi, est coiffée d'un toit à deux versants droits percé de lucarnes. La façade comprend une porte cochère. Contiguë à d'autres habitations, la résidence possède un mur coupe-feu se prolongeant au-delà du toit. La maison Crémazie est située en bordure d'une des plus anciennes rues de la ville de Québec.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'immeuble, et pas au terrain.

La maison Crémazie se trouve dans le site patrimonial du Vieux-Québec.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1961-12-06

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 6 - Intérieur notable
 
Déclaration Situé dans un site patrimonial Gouvernement du Québec

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Québec), 2016-12-09
    Prise d'effet : 2017-06-09
 

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Valeur patrimoniale

La maison Crémazie présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. La demeure témoigne de l'influence néoclassique sur l'architecture résidentielle urbaine et est représentative des maisons de la première moitié du XIXe siècle à Québec. Elle traduit une nouvelle façon d'habiter importée par les Britanniques. Dès les premières décennies du Régime anglais, une ségrégation sociale est perceptible dans le développement urbain de Québec, notamment à la haute-ville. Ainsi, les militaires et l'élite anglophone s'approprient le secteur situé au sud de la rue Saint-Jean. La trame urbaine se densifie rapidement, entraînant la construction de maisons en rangée et d'édifices plus hauts afin de compenser l'étroitesse des lots. Certaines résidences sont dotées d'une porte cochère donnant accès à des écuries situées dans la cour arrière. La maison Crémazie, érigée en 1830 et 1831 d'après les plans de l'architecte John Phillips (vers 1789-1859), est représentative de la maison urbaine notamment par sa maçonnerie de pierre, ses murs mitoyens, son mur coupe-feu, son troisième étage traité en attique, son porche néoclassique et sa porte cochère. Avec son imposante façade et sa situation en bordure de la rue Saint-Louis, elle témoigne du statut social de ceux qui l'ont occupée.

La maison Crémazie présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur son association avec John Phillips et Robert Jellard (vers 1783-vers 1851). Originaire du comté de Hampshire en Angleterre, Phillips émigre au Bas-Canada en 1812. Il s'installe à Québec, où il travaille comme architecte et maître maçon. Au cours de sa carrière, il supervise notamment l'agrandissement de l'église St. Andrew (1823) et réalise la maçonnerie de l'aile ouest de l'hôpital de la Marine (1832-1834, démoli). Il construit aussi un grand nombre de maisons bourgeoises en pierre. Phillips agit comme promoteur immobilier : il acquiert des terrains, les développe et les revend. À titre d'exemple, il achète plusieurs lots dans le faubourg Saint-Louis, sur lesquels il élève plus d'une vingtaine de maisons en l'espace de trente ans. Dans cette entreprise, il collabore à plusieurs occasions avec Robert Jellard, un maître menuisier et maître charpentier réputé de Québec originaire du comté de Devon en Angleterre. Ensemble, ils érigent au moins six résidences contiguës le long de la rue Saint-Louis, dont la maison Crémazie. Ainsi, cette dernière illustre les réalisations d'entrepreneurs qui figurent parmi les plus prolifiques à Québec durant la première moitié du XIXe siècle et reflète les pratiques de spéculation immobilière de certains artisans de la construction à cette époque.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison Crémazie liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- sa situation en bordure d'une rue ancienne, dans un tissu urbain dense, au coeur du site patrimonial du Vieux-Québec;
- sa contiguïté avec d'autres bâtiments;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de trois étages et demi ainsi que le toit à deux versants droits percé de lucarnes à croupe;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre de grès et la couverture en tôle à baguettes;
- le mur coupe-feu supporté par un corbeau et surmonté d'une large souche de cheminée;
- les ouvertures, dont leur ordonnance régulière, les fenêtres rectangulaires à battants et à petits carreaux encadrées d'un chambranle mouluré, le portail (formé d'une porte à panneaux encadrée de pilastres à chapiteau ionique supportant un entablement classique) ainsi que le traitement en attique du troisième étage;
- la porte cochère en brique à arc surbaissé desservant la maison et les propriétés voisines.

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Informations historiques

La maison Crémazie est construite en 1830 et 1831 d'après les plans de l'architecte et maçon John Phillips (vers 1789-1859). Celui-ci, originaire du comté de Hampshire en Angleterre, émigre au Bas-Canada en 1812. Il s'installe à Québec, où il supervise notamment l'agrandissement de l'église St. Andrew (1823) et réalise la maçonnerie de l'aile ouest de l'hôpital de la Marine (1832-1834, démoli). Il construit aussi un grand nombre de maisons bourgeoises en pierre. Phillips agit comme promoteur immobilier : il acquiert des terrains, les développe et les revend. À titre d'exemple, il achète plusieurs lots dans le faubourg Saint-Louis, sur lesquels il élève plus d'une vingtaine de maisons en l'espace de trente ans. Dans cette entreprise, il collabore à plusieurs occasions avec Robert Jellard (vers 1783-vers 1851), un maître menuisier et maître charpentier réputé de Québec originaire du comté de Devon en Angleterre. Ensemble, ils érigent plusieurs résidences le long de la rue Saint-Louis.

En 1829, Phillips, Jellard et Charles Felix Aylwin (1779-1865) acquièrent un terrain qu'ils partagent en plusieurs lots. Six maisons sont alors bâties par Phillips et Jellard, parmi lesquelles se trouve la maison Crémazie, située environ au centre de l'alignement. Érigée pour Phillips, elle est toutefois revendue en cours d'exécution à l'avocat William Smith (1802-1834). Peu après, la maison est dotée d'un nouveau portail composé de pilastres à chapiteau ionique.

La demeure connaît de nombreux propriétaires et locataires au fil des années, dont Jacques Crémazie (1810-1872), qui l'acquiert en 1866. Ayant fait carrière comme avocat, professeur et journaliste, Crémazie est reconnu comme un pionnier de l'enseignement du droit universitaire au Canada français. À la suite de son décès, la résidence demeure la propriété de la famille Crémazie jusqu'en 1893.

En 1898, des dépendances sont construites à l'arrière, d'après les plans de l'architecte Joseph-Pierre Ouellet (1871-1959). Elles sont accessibles grâce à la porte cochère.

La maison Crémazie est classée en 1961. En 1969, elle est restaurée et une dépendance est démolie. De nos jours, le rez-de-chaussée est utilisé à des fins commerciales.

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Emplacement

Region administrative :

  • Capitale-Nationale

MRC :

  • Québec

Municipalité :

  • Québec

Arrondissement municipal :

  • La Cité

Adresse :

  • 60, rue Saint-Louis

Latitude :

  • 46° 48' 40.21"

Longitude :

  • -71° 12' 31.267"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 212 524

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Références

Notices bibliographiques :

  • BASTIEN, Geneviève G., Doris DROLET DUBÉ, Marthe LACOMBE et Arthur John Hampson RICHARDSON. Quebec City: Architects, Artisans, and Builders. Ottawa, Musée national de l'Homme, 1984. 589 p.
  • BONENFANT, Jean-Charles. « Crémazie, Jacques ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • CAMERON, Christina et Monique TRÉPANIER. Vieux-Québec, son architecture intérieure. Ottawa, Musée national de l'Homme / Parcs Canada, 1986. 537 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • GOBEIL-TRUDEAU, Madeleine. « Maison Crémazie (William-Smith) ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 152.
  • Groupe de recherche en histoire du Québec inc. Étude d'ensemble : Sous-secteur des Ursulines. Annexes. Québec, Ville de Québec, 2000. s.p.
  • Groupe de recherche en histoire du Québec inc. Étude d'ensemble : Sous-secteur des Ursulines. Synthèse. Québec, Ville de Québec, 2000. 162 p.

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