Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison William-Cairns

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1888 – 1890 (Construction)
  • vers 1977 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (6)

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Carte

Description

La maison William-Cairns est une habitation en rangée de style victorien autrefois unifamiliale construite entre 1888 et 1890. La façade à parement en pierre de taille à bossage comprend trois étages, incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, et se divise en deux travées couronnées de lucarnes. La travée de gauche présente un oriel à pans coupés aux deux premiers étages. La travée de droite comprend l'entrée principale, placée au sommet d'un escalier droit qui mène au rez-de-chaussée surélevé et surmontée d'un entablement à fronton. L'ornementation est assurée par des éléments en pierre de taille lisse (bandeaux, traitement de l'oriel et chambranles) ainsi que par des éléments menuisés (corniche de l'oriel, frise du toit, fronton de la porte et chambranles des lucarnes). La maison William-Cairns fait partie d'un groupe de quatre maisons aux façades de composition semblable. Elle est la troisième d'un ensemble de seize maisons victoriennes contiguës ou mitoyennes, réunissant une maison et quinze façades classées. Cet ensemble est situé du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, entre l'avenue du Président-Kennedy et la rue Sherbrooke, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. Cette protection s'applique seulement à la façade de l'immeuble.

La maison bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

3

Groupement :

En rangée

Structure :

  • Indéterminé

Saillies :

  • Escalier
  • Mur coupe-feu
  • Oriel

Toit :

  • Forme : Fausse mansarde
    Matériau : Ardoise

Porte principale :

  • métallique, à imposte et à baies latérales

Autre(s) porte(s) :

  • métallique, à battants

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
  • Rectangulaire, Fixe
  • Rectangulaire, Porte-fenêtre

Lucarne(s) :

  • À pignon

Éléments architecturaux :

  • Appui
  • Balustrade en fonte
  • Bandeau
  • Boiserie ornementale
  • Chambranle
  • Console
  • Corbeau
  • Corniche à consoles
  • Corniche moulurée
  • Entablement
  • Frise
  • Fronton
  • Linteau
  • Tympan

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1975-12-17

Catégories de conservation

  • 2 - Extérieur supérieur
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1979-02-19

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

La maison William-Cairns présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette maison, construite entre 1888 et 1890, est typique des résidences victoriennes en rangée érigées à Montréal à cette époque pour les familles aisées. Ces demeures bourgeoises étaient un substitut aux villas et aux grandes résidences individuelles devenues trop chères en raison du coût élevé des terrains. Habituellement conçues par des architectes, elles possèdent une ornementation élaborée qui emprunte à plusieurs courants et qui est représentative de l'architecture victorienne. La façade de la maison William-Cairns illustre ce type par son parement en pierre de taille à bossage, son élévation de trois étages incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, sa division en deux travées couronnées de lucarnes et son vocabulaire décoratif. La travée de gauche présente un oriel aux deux premiers étages. La travée de droite comprend l'entrée principale, placée au sommet d'un escalier droit qui mène au rez-de-chaussée et surmontée d'un fronton. Des éléments en pierre de taille lisse, tels les bandeaux, une partie du parement de l'oriel et les chambranles, rehaussent la façade. L'ornementation est complétée par des éléments menuisés, dont la corniche de l'oriel, la frise du toit, le fronton de l'entrée ainsi que les chambranles à fronton des lucarnes. Ces composantes contribuent aux jeux d'avancées et de reculs, de symétrie et de répétition qui rythment l'ensemble auquel appartient cette façade.

La maison William-Cairns présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le traitement différent des étages correspond à la fonctionnalité intérieure d'origine, ce qui est une caractéristique des demeures bourgeoises victoriennes. Le soubassement abritait des services comme la cuisine et était desservi par une porte secondaire. Le rez-de-chaussée (l'étage noble), auquel mène l'escalier principal, était occupé par la famille propriétaire, tandis que les combles logeaient fort probablement les domestiques. Cette hiérarchie témoigne du mode de vie de la bourgeoisie, pour qui la maison est un symbole de réussite sociale et un lieu de préservation de l'intimité. La valeur historique de la maison William-Cairns repose également sur son intégration dans un ensemble remarquable. Cette maison fait partie d'un groupe de quatre demeures aux façades de composition semblable. Elle s'inscrit de plus dans une enfilade de seize résidences contiguës ou mitoyennes construites entre 1886 et 1890, du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, sur un terrain au sud de la rue Sherbrooke présentant une forte dénivellation. Trois architectes bien établis à Montréal ont participé à cette réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909). La conservation de l'ensemble a été assurée par le classement en 1975 et 1977 de chacune de ses composantes importantes, dont la façade de la maison William-Cairns. La protection de façades uniquement était une première au Québec, sinon au Canada. Ce geste a assuré la sauvegarde du dernier groupe d'habitations de ce type dans le secteur du centre-ville au sud de la rue Sherbrooke et à l'ouest de la rue Saint-Laurent ainsi que d'un paysage urbain typique de Montréal et des grandes villes nord-américaines.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison William-Cairns liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- son appartenance à un groupe de quatre demeures aux façades de composition semblable;
- sa situation dans un ensemble de seize maisons contiguës ou mitoyennes réunissant une maison et quinze façades classées;
- son implantation en recul de la rue;
- la division de la façade en trois étages (soubassement dégagé et rez-de-chaussée surélevé à parement en pierre de taille à bossage, fausse mansarde couverte d'ardoise) et en deux travées;
- les bandeaux en pierre de taille lisse et la frise menuisée à caissons flanquée de corbeaux;
- les composantes de la travée de gauche, dont l'oriel au parement en pierre de taille lisse pour le soubassement et en pierre de taille à bossage et lisse pour le rez-de-chaussée, la corniche en bois, la lucarne au chambranle menuisé à fronton orné d'un motif de colombage ainsi que les baies du soubassement;
- les composantes de la travée de droite, dont l'escalier droit menant à l'entrée principale, l'entablement et le fronton à motif rayonnant supporté par des consoles au-dessus, la lucarne au chambranle menuisé à fronton dentelé orné d'une frise et d'un motif rayonnant ainsi que l'entrée du soubassement sous le perron.

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Informations historiques

La maison William-Cairns a été érigée entre 1888 et 1890 et était destinée au personnage dont elle porte le nom. Elle s'inscrit dans une enfilade de résidences contiguës ou mitoyennes, typique du paysage montréalais de cette époque.

L'ensemble formé de seize demeures apparaît entre 1886 et 1890 du côté sud de la rue Jeanne-Mance, dans la portion comprise entre la rue Sherbrooke et l'actuelle avenue du Président-Kennedy. Il s'élève sur des terres acquises de la succession de George Platt. Trois architectes bien établis à Montréal ont participé à sa réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909).

Au fil des ans, les maisons ont été transformées en logements et pouvaient accueillir de deux à quatre locataires. Un projet immobilier qui aurait mené à la démolition de l'ensemble est interrompu par le classement individuel, en 1975, d'une maison et de neuf façades, dont celle de la maison William-Cairns. Les autres façades seront classées deux ans plus tard. La protection de façades uniquement était une première au Québec, sinon au Canada. En 1979, une aire de protection est décrétée pour chacun des seize immeubles classés. Ce geste a assuré la sauvegarde du dernier groupe d'habitations de ce type dans le secteur du centre-ville au sud de la rue Sherbrooke et à l'ouest de la rue Saint-Laurent ainsi que d'un paysage urbain typique de Montréal et des grandes villes nord-américaines. La SCHL (Société canadienne d'hypothèque et de logement) acquiert, en 1977, quatorze des seize maisons. Leur restauration est confiée à l'architecte Michael Fish et à Ian Fairlie, étudiant en architecture.

Une partie de l'ensemble est aujourd'hui une coopérative d'habitation alors que les autres résidences sont toujours des propriétés individuelles.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 2032, rue Jeanne-Mance
  • 2034, rue Jeanne-Mance

Latitude :

  • 45° 30' 30.189"

Longitude :

  • -73° 34' 9.252"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 340 587

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « Façades de la rue Jeanne-Mance ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 67-69.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 3. Montréal, Les Éditions La Presse, 1989. 560 p.

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