Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison John-L.-Jensen

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Date :

  • 1887 – 1889 (Construction)
  • vers 1977 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons rurales et urbaines)

Éléments associés

Personnes associées (6)

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Carte

Description

La maison John-L.-Jensen est une habitation en rangée de style victorien autrefois unifamiliale construite entre 1887 et 1889. La façade à parement en pierre de taille à bossage compte trois étages, incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, et se divise en deux travées couronnées de lucarnes. La travée de gauche présente un oriel à pans coupés aux deux premiers étages, surmonté d'un balcon protégé par un avant-toit. La travée de droite comprend l'entrée principale, placée au sommet d'un escalier droit qui mène au rez-de-chaussée surélevé. L'ornementation est assurée par des éléments en pierre de taille lisse (bandeaux, parties de l'oriel et chambranles) ainsi que par des éléments menuisés (corniche de l'oriel, frise du toit, porche, avant-toit et chambranles des lucarnes). La maison John-L.-Jensen fait partie d'un groupe de quatre maisons aux façades de composition semblable. Elle est la deuxième d'un ensemble de seize maisons victoriennes contiguës ou mitoyennes, réunissant une maison et quinze façades classées. Cet ensemble est situé du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, entre l'avenue du Président-Kennedy et la rue Sherbrooke, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. Cette protection s'applique seulement à la façade de l'immeuble.

La maison bénéficie d'une aire de protection.

Plan au sol :

Rectangulaire

Nombre d'étages :

3

Groupement :

En rangée

Structure :

  • Indéterminé

Saillies :

  • Balcon
  • Escalier
  • Mur coupe-feu
  • Oriel
  • Porche

Toit :

  • Forme : Fausse mansarde
    Matériau : Ardoise

Porte principale :

  • contemporaine, à imposte et à baies latérales

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte
  • contemporaine, à battants

Fenêtre(s) :

  • Rectangulaire, Composée
  • Rectangulaire, Fixe
  • Rectangulaire, Porte-fenêtre

Lucarne(s) :

  • À fronton

Éléments architecturaux :

  • Appui
  • Balustrade en bois
  • Balustrade en fonte
  • Bandeau
  • Boiserie ornementale
  • Chambranle
  • Console
  • Corbeau
  • Corniche à denticules
  • Entablement
  • Frise
  • Fronton
  • Linteau
  • Portail
  • Poteau ouvragé
  • Tympan

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1975-12-17

Catégories de conservation

  • 2 - Extérieur supérieur
 
Délimitation Aire de protection Ministre de la Culture et des Communications 1979-02-19

Transfert de responsabilité

  • Exercice de certains pouvoirs par la municipalité (Montréal), 2017-09-21
    Prise d'effet : 2018-09-21
 

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Valeur patrimoniale

La maison John-L.-Jensen présente un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Cette maison, construite entre 1887 et 1889, est typique des résidences victoriennes en rangée érigées à Montréal à cette époque pour les familles aisées. Ces demeures bourgeoises étaient un substitut aux villas et aux grandes résidences individuelles devenues trop chères en raison du coût élevé des terrains. Habituellement conçues par des architectes, elles possèdent une ornementation élaborée qui emprunte à plusieurs courants et qui est représentative de l'architecture victorienne. La façade de la maison John-L.-Jensen illustre ce type par son parement en pierre de taille à bossage, son élévation de trois étages incluant le soubassement dégagé et le toit en fausse mansarde couvert d'ardoise, sa division en deux travées couronnées de lucarnes et son vocabulaire décoratif. La travée de gauche présente un oriel aux deux premiers étages, surmonté d'un balcon protégé par un avant-toit. La travée de droite comprend l'entrée principale, placée au sommet d'un escalier droit qui mène au rez-de-chaussée, et un porche ouvert. Des éléments en pierre de taille lisse, tels les bandeaux, une partie du parement de l'oriel et les chambranles, rehaussent la façade. L'ornementation est complétée par des éléments menuisés, dont la corniche de l'oriel, la frise du toit, la balustrade et l'avant-toit à fronton du balcon, le porche à consoles au toit à l'impériale ainsi que les chambranles à fronton des lucarnes. Ces composantes contribuent aux jeux d'avancées et de reculs, de symétrie et de répétition qui rythment l'ensemble auquel appartient cette façade.

La maison John-L.-Jensen présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Le traitement différent des étages correspond à la fonctionnalité intérieure d'origine, ce qui est une caractéristique des demeures bourgeoises victoriennes. Le soubassement abritait des services comme la cuisine et était desservi par une porte secondaire. Le rez-de-chaussée (l'étage noble), auquel mène l'escalier principal, était occupé par la famille propriétaire, tandis que les combles logeaient fort probablement les domestiques. Cette hiérarchie témoigne du mode de vie de la bourgeoisie pour qui la maison est un symbole de réussite sociale et un lieu de préservation de l'intimité. La valeur historiquede la maison John-L.-Jensen repose également sur son intégration dans un ensemble remarquable. Cette maison fait partie d'un groupe de quatre demeures aux façades de composition semblable. Elle s'inscrit de plus dans une enfilade de seize résidences contiguës ou mitoyennes construites entre 1886 et 1890, du côté ouest de la rue Jeanne-Mance, sur un terrain au sud de la rue Sherbrooke présentant une forte dénivellation. Trois architectes bien établis à Montréal ont participé à cette réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909). La conservation de l'ensemble a été assurée par le classement en 1975 et 1977 de chacune de ses composantes importantes, dont la façade de la maison John-L.-Jensen. La protection de façades uniquement était une première au Québec, sinon au Canada. Ce geste a assuré la sauvegarde du dernier groupe d'habitations de ce type dans le secteur du centre-ville au sud de la rue Sherbrooke et à l'ouest de la rue Saint-Laurent ainsi que d'un paysage urbain typique de Montréal et des grandes villes nord-américaines.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2008.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison John-L.-Jensen liés à ses valeurs architecturale et historique comprennent, notamment :
- son appartenance à un groupe de quatre demeures aux façades de composition semblable;
- sa situation dans un ensemble de seize maisons contiguës ou mitoyennes réunissant une maison et quinze façades classées;
- son implantation en recul de la rue;
- la division de la façade en trois étages (soubassement dégagé et rez-de-chaussée surélevé à parement en pierre de taille à bossage, fausse mansarde couverte d'ardoise) et en deux travées;
- les bandeaux en pierre de taille lisse et la frise menuisée à glyphes et denticules flanquée de corbeaux;
- les composantes de la travée de gauche, dont l'oriel au parement en pierre de taille lisse pour le soubassement et en pierre de taille à bossage et lisse pour le rez-de-chaussée, la corniche en bois à denticules, le balcon à balustrade menuisée, la porte-fenêtre à baies latérales surmontée d'une imposte ornée d'un vitrail, l'avant-toit et la lucarne au chambranle menuisés à fronton orné de denticules et d'un motif d'épi ainsi que les baies du soubassement;
- les composantes de la travée de droite, dont l'escalier droit menant à l'entrée principale, le porche ouvert menuisé à consoles au toit à l'impériale, la lucarne au chambranle menuisé à fronton orné de denticules, d'un motif d'épi et d'une frise ajourée ainsi que l'entrée du soubassement sous le perron.

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Informations historiques

La maison John-L.-Jensen a été érigée entre 1887 et 1889 et était destinée au teinturier dont elle porte le nom. Elle s'inscrit dans une enfilade de résidences contiguës ou mitoyennes, typique du paysage montréalais de cette époque.

L'ensemble formé de seize demeures apparaît entre 1886 et 1890 du côté sud de la rue Jeanne-Mance, dans la portion comprise entre la rue Sherbrooke et l'actuelle avenue du Président-Kennedy. Il s'élève sur des terres acquises de la succession de George Platt. Trois architectes bien établis à Montréal ont participé à sa réalisation, soit Alexander Cowper Hutchison (1838-1922), Alexander Francis Dunlop (1842-1923) et William McLea Walbank (1856-1909).

Au fil des ans, les maisons ont été transformées en logements et pouvaient accueillir de deux à quatre locataires. Un projet immobilier qui aurait mené à la démolition de l'ensemble est interrompu par le classement individuel, en 1975, d'une maison et de neuf façades, dont celle de la maison John-L.-Jensen. Les autres façades seront classées deux ans plus tard. La protection de façades uniquement était une première au Québec, sinon au Canada. En 1979, une aire de protection est décrétée pour chacun des seize immeubles classés. Ce geste a assuré la sauvegarde du dernier groupe d'habitations de ce type dans le secteur du centre-ville au sud de la rue Sherbrooke et à l'ouest de la rue Saint-Laurent ainsi que d'un paysage urbain typique de Montréal et des grandes villes nord-américaines. La SCHL (Société canadienne d'hypothèque et de logement) acquiert, en 1977, quatorze des seize maisons. Leur restauration est confiée à l'architecte Michael Fish et à Ian Fairlie, étudiant en architecture.

Une partie de l'ensemble est aujourd'hui une coopérative d'habitation alors que les autres résidences sont toujours des propriétés individuelles.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Montréal

Arrondissement municipal :

  • Ville-Marie

Adresse :

  • 2028, rue Jeanne-Mance
  • 2030, rue Jeanne-Mance

Latitude :

  • 45° 30' 30.059"

Longitude :

  • -73° 34' 8.958"

Désignation cadastrale :

  • Lot 1 340 588

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Références

Notices bibliographiques :

  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • NOPPEN, Luc. « Façades de la rue Jeanne-Mance ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 67-69.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 3. Montréal, Les Éditions La Presse, 1989. 560 p.

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