Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Maison mère de la Congrégation-de-Notre-Dame

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Collège Dawson
  • Maison Congrégation de Notre-Dame
  • Maison mère de la Congrégation de Notre-Dame

Région administrative :

  • Montréal

Municipalité :

  • Westmount

Date :

  • 1904 – 1908 (Construction)
  • 1956 – 1957 (Agrandissement)
  • 1986 – 1988 (Recyclage)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Mission curiale)
  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme)

Usage :

  • Services et institutions (Couvents, monastères et abbayes)

Éléments associés

Groupes associés (1)

Personnes associées (3)

Carte

Description

La maison mère de la Congrégation-de-Notre-Dame est un ensemble institutionnel religieux érigé de 1904 à 1908, qui s'inscrit dans le courant de l'architecture beaux-arts. L'édifice principal en béton armé avec un parement en brique chamois adopte un plan en « H » composé de deux grandes ailes reliées par une troisième plus courte et surmontée, en façade avant, d'un dôme. Quatre avant-corps rythment cette façade. Le terrain occupe un vaste îlot de nature bordé par deux boulevards et deux avenues. La maison mère de la Congrégation-de-Notre-Dame se situe dans un environnement urbain, dans la ville de Westmount et dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'extérieur et à l'intérieur de l'édifice principal, à l'extérieur des dépendances, ainsi qu'au terrain.

Plan au sol :

En «H»

Nombre d'étages :

5 ½

Structure :

  • Béton, ossature en béton armé

Annexes :

  • Laiterie

Saillies :

  • Avant-corps
  • Balcon
  • Campanile
  • Cheminée
  • Contrefort
  • Dôme
  • Entrée de cave
  • Escalier
  • Escalier monumental
  • Perron
  • Tourelle
  • Vestibule

Fondations :

  • Béton

Élévations :

  • Façade avant : Pierre (Taillée, Taillée), Brique

Toit :

  • Forme : À deux versants droits
    Matériau : Cuivre à baguettes

Porte principale :

  • bois, à panneaux et vitrage, à tympan

Autre(s) porte(s) :

  • bois, à panneaux et vitrage, à battants
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte
  • bois, à panneaux et vitrage, à imposte et à baies latérales
  • contemporaine, à imposte
  • entièrement vitrée, à imposte

Fenêtre(s) :

  • à arc surbaissé, Fixe
  • carrée, Fixe
  • cintrée, Fixe
  • circulaire, Rose
  • Rectangulaire, Fixe

Lucarne(s) :

  • À pignon

Éléments architecturaux :

  • Arc
  • Bandeau
  • Bas-relief
  • Chevron
  • Clé
  • Colonne
  • Corniche à modillons
  • Corniche moulurée
  • Écusson
  • Frise
  • Fronton
  • Linteau
  • Ornement sculpté
  • Pilastre
  • Plate-bande
  • Portail
  • Statue

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1977-08-19

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 6 - Intérieur notable
  • 7 - Terrain exceptionnel
  • 12 - Potentiel archéologique significatif
 

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Valeur patrimoniale

La maison mère de la Congrégation-de-Notre-Dame présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique reposant sur l'importance de la congrégation de Notre-Dame dans l'histoire de l'enseignement québécois. Cette congrégation est fondée à Montréal par Marguerite Bourgeoys (1620-1700) en 1658 afin d'éduquer les jeunes Françaises et Autochtones de la colonie. Elle s'installe d'abord au coeur du noyau historique de Montréal, d'où elle gère un réseau d'établissements qui s'étend progressivement, aux XVIIIe et XIXe siècles, à l'ensemble du Québec et compte même des écoles dans le reste du Canada et aux États-Unis. À la suite de la création du ministère de l'Éducation du Québec en 1964, la gestion du système d'éducation reviendra à l'État. La maison mère de la Congrégation-de-Notre-Dame est donc un témoin important du rôle de cette communauté dans l'enseignement du XVIIe au XXe siècle.

L'ensemble présente aussi un intérêt pour sa valeur architecturale. D'une grande modernité, le bâtiment principal est réalisé selon les plans des architectes Jean-Omer Marchand (1873-1936) et Samuel Stevens Haskell (1871-1913), principaux représentants de l'architecture beaux-arts à Montréal. Il est une illustration de ce courant notamment par la composition tripartite des élévations, la symétrie de la façade avant, la clarté du plan et l'emploi de détails puisés dans divers styles historiques, comme la coupole d'inspiration byzantine ainsi que les ouvertures cintrées typiques du style roman. L'utilisation de la brique chamois comme parement le distingue des bâtiments conventuels montréalais de l'époque, qui privilégient la pierre grise. L'emploi de cette brique, caractérisée par son faible taux de rétention d'eau assurant une grande durabilité, constitue une innovation technique. De plus, le bâtiment figure parmi les premiers immeubles québécois dont la charpente est entièrement constituée de béton armé. Le bâtiment principal de cet ensemble se démarque ainsi des immeubles contemporains par ses grandes qualités formelles et techniques.

L'ensemble présente également un intérêt pour sa valeur historique reposant sur la renommée de ses architectes. Jean-Omer Marchand est l'un des architectes québécois les plus réputés du premier quart du XXe siècle en raison de sa formation poussée, de sa grande maîtrise technique et de ses innovations formelles. C'est le premier architecte canadien à obtenir un diplôme de l'École des beaux-arts de Paris, en 1903, ce qui lui confère un grand prestige et lui donne accès aux commandes publiques. Mieux formé aux impératifs techniques de la construction que les architectes québécois de sa génération, il est l'un des pionniers de l'utilisation du béton armé au Québec. Formellement, il se rattache à l'éclectisme de son époque et emprunte à plusieurs courants stylistiques. Néanmoins, il favorise souvent une architecture beaux-arts plus sobre que celle qui est courante. Il se distingue notamment par ses réalisations institutionnelles et plusieurs de ses oeuvres marquent le paysage bâti canadien, comme le parlement d'Ottawa réalisé en collaboration avec John A. Pearson (1867-1940), dont la construction s'échelonne de 1916 à 1927, ou encore la prison de Bordeaux à Montréal conçue avec Raoul-Adolphe Brassard (1877-1927) et érigée de 1907 à 1912. D'origine étasunienne, Samuel Stevens Haskell étudie également à l'École des beaux-arts de Paris, où il rencontre Marchand. Les deux architectes seront associés de 1903 à 1913. L'édifice principal de la maison mère de la Congrégation-de-Notre-Dame est l'une de leurs oeuvres maîtresses.

L'ensemble présente en outre un intérêt pour sa valeur paysagère. Les dimensions considérables du terrain, le couvert végétal dense constitué d'arbres matures ainsi que l'implantation harmonieuse des bâtiments au coeur d'un boisé urbain font du site historique un îlot de nature dans ce quartier de l'île de Montréal.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de la maison mère de la Congrégation-de-Notre-Dame liés à ses valeurs historique, architecturale et paysagère comprennent, notamment :
- sa situation en retrait des rues, dans un environnement urbain, dans la ville de Westmount et dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal;
- l'étendue du terrain occupant un îlot entier d'un quartier urbain;
- son couvert végétal dense comprenant des arbres matures;
- l'intégration harmonieuse des bâtiments à l'environnement;
- les éléments du bâtiment principal rattachés à l'architecture beaux-arts, dont la composition tripartite des élévations (soubassement, étage noble, étage en attique), la longue façade principale symétrique comprenant quatre avant-corps ainsi que le plan en « H »;
- ses éléments d'esprit byzantin, dont le grand dôme flanqué de quatre petites coupoles;
- ses éléments d'esprit roman, dont le regroupement de trois baies aux extrémités des ailes, les angles arrondis des ailes, les voussures et les ouvertures cintrées;
- ses ouvertures, dont l'entrée principale comprenant des pilastres monumentaux couronnés par un fronton, les fenêtres nombreuses et de grandes dimensions et les lucarnes;
- les innovations techniques, comme la structure de béton armé et le parement de brique chamois;
- l'utilisation de la pierre pour le soubassement, les bandeaux et l'ornementation;
- le toit à versants droits couvert de cuivre;
- les frontons ornant l'extrémité des ailes;
- la statue de Notre-Dame-de-la-Garde surmontant la coupole.

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Informations historiques

La congrégation de Notre-Dame est fondée à Montréal par Marguerite Bourgeoys (1620-1700) en 1658 afin d'éduquer les jeunes Françaises et Autochtones de la colonie. Elle s'installe d'abord au coeur du noyau historique de Montréal, d'où elle gère un réseau d'établissements d'enseignement qui s'étend progressivement, aux XVIIIe et XIXe siècles, à l'ensemble du Québec et compte même des écoles dans le reste du Canada ainsi qu'aux États-Unis. À la suite de la création du ministère de l'Éducation du Québec en 1964, les communautés religieuses comme la congrégation de Notre-Dame perdent leur rôle de gestionnaire du système d'éducation qui revient alors à l'État.

En 1880, la congrégation déménage en retrait du centre-ville, dans une maison nouvellement construite. Elle réintégrera son ancienne maison mère du Vieux-Montréal après l'incendie de l'édifice dit « de la Montagne » en 1893.

En 1903, la communauté décide de s'établir aux limites de Montréal et de Westmount. Elle acquiert alors un terrain des Sulpiciens et engage une firme d'architectes, l'année suivante. La construction de la maison mère actuelle débute en 1904, selon les plans des architectes Jean-Omer Marchand (1873-1936) et Samuel Stevens Haskell (1871-1913). La communauté y emménage en juillet 1908.

Jean-Omer Marchand et Samuel Stevens Haskell ont été formés à l'École des beaux-arts de Paris, où ils se sont rencontrés. Marchand est l'un des architectes québécois les plus réputés du premier quart du XXe siècle en raison de sa formation poussée, de sa grande maîtrise technique et de ses innovations formelles. C'est le premier architecte canadien à obtenir un diplôme de l'École des beaux-arts de Paris, en 1903, ce qui lui confère un grand prestige et lui donne accès aux commandes publiques. Plusieurs de ses oeuvres marquent le paysage bâti canadien, comme le parlement d'Ottawa réalisé en collaboration avec John A. Pearson (1867-1940), dont la construction s'échelonne de 1916 à 1927, la cathédrale de Saint-Boniface à Winnipeg érigée en 1907 ou encore la prison de Bordeaux à Montréal conçue avec Raoul-Adolphe Brassard (1877-1927) et érigée de 1907 à 1912. Haskell et Marchand seront associés de 1903 à 1913. D'une grande modernité, la maison mère de la Congrégation-de-Notre-Dame est l'une de leurs oeuvres maîtresses.

L'immeuble a subi quelques modifications au cours de son histoire. La structure a d'abord été consolidée en 1922 et 1923, puis l'aile arrière a été allongée selon les plans de l'architecte Gaston Gagnier (1906-1982) en 1956-1957.

La maison mère de la Congrégation-de-Notre-Dame est classée en 1977. La communauté religieuse quitte cette résidence en 1985. Vendue au collège Dawson, elle est transformée en cégep de 1986 à 1988. La reconversion affecte principalement les espaces intérieurs, alors que l'immeuble conserve son apparence extérieure originale.

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Emplacement

Region administrative :

  • Montréal

MRC :

  • Montréal

Municipalité :

  • Westmount

Adresse :

  • 4001, boulevard De Maisonneuve Ouest
  • 3040, rue Sherbrooke Ouest

Latitude :

  • 45° 29' 22.1"

Longitude :

  • -73° 35' 15.3"

Désignation cadastrale

Circonscription foncière Division cadastrale Désignation secondaire Numéro de lot
Montréal Cité de Montréal (quartier Saint-Antoine) Absent 1654-16 ptie
1654-8 ptie
1654-9 à 28

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Références

Notices bibliographiques :

  • BISSON, Pierre-Richard. « Maison mère des religieuses de la congrégation de Notre-Dame de Montréal ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 121-123.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • PINARD, Guy. Montréal, son histoire, son architecture. Vol. 4. Montréal, Éditions du Méridien, 1991. 504 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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