Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Site archéologique des Casernes-de-Blairfindie

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Montérégie

Municipalité :

  • Saint-Jean-sur-Richelieu

Date :

  • 1814‑01‑01 – 1814‑09‑01 (Construction)
  • vers 1839 (Démolition)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thématique :

  • Patrimoine militaire

Usage :

  • Services et institutions (Installations de défense militaire > Casernes)

Éléments associés

Événements associés (1)

Groupes associés (2)

Personnes associées (1)

Carte

Description

Le site archéologique des Casernes-de-Blairfindie renferme les vestiges enfouis d'un ancien camp militaire érigé en 1814. Le périmètre classé se présente comme d'anciens champs labourés parsemés de végétations herbacées et arbustives où certains vestiges (baraques, écuries, corps de garde, puits, etc.) de maçonnerie affleurent la surface du sol. Le site archéologique des Casernes-de-Blairfindie est situé dans un méandre de la rivière L'Acadie, dans le secteur Saint-Luc de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Ce bien est classé site patrimonial. La protection s'applique au terrain et à ce qui s'y trouve.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Site patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 1980-05-31

Catégories de conservation

  • 9 - Terrain notable
  • 10 - Bien classé pour son intérêt archéologique

Statuts antérieurs

  • Reconnaissance, 1977-07-25
 

Haut de la page

Valeur patrimoniale

Le site archéologique des Casernes-de-Blairfindie présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Ce site est un témoin de la guerre de 1812 et des efforts des Britanniques et des Canadiens pour protéger la frontière séparant les États-Unis et les colonies britanniques. Ce conflit, qui découle des luttes politiques engendrées par les guerres napoléoniennes, débute en 1812 alors que les Américains déclarent la guerre à l'Angleterre et entreprennent la conquête de l'Amérique du Nord britannique. Pour protéger Montréal des attaques américaines, sir George Prevost (1767-1816), gouverneur en chef de l'Amérique du Nord britannique, fait ériger plusieurs camps sur les principales voies de communication de la rive sud. Les casernes de Blairfindie sont ainsi construites, vraisemblablement sur un ancien camp nommé Halfway House, quelques mois seulement avant la fin du conflit en 1814. Ces casernes accueillent le 19e régiment de cavalerie des Dragons légers (19th Light Dragoons). La position stratégique de ce poste au centre d'un réseau de forts (fort de Chambly, fort Saint-Jean, vieux fort de Laprairie et blockhaus de Lacolle), à la croisée des routes reliant La Prairie à Saint-Jean et Chambly à Odelltown, permet à la cavalerie de se déplacer aisément d'un point à l'autre pour barrer la route à une éventuelle attaque américaine. Les casernes n'ont toutefois connu aucun fait d'armes, les tentatives de prise de Montréal par les troupes américaines ayant eu lieu avant leur construction. Malgré la signature du traité de paix le 24 décembre 1814, à Gand en Belgique, les casernes continuent d'être occupées par divers contingents jusqu'en 1827. Elles sont par la suite occupées par des gardiens jusqu'à ce qu'elles soient détruites vers 1839. Le site archéologique des Casernes-de-Blairfindie relate l'activité militaire de la guerre de 1812 au Canada et constitue à ce jour un des rares témoins de ces événements.

Le site archéologique des Casernes-de-Blairfindie présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur archéologique. Étant un des rares postes militaires de cette époque à avoir conservé son intégrité à l'abri des aménagements modernes, ce site permet la compréhension de l'organisation d'un camp et des modes de vie de ses occupants. Les recherches archéologiques ont permis de localiser plusieurs bâtiments et d'investiguer plus particulièrement l'écurie ouest, le corps de garde et les latrines des officiers. Ces constructions étaient faites de bois et assises sur des fondations en maçonnerie. Une partie de la palissade a également été mise au jour. L'étude des pratiques d'hygiène a démontré que les déchets domestiques des militaires étaient principalement rejetés à l'extérieur de la palissade, limitant ainsi l'accumulation des détritus à l'intérieur du camp. L'analyse des artefacts démontre que bon nombre d'objets en céramique fine sont importés d'Angleterre, tandis que les poteries plus communes proviennent avant tout des industries nord-américaines. La position des casernes à proximité de la rivière Richelieu, axe commercial d'importance, offre à ces dernières un accès facile aux biens en circulation au Canada et aux États-Unis. Sa courte période d'occupation donne ainsi la chance aux archéologues de cibler aisément cet épisode de notre histoire et de mieux comprendre les comportements socioculturels des militaires cantonnés dans un avant-poste du Québec rural.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2009.

Haut de la page

Éléments caractéristiques

Les éléments clés du site archéologique des Casernes-de-Blairfindie liés à ses valeurs historique et archéologique comprennent, notamment :
- la position stratégique du site à la croisée des routes reliant La Prairie à Saint-Jean et Chambly à Odelltown, dans un méandre de la rivière L'Acadie et à proximité de la frontière canado-américaine;
- ses vestiges archéologiques préservés « in situ » dont les fondations de bâtiments en maçonnerie (baraques, écuries, corps de garde, puits, etc.);
- la portion résiduelle du site renfermant des contextes archéologiques propices à la recherche et à l'interprétation du lieu.

Haut de la page

Informations historiques

Au début du XIXe siècle, les guerres napoléoniennes se déroulant en Europe entraînent une lutte politique entre l'Angleterre et les États-Unis. La domination britannique sur les mers, la fouille de navires américains pendant le blocus napoléonien et le recrutement forcé de marins américains en Angleterre poussent les États-Unis, le 18 juin 1812, à prendre les armes contre leur ancienne mère patrie. Les Américains dirigent alors leurs attaques vers l'Amérique du Nord britannique, qu'ils entreprennent de conquérir. D'un côté, l'armée britannique, soutenue par les corps de milice, est bien entraînée mais en nombre inférieur, la plupart des effectifs militaires étant sur le front européen, tandis que de l'autre, l'armée américaine est nombreuse mais désorganisée. Par conséquent, le conflit prend avant tout la forme d'échauffourées le long de la frontière du Haut et du Bas-Canada.

Sir George Prevost (1767-1816), gouverneur en chef de l'Amérique du Nord britannique et commandant de l'armée, tient à protéger Montréal de l'avancée des troupes américaines. Pour ce faire, il trace une ligne de défense sur la rive sud. La construction des casernes de Blairfindie, en 1814, s'insère dans ce contexte. Elles sont érigées sur un ancien camp nommé Halfway House. Leur construction est toutefois postérieure aux tentatives américaines d'envahir Montréal. Mais l'emplacement est stratégique. D'une part, le site est positionné à la croisée des deux importantes voies de communication reliant La Prairie à Saint-Jean et Chambly à Odelltown et se retrouve au centre d'un plus vaste réseau de forts. Les troupes cantonnées aux casernes peuvent ainsi rapidement se rendre d'un point à un autre et bloquer l'avancée d'éventuels envahisseurs. D'autre part, la rivière L'Acadie, située à proximité, rend les terres de la région marécageuses, ce qui oblige l'ennemi à emprunter les routes aménagées.

La construction des casernes se fait entre les mois de janvier et août 1814. Elles accueillent les hommes du 19e régiment de cavalerie des Dragons légers (19th Light Dragoons), débarqués à Québec en 1813. Le poste abrite environ 80 soldats et quelques officiers, tandis que les écuries peuvent loger une centaine de chevaux. Le site comprend les logements pour les officiers et soldats, des corps de garde, des écuries, la forge du maréchal-ferrant, le quartier du sergent-major, le mess des officiers, les latrines, deux puits et quelques bâtiments secondaires, le tout enceint d'une petite palissade. Les bâtiments sont faits de bois et la plupart sont assis sur une fondation en pierres maçonnées.

Après la fin du conflit en Europe, la Grande-Bretagne envoie un important contingent en Amérique du Nord, ce qui contribue à accélérer la fin des hostilités. Le traité de paix est signé la veille de Noël 1814 et fixe définitivement la frontière canado-américaine, telle qu'on la connaît aujourd'hui.

Bien que les casernes de Blairfindie ne soient le théâtre d'aucun fait d'armes, elles sont utilisées par l'armée jusqu'en 1827. La crainte de voir resurgir un conflit avec les voisins du sud pousse les autorités à conserver des effectifs près de la frontière. Par la suite, le site est pratiquement abandonné, occupé seulement par un ou deux soldats ayant la garde du poste. C'est probablement en 1839 que les casernes sont démantelées. Les lieux sont par la suite voués à l'agriculture.

En 1976, des relevés archéologiques sont pratiqués sur le lieu, révélant son riche potentiel. Puis en 1980, des fouilles sont menées sur différents secteurs du site.

Le site archéologique des Casernes-de-Blairfindie est reconnu en 1977 et classé trois ans plus tard.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Montérégie

MRC :

  • Le Haut-Richelieu

Municipalité :

  • Saint-Jean-sur-Richelieu

Adresse :

  • avenue des Pins
  • rue des Trembles

Lieux-dits :

  • Blairfindie
  • Saint-Luc

Localisation informelle :

Situé à l'angle de l'avenue des Pins et de la rue des Trembles.

Latitude :

  • 45° 22' 59.9"

Longitude :

  • -73° 22' 16.5"

Désignation cadastrale :

  • Lot 3 626 204

Code Borden

BiFi-1      

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • CADIEUX, Pierre-B. et Réal FORTIN. Les constructions militaires du Haut-Richelieu. Saint-Jean-sur-Richelieu, Éditions Mille Roches, 1977. 123 p.
  • Commission des biens culturels du Québec. Répertoire des motifs des biens classés et reconnus (document interne). Québec, 2003. s.p.
  • POTHIER, Louise. « Casernes de Blairfindie, 1813-1827 ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome II. Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 303-304.
  • PROULX, André et Gilles ROUSSEAU. Casernes de Blairfindie. s.l. Ministère des Affaires culturelles, 1981. 119 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013