Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Fondation du Jardin botanique de Montréal

Type :

Événement

Date :

  • 1931‑06‑09

Période historique :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thème commémoratif :

  • Sciences

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Statuts

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Synthèse

Le Jardin botanique de Montréal est fondé le 9 juin 1931. Situé dans l'est de Montréal, il renferme plus de 22 000 espèces de plantes, exposées dans 10 serres, un arboretum et une trentaine de jardins thématiques.

Le Jardin botanique est l'œuvre du frère Marie-Victorin, Conrad Kirouac (1885-1944), un religieux des Frères des Écoles chrétiennes. Il est spécialiste de la flore québécoise et professeur à l'Institut de botanique de l'Université de Montréal. La création du Jardin répond à trois objectifs : conserver le patrimoine floral du Québec, populariser la botanique et enrichir la culture scientifique francophone en plein développement durant l'entre-deux-guerres. Après avoir lancé l'idée en 1925, le frère Marie-Victorin met sur pied en 1930 l'Association du jardin botanique de Montréal afin de faire cheminer le projet auprès de l'administration municipale. Il connaît bien le maire Camillien Houde, élu en 1928, car il fut son enseignant au Collège LaSalle à Longueuil.

Le 9 juin 1931, Marie-Victorin parvient à convaincre le Conseil municipal de la faisabilité et de l'intérêt pour la Ville d'une telle institution. Il faut toutefois attendre le mois de décembre 1931 pour que les travaux puissent débuter. L'aménagement du Jardin botanique fait partie de la stratégie de Montréal pour atténuer le chômage en période de crise économique. L'architecte municipal, Lucien Kérouak, est responsable de la construction des bâtiments. Les travaux paysagistes sont confiés à l'horticulteur allemand Henry Teuscher, recommandé par le Jardin botanique de New York. L'architecte-paysagiste Frederick Gage Todd collabore également au projet.

Le site retenu se trouve dans l'immense parc Maisonneuve, créé par la municipalité du même nom avant la Première Guerre mondiale. Amorcés en 1931, les travaux sont suspendus en 1933, car la Ville n'a plus d'argent pour financer son programme de travaux publics.

Le 24 avril 1936, la Ville de Montréal crée un conseil d'administration conjoint avec le frère Marie-Victorin et libère des sommes suffisantes pour achever les travaux. En outre, le gouvernement du Québec, dirigé par Maurice Duplessis, contribue financièrement au projet. Le chantier, relancé en 1936, devient l'un des plus imposants à Montréal. Plus de 700 ouvriers y travaillent et onze millions de dollars sont investis. Le Jardin botanique ouvre ses portes en 1939. La même année, le frère Marie-Victorin y déménage son laboratoire et l'Institut de botanique de l'Université de Montréal, ce qui permet de solidifier les liens entre le Jardin et le milieu universitaire. L'institution est à la fois un espace récréatif, un centre de formation et un pôle de recherche scientifique.

En 1956, la Ville retire au directeur scientifique sa place au conseil d'administration et l'accorde à un fonctionnaire municipal. L'établissement, jadis géré en collaboration avec le milieu scientifique, est désormais un service public sous la seule responsabilité du Conseil municipal. Le directeur scientifique poursuit néanmoins la coordination des affaires universitaires.

Le Jardin connaît un essor important à partir des années 1980 sous l'effet conjugué des préoccupations environnementales, de l'augmentation de son budget et de l'intérêt croissant pour la flore internationale. De nouvelles installations accentuent sa vocation touristique, dont les jardins du Japon, de Chine et des Premières Nations, ainsi que l'Insectarium.

La fondation du Jardin botanique en 1931 est une étape importante dans l'avancement de la culture scientifique québécoise. Il est reconnu comme l'un des plus importants au monde.

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Références

Notices bibliographiques :

  • AUDET, René. « Frère Marie-Victorin, environnementaliste ». Bulletin d'histoire politique. Vol. 23, no 2 (2015), p. 48-65.
  • BOUCHARD, André et Francine HOFFMAN. Le Jardin botanique de Montréal: esquisse d'une histoire. Saint-Laurent, Fides, 1998. 111 p.
  • CAILLOUX, Marcel. « Souvenirs du frère Marie-Victorin, de son Institut et de son Jardin botanique ». Liberté. Vol. 39, no 6 (1997), p. 68-84.
  • CLERK, Nathalie. « Le Jardin Botanique de Montréal ». Journal of the Society for the Study of Architecture in Canada/Journal de la société pour l'étude de l'architecture au Canada. Vol. 34, no 2 (2009), p. 113-139.
  • DAGENAIS, Michèle. « Le Jardin botanique de Montréal: une responsabilité municipale? ». Revue d'histoire de l'Amérique française. Vol. 52, no 1 (1998), p. 3-22.
  • Espace pour la vie. « 80 ans d’histoire et d’Archives au Jardin botanique de Montréal ». Ville de Montréal. Ville de Montréal - Portail officiel [En ligne]. http://montrealweb.ville.montreal.qc.ca/jardin/archives/histoire/histoire_accueil.php.
  • GINGRAS, Yves. « Le frère Marie-Victorin, l’âme du Jardin botanique ». Quatre-temps. Vol. 30, no 2-3 (2006), p. 16-19.
  • PROVENCHER, Jean. Chronologie du Québec depuis 1534. Quatrième édition mise à jour. Montréal, Boréal, 2017. 400 p.

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