Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Construction du troisième palais de l'Intendant

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Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Données historiques

Incendie

Date :

  • 1725‑12‑28

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Synthèse

Pour la deuxième fois durant son mandat d'intendant, Michel Bégon subit la perte de son logis et de ses biens par le feu alors qu'un nouvel incendie se déclare au palais dans la nuit du 28 décembre 1725. Les dégâts sont toutefois moins importants que lors du premier incendie, les murs, les voûtes et les cheminées demeurant en relative bonne condition. La reconstruction peut ainsi commencer dès le lendemain matin sous les ordres de l'ingénieur militaire Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry. En apportant plusieurs modifications dans l'architecture et le choix des matériaux de ce qui allait être le troisième palais de l'Intendant, l'ingénieur s'assure de construire un édifice plus sécuritaire tout en conservant son éclat et son prestige.

Les efforts de Chaussegros de Léry sont d'abord dirigés vers le toit désormais à deux versants et munis de murs coupe-feu dépassant de deux pieds le sommet de l'édifice, mais tout de même recouvert d'ardoise, un matériau des plus prestigieux pour couvrir une toiture. Les éléments ornementaux en pierre de la façade sont pour leur part restaurés et améliorés. Le palais, avec ses grands jardins et sa cour intérieure munie d'un dallage de grès vert équarri, témoigne ainsi toujours aussi bien de la stature de son occupant principal. Notons aussi qu'en plus d'embellir la cour, le dallage permet aux marchandises d'être acheminées sur le site du palais en y conservant une certaine propreté. Aussi l'aménagement intérieur du nouveau palais est-il similaire à celui du précédent. Les pièces sont toujours aménagées à l'enfilade, c'est-à-dire qu'aucun corridor ne les relie entre elles, l'aile ouest est toujours réservée aux appartements de l'Intendant et l'aile est aux fonctions administratives de l'édifice. Le rehaussement du toit sur un étage de maçonnerie permet néanmoins la construction d'un « vrai » troisième étage, auparavant aménagé dans les combles de la toiture. Celui-ci, appelé « l'étage quarré », contient notamment une grande bibliothèque ainsi qu'une chapelle du côté est. Le reste de sa superficie est surtout constitué de chambres pour les visiteurs et domestiques. Enfin, le bel-étage est toujours muni des matériaux les plus luxueux afin de souligner l'importance des activités quotidiennes s'y déroulant.

Le premier intendant occupant le troisième palais, Claude-Thomas Dupuy, manifeste toutefois une certaine réserve quant à son aspect général. Aussi entreprend-il lui-même de le rendre « plus représentatif d'une demeure aristocratique » sans se soucier des recommandations de Chaussegros de Léry. Il ordonne par exemple l'ajout de parquets, de corniches et de lambris de bois et le remplacement de cheminées de plâtres par d'autres en bois massif. À l'extérieur, Dupuy entreprend l'ajout de fontaines et de canaux pour embellir les jardins, des projets interrompus par son rappel soudain à la métropole suite à ses agissements jugés indécents par le gouverneur. Son successeur, Gilles Hocquart, est quant à lui beaucoup plus favorable à la vision utilitaire du palais entretenue par l'ingénieur. En 1749, le voyageur suédois Pehr Kalm qualifie le troisième palais de l'Intendant d'un édifice « qu'on pourrait prendre pour un château » en plus de souligner la présence d'un « grand et beau jardin ». Les rénovations de Chaussegros de Léry parviennent ainsi sans contredit à conserver le prestige du palais de l'Intendant tout en le sécurisant face à la menace d'un nouvel incendie ravageur.

En 1745, par crainte d'une attaque anglaise, une nouvelle enceinte est élevée autour du palais selon les plans de Chaussegros de Léry. Après plusieurs années de guerre, la Nouvelle-France passe aux mains des Anglais en 1759 suite à la perte de Québec. Ces derniers reconnaissent néanmoins le caractère prestigieux du palais qui, situé en basse-ville, est épargné des bombardements. Les autorités britanniques, préférant occuper le château Saint-Louis en haute-ville, y installent alors des casernes et y entreposent leur matériel.

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Références

Notices bibliographiques :

  • MERCIER-MÉTHÉ, Rosalie. L'intendant de la Nouvelle-France et l'architecture : La convenance dans un contexte colonial. Cahiers d'archéologie du CELAT, 35. Québec, CELAT, 2012. 87 p.
  • MOUSSETTE, Marcel. Le site du Palais de l'Intendant à Québec : Genèse et structuration d'un lieu urbain. Nouveaux cahiers du CÉLAT, 10. Québec, Septentrion, 1994. 229 p.

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