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Parution du roman L'avalée des avalés de Réjean Ducharme

Type :

Événement

Date :

  • 1966‑09‑16

Période historique :

  • Le Québec contemporain (après 1960)

Thème commémoratif :

  • Arts, culture et communications

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Événement historique Ministre de la Culture et des Communications 2016-08-12
 

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Synthèse

La parution du roman de Réjean Ducharme, L'avalée des avalés, le 16 septembre 1966, dans la collection Blanche de l'éditeur français Gallimard, est un événement qui vient bouleverser le monde littéraire québécois. Cette oeuvre apparaît dès sa parution comme un classique de la littérature québécoise. Le récit présente le monologue intérieur d'une jeune fille, Bérénice, qui rejette le monde des adultes et les valeurs traditionnelles.

Dès sa sortie, le roman L'avalée des avalés connaît un important succès. Il est réédité à deux reprises au cours des deux mois qui suivent son apparition en librairie. Il est aussi traduit en anglais, en espagnol, en allemand ainsi que dans une langue scandinave. En 1967, les éditions du Bélier, une maison québécoise, publie le texte en format de poche.

La parution de L'avalée des avalés soulève aussi des questionnements. Les éditeurs montréalais sont accusés d'avoir échappé un livre important. Réjean Ducharme, dans une rare entrevue, affirme qu'un manuscrit transmis à un éditeur montréalais : le Cercle Livre de France, a fait l'objet d'un refus. Il a donc tenté sa chance du côté de la France.

Plusieurs journaux québécois et français encensent l'oeuvre de Ducharme. Bénéficiant de l'appui de plusieurs critiques littéraires et écrivains français renommés, le livre est un finaliste pour le Prix Goncourt. Parallèlement, une polémique voit le jour dans les journaux au sujet de l'identité de l'auteur et de sa réelle existence. Comme Ducharme refuse de rencontrer les journalistes et ne souhaite pas intervenir sur la place publique, certains affirment que la publication d'un premier roman au propos aussi riche et aux références culturelles si nombreuses d'un auteur québécois de 24 ans, jusque-là inconnu du monde littéraire, cache un canular. Les théories sur l'identité de Ducharme se multiplient et l'éditeur, la maison Gallimard, décide d'envoyer un émissaire au Québec pour rassurer le lectorat français sur l'existence de l'auteur. C'est un journaliste du quotidien Le Nouvelliste qui retrouve finalement l'auteur et prend quelques photographies, ce qui a pour effet de calmer le débat. D'octobre 1966 au mois d'août 1968, le roman, mais plus particulièrement l'identité de son auteur, se retrouve ainsi fréquemment à la une des journaux.

L'avalée des avalés provoque la stupéfaction des lecteurs et des critiques. La révolte contre l'ordre des choses et l'univers éclaté que propose Ducharme s'inscrivent dans le Québec des années 1960, tout en étant novateur. Le roman reflète notamment les changements de valeurs de la société québécoise. La richesse de l'écriture, caractérisée entre autres par les nombreuses métaphores, contribue au succès du roman. Ce qui rend l'oeuvre encore plus particulière est le langage de Ducharme. L'emploi de plusieurs types de langage, dont un créé pour l'héroïne, vient bouleverser la tradition littéraire romanesque et distingue nettement Ducharme de ses contemporains. Les 79 chapitres qui divisent le texte confèrent un rythme peu commun au récit.

En plus d'être finaliste pour l'obtention du Prix Goncourt, le roman de Ducharme est consacré par plusieurs prix littéraires en 1966 et 1967. L'oeuvre remporte le Prix du Gouverneur général dans la catégorie poésie ou théâtre de langue française et le Prix du roman au concours littéraire de la province de Québec.

Premier roman de l'auteur mystérieux, L'avalée des avalés de Réjean Ducharme marque dès sa parution l'imaginaire collectif par la richesse de son propos et la force de son message. Le roman a su influencer plusieurs lecteurs et écrivains. L'avalée des avalés est considéré comme une oeuvre référence dans le paysage romanesque du Québec et de la francophonie internationale.

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Intérêt patrimonial

Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:

La parution du roman L'avalée des avalés, le 16 septembre 1966, est un événement important dans l'histoire de la littérature québécoise. Écrit par Réjean Ducharme, le roman est édité dans la collection Blanche de la maison Gallimard, à Paris. Dès sa sortie, le roman connaît un important succès en France et au Québec. Il est notamment encensé par des critiques et des écrivains renommés qui relèvent son caractère novateur et la richesse de son écriture. Il est réédité à deux reprises au cours des deux mois qui suivent son apparition en librairie. Il est aussi traduit en anglais, en espagnol, en allemand et dans une langue scandinave. En 1967, les éditions du Bélier, une maison québécoise, publie le roman en format de poche.

La parution de L'avalée des avalés soulève des questionnements qui ajoutent à l'intérêt du public pour le livre. La publication chez un prestigieux éditeur français d'un premier roman de cette qualité par un auteur québécois de 24 ans, jusque-là inconnu du monde littéraire, surprend. Devant la volonté de l'auteur de préserver l'anonymat, certains suspecteront un canular, ce qui donnera naissance à l'Affaire Ducharme.

En 1966 et 1967, le roman de Ducharme est consacré par plusieurs prix littéraires. L'oeuvre remporte le Prix du Gouverneur général dans la catégorie poésie ou théâtre de langue française et le Prix du roman au concours littéraire de la province de Québec. L'oeuvre est également finaliste pour l'obtention du prix Goncourt.

De nos jours, L'avalée des avalés est un classique de la littérature au Québec et dans la francophonie internationale. Le roman est un emblème de l'effervescence de la littéraire québécoise de la décennie 1960; il a influencé plusieurs lecteurs et écrivains.

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Références

Notices bibliographiques :

  • Bibliothèque et Archives nationales du Québec. La ligne du temps du Québec [En Ligne]. https://numerique.banq.qc.ca/ligne-du-temps
  • BIRON, Michel, François DUMONT et Élisabeth NARDOUT-LAFARGE. Histoire de la littérature québécoise. Montréal, Boréal, 2007. 689 p.
  • CAMPEAU, Sylvain et Patrick MOREAU. Quinze classiques de la littérature québécoise. Montréal, FIDES, 2015. 265 p.
  • DUPRIEZ, Bernard. « L'Avalée des avalés ». LEMIRE, Maurice. Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec, tome IV: 1960-1969. Montréal, Fides, 1980, s.p.
  • GAUVIN, Lise et Gaston MIRON. Écrivains contemporains du Québec. Montréal, L'hexagone, 1998. 608 p.
  • HAMEL, Réginald, John HARE et Paul WYCZYNSKI. Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord. Montréal, Fides, 1989. 1364 p.
  • LAPOINTE, Martine-Emmanuelle. Emblèmes d'une littérature. Montréal, FIDES, 2008. 368 p.
  • MAILHOT, Laurent. La littérature québécoise depuis ses origines : essai. Montreal, Typo, 1996. 445 p.
  • MÉNARD, Valérie. L'influence de Réjean Ducharme chez les écrivains de la génération X. Université Mc Gill, 2004. 130 p.
  • PAVLOVIC, Myrianne. « L'affaire Ducharme ». Voix et images. Vol. 6, no 1 (1980), p. 75-95.
  • PERRON, Gilles. « Les tourments de l'enfance : l'avalée des avalés de Réjean Ducharme ». Québec français. No 122 (2001), p. 85-87.
  • PROVENCHER, Serge. Anthologie de la littérature québécoise. Montréal, ERPI, 2016. 221 p.

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