Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Bochart de Champigny, Jean

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2013-09-12
 
Inventorié --
 

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Synthèse

Né vers 1643 en France, Jean Bochart de Champigny est le fils de Jean Bochart de Champigny, seigneur et administrateur royal, et de Marie de Boyvin.

Issu d'une des plus illustres familles de la noblesse de robe, Bochart de Champigny étudie dans un collège des Jésuites. Par la suite, il suit probablement une formation en droit, conformément à la tradition familiale, mais ne pratique jamais le métier d'avocat.

Avant son mariage, Bochart de Champigny reçoit de son père les seigneuries de Noroy et de Bachaumont. À la mort de ce dernier, en 1691, il hérite de la seigneurie de Champigny-sur-Marne.

En 1686, Bochart de Champigny est choisi pour remplir la charge d'intendant de la Nouvelle-France. Son intendance, d'une durée de seize années, est particulièrement marquée par des conflits contre les Cinq Nations iroquoises et les colonies anglaises. Bien que la conduite de la guerre repose pour l'essentiel sur les épaules du gouverneur, son rôle dans les opérations militaires est néanmoins vital. Il est notamment responsable d'administrer les assises logistiques des campagnes, au nombre desquelles figurent le budget, l'érection de forts ainsi que le transport et l'entretien des troupes. En 1701, il participe aux négociations menant à la signature du traité de la Grande Paix de Montréal.

En ce qui a trait à sa politique intérieure, Bochart de Champigny parvient à mener certaines réformes. Constatant la situation particulièrement déplorable des indigents de la colonie, il contribue à mettre en place les Bureaux des pauvres, un dispositif d'assistance visant à soulager la misère des plus pauvres et à leur trouver du travail. Il oeuvre, non sans difficultés, à réduire les abus qui sont devenus le corollaire de la traite des fourrures dans l'Ouest. L'intendant tente également de stimuler et diversifier l'économie en encourageant les pêcheries, l'exploitation des ressources forestières et la culture du lin et du chanvre, mais remporte un succès mitigé.

En 1702, après avoir occupé ses fonctions sous trois gouverneurs, Bochart de Champigny retourne en France pour servir d'intendant maritime au Havre. Dans les années qui suivent, le secrétaire d'État de la Marine, Jérôme Phélypeaux de Pontchartrain, le consulte régulièrement sur l'administration de la colonie.

Il est décédé au Havre le 27 septembre 1720.

Il avait épousé, en 1666, Marie-Madeleine de Chaspoux, fille de Jacques de Chaspoux, contrôleur général des mines et minières de France et trésorier de France à Tours, et de Marie-Esther d'Archambault.

Ce personnage historique a été désigné par le ministre de la Culture et des Communications le 12 septembre 2013.

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Intérêt patrimonial

Ce personnage historique est désigné, avec les autres intendants de la Nouvelle-France, pour les motifs suivants:

Avec l'instauration d'une province royale, une nouvelle figure d'autorité fait son entrée dans la colonie. Nommé en 1663, mais présent sur le territoire seulement à partir de 1665, l'intendant de la Nouvelle-France dispose de pouvoirs étendus. Figurant hiérarchiquement au second rang derrière le gouverneur, l'intendant n'en occupe pas moins un rôle central dans la direction des affaires coloniales. Le premier à en assumer pleinement la charge est Jean Talon. Responsable de l'administration civile, l'intendant s'occupe de la justice, de la police et des finances. Premier officier de justice, il peut délibérer à la fois sur des causes civiles et criminelles et préside de facto le Conseil souverain. Chargé de la police, il s'affaire à maintenir l'ordre public et à développer le réseau routier. En tant que financier, il détient les cordons de la bourse : de sa gestion du budget dépend le bon fonctionnement de l'administration. Le régime de l'intendance prend fin en 1760 avec la Conquête britannique et le départ de son dernier titulaire, François Bigot.

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Références

Notices bibliographiques :

  • DUBÉ, Jean-Claude. Les intendants de la Nouvelle-France. Montréal, Fides, 1984. 327 p.
  • DUBÉ, Jean-Claude. « Les intendants de la Nouvelle-France et la République des Lettres ». Revue d'histoire de l'Amérique française. Vol. 29, no 1 (1975), p. 31-48.
  • ECCLES, William John. « BOCHART DE CHAMPIGNY, JEAN ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://biographi.ca/009004-119.01-f.php?id_nbr=655
  • ECCLES, William John. Jean Bochart de Champigny - Intendant of New France 1686-1702. McGill, 1951. 396 p.
  • OUELLET, Marie-Eve. Le métier d'intendant en France et en Nouvelle-France au XVIIIe siècle. Québec, Septentrion, 2018. 392 p.

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