Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Retable

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • après 1671 – avant 1673 (Construction)
  • après 1692 – avant 1692 (Acquisition)
  • après 1697 – avant 1697 (Modification ou transformation de l'objet)
  • après 1769 – avant 1770 (Modification ou transformation de l'objet)
  • après 1789 – avant 1789 (Modification ou transformation de l'objet)
  • après 1824 – avant 1825 (Modification ou transformation de l'objet)
  • après 1870 – avant 1870 (Modification ou transformation de l'objet)
  • après 1960 – avant 1960 (Restauration)
  • après 1982 – avant 1985 (Restauration)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Objet de cérémonie > Meuble religieux > Autel et son environnement

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Description

Retable de l'église Notre-Dame-des-Anges de l'Hôpital général de Québec.

En noyer, il reprend la forme d'un arc de triomphe antique. Il est composé de trois travées à colonnes, surmontées d'un entablement à denticules. Les extrémités de cet entablement sont coupées contre la fausse voûte en plein cintre de l'église. Les colonnes sont de style corinthien, cannelées et jumelées à des pilastres. Elles reposent sur des piédestaux étagés et moulurés. Un pot à feu à la panse ornée de festons reproduisant les plis d'une étoffe et aux détails rehaussés de dorure, surmonte chacune des deux colonnes centrales. La travée centrale est couronnée d'un fronton cintré où est représenté un Père éternel entouré de nuages, en ronde-bosse polychrome, et tenant un orbe dans les plis de son vêtement. Il est flanqué de trois têtes d'anges ailés. Une colombe en haut-relief s'envole au bas du fronton, représentant le Saint-Esprit. Au sommet du fronton, une Gloire est penchée vers l'avant. Au centre de cette Gloire est sculpté le tétragramme du nom de Dieu en hébreu «Yahvé» dans un triangle rayonnant et entouré de nuages.

Le tableau central du retable de l'église Notre-Dame-des-Anges est une huile sur toile représentant l'Assomption de la Vierge. Il est enchâssé dans la travée du centre et flanqué de longues palmes sculptées en aplat et rehaussées de dorure. Ce tableau porte également le nom de Notre-Dame des Anges, patronyme de la chapelle. On y voit la Vierge, s'élevant de son tombeau, emportée vers le ciel par des angelots, où l'attend une colombe. Au bas du tableau, sur le coin supérieur gauche du tombeau de la Vierge, sont peintes des armoiries et l'année 1671. Les armoiries sont possiblement celles de l'intendant Jean Talon, le donateur du tableau.

Les travées latérales comportent chacune deux peintures, soit un tableau vertical cintré surmonté d'un médaillon ovale. À gauche est un tableau sous forme de médaillon représentant saint François de Sales, vêtu de ses habits d'évêque et portant autour du cou une étole qu'il tient dans ses mains. En dessous est un tableau représentant saint Augustin debout, portant les habits d'évêque, coiffé d'une mitre, tenant une crosse dans la main gauche et un coeur enflammé dans la main droite. Il est le patron des Augustines, observant sa Règle. À droite est un tableau sous forme de médaillon représentant saint François d'Assise, étreignant avec amour une statue du Christ cloué sur sa croix. Il est vêtu d'une tunique brune à capuchon et porte sur les mains les stigmates qu'il a reçus deux ans avant sa mort. En dessous est un tableau représentant Marie Madeleine debout, les mains jointes dans une posture pénitente, et les cheveux longs et dénoués. À ses pieds sont peints certains de ses attributs: le vase à nard, contenant une huile parfumée dont elle aurait oint les pieds de Jésus, une croix pour signifier sa présence lors de la crucifixion, un livre, un crâne auprès duquel elle médite lorsqu'elle se retire dans la grotte de la Sainte-Baume, et les bijoux de la courtisane. L'association de Marie Madeleine au rôle de pécheresse daterait de l'interprétation du pape Grégoire I, vers l'an 591, qui a fusionné ce personnage à Marie de Bethanie, soeur de Marthe et Lazare.

Des motifs de rinceaux et fleurs sculptés et dorés entourent le bas des médaillons et sont surmontés de deux têtes d'anges ailés en haut-relief.

La base de chaque colonne est creuse et abrite un espace de rangement accessible par une porte de côté.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 2021.251.1-11
  • Numéro précédent : 2002-2411

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Québec

Matériaux :

  • Bois (Noyer)
  • Métal (Or)
  • Métal
  • Bois
  • Peinture (Huile)
  • Fibre

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

À leur retour en Nouvelle-France, les Récollets entreprennent la reconstruction de leurs bâtiments en bordure de la rivière Saint-Charles. Le 22 juin 1671, l'intendant Jean Talon pose la première pierre de l'église, dont la reconstruction s'achèvera en 1673. Le retable de l'église ne comporte alors qu'une seule travée, encadrée de deux autels latéraux. Un tableau central, l'Assomption de la Vierge, est peint en 1671 par Claude François, dit Frère Luc (1614-1685), récollet. Avant d'entrer chez les Récollets, Claude François a acquis une solide formation en arts à Paris et à Rome. Au printemps 1670, il fait partie des six Récollets quittant la France pour regagner leur couvent de Québec, sous la direction du père Germain Allart. Frère Luc restera 15 mois en Nouvelle-France. L'Assomption de la Vierge est considérée comme le premier tableau qu'il y peignit.

En 1692, Monseigneur de Saint-Vallier (1653-1727), évêque de Québec, fait l'acquisition du couvent des Récollets. En quittant, ceux-ci emportent avec eux les tableaux, le tabernacle et le lambris de l'église. Ils laissent en place un retable usé et dénudé d'ornements. Monseigneur de Saint-Vallier souhaite convertir le couvent des Récollets en hôpital pour les pauvres, malades, invalides et vieillards. En 1693, il en donne la charge aux Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec. Le tableau de l'Assomption de la Vierge, qui avait été emporté par les Récollets à leur couvent de la Haute-Ville, retrouve sa place d'origine dans le retable de l'église Notre-Dame-des-Anges entre 1693 et 1697.

En 1697, l'église est restaurée sous la direction de Mère Louise Soumande de Saint-Augustin, première supérieure de l'Hôpital général. Un couronnement cintré où figure le Père éternel est ajouté au retable. Sont également ajoutés les tableaux de Saint-Augustin et Sainte-Madeleine. L'artiste est inconnu, mais les tableaux ont été attribués à Jacques Leblond dit Latour (1670-1715). Ces ajouts semblent perpétuer la tradition architecturale et esthétique récolette. Ce choix a peut-être été influencé par le contact étroit que les Augustines conservent avec les Récollets lors des débuts de l'Hôpital général. En effet, leur premier chapelain, le père Juconde Drué de 1693 à 1698, est récollet.

Le retable, le Père éternel et le tabernacle sont endommagés en 1713 par la foudre, puis restaurés en 1716 et 1717. De 1756 à 1763, la guerre rattrape l'Hôpital général, qui devient un hôpital militaire. Le monastère et l'église subissent quelques dommages et les travaux d'entretien des bâtiments sont reportés.

De 1769 à 1770, le décor de l'église est remanié par le menuisier et sculpteur ornementaliste Pierre Émond (1738-1808). Les deux autels latéraux, aménagés par les Récollets, sont retirés et leurs murs détruits. Le retable est élargi par l'ajout de deux travées. Le décor de l'église est complété en 1824-1825. Des tableaux sous forme de médaillons sont ajoutés aux travées latérales du retable. Celui de Saint-François d'Assise est peint par Antoine Plamondon, possiblement d'après un tableau de Frère Luc. En 1870, le visage du Père éternel est retravaillé afin de lui adoucir les traits.

En prévision des célébrations du deuxième centenaire de l'Hôpital général, le sanctuaire est rénové en 1892 sous la direction de l'architecte Ernest Pagé. Une gloire est ajoutée au sommet du retable, le Père éternel est doté d'une nouvelle dorure et polychromie par le peintre Charles Huot, des palmettes sont ajoutées de chaque côté du tableau central, le tableau de L'Assomption de la Vierge est nettoyé et retouché par les soeurs du Bon-Pasteur.

De 1982 à 1985, une importante et controversée restauration de la chapelle Notre-Dame-des-Anges change complètement son aspect intérieur. À cette occasion, les boiseries, dont le plafond et le retable, sont remises au bois naturel. Elles étaient auparavant peintes en blanc. L'Assomption de la Vierge est restaurée par le Centre de conservation du Québec.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BELISLE, Jean et John R. PORTER. La sculpture ancienne au Québec : trois siècles d'art religieux et profane. Montréal, Éditions de l'Homme, 1986. 503 p.

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