Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Armoire de pharmacie

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Armoire d'apothicairerie
  • Armoire encastrée

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Date :

  • vers 1770 – (Production)

Thématique :

  • Patrimoine médical

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Personnes associées (1)

Voir la liste

Inventaires associés (1)

Description

Armoire de pharmacie encastrée, datant du 18e siècle. Ses dimensions sont 283 cm de hauteur, 183,1 cm de largeur et 39,5 cm de profondeur. Elle est composée de deux vantaux vitrés en façade, surmontant une console composée d'un dessus et de deux tiroirs en ceinture, reposant sur deux pieds cambrés à l'avant et deux montants moulurés fixés au mur à l'arrière. L'intérieur de l'armoire, incluant les cinq tablettes, n'a pas été conservé. Le haut des vantaux est chantourné. Les carreaux de verre sont encadrés d'une moulure et sont séparés par des croisillons moulurés. Ils sont maintenus en place par du mastic. Les entrées de serrure décoratives, grossièrement taillées et polies, ne sont pas d'origine. Elles sont fixées aux vantaux à l'aide de vis à tête fendue. Celle de droite est percée pour accueillir une entrée de serrure ronde récente. Le trou de l'ancienne entrée de serrure a été bouché à l'aide d'une pièce de bois et les trous de fixation sont encore visibles. Une plaque de métal est fixée sur le chant du vantail gauche pour protéger le bois au déploiement du pêne. Le devant des vantaux porte les traces d'un taquet maintenant absent. Le chiffre deux est peint en noir sous l'entrée de serrure. Un oeillet est fixé à l'intérieur du vantail gauche, auquel venait probablement se fixer un crochet. Les vantaux pivotent sur des fiches à balustre. L'espace intérieur de l'armoire est recréé visuellement à l'aide d'impressions de pots de pharmacie collés au mur et de tasseaux imitant les tablettes. Le plateau au-dessus des tiroirs est mouluré et ses coins sont arrondis. Les tiroirs sont récents, assemblés à l'aide de clous. Les poignées ne sont pas d'origine. Elles sont en fer forgé, peintes en noir. L'armoire a été entièrement décapée et vernie.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'accession : 2019.105.1-6
  • Numéro précédent : 2002-89

Lieu de production :

  • Présumé : Amérique du Nord > Canada > Québec > Québec

Dimensions :

  • Hauteur : 283 centimètre(s)
  • Largeur : 183,1 centimètre(s)
  • Profondeur : 39,5 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois
  • Métal (Fer)
  • Verre

Technique de fabrication :

  • Assemblé, à tenon et mortaise
  • Chevillé
  • Cloué

Altérations :

  • Interventions humaines (Restauration) : Vantaux
    Les vitres ont été changées.
     
  • Interventions humaines (Restauration) : Tiroirs
    Les tiroirs ont été remplacés par des tiroirs moins profonds.
     
  • Interventions humaines (Restauration) : Haut de l'armoire
    Le corps du haut de l'armoire a été démonté et seule la façade incluant le cadre et les portes ont été conservé et fixé au mur.
     
  • Décapage (Restauration) : Complet  

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un objet patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2018-03-15
 

Haut de la page

Informations historiques

Cette armoire de pharmacie aurait été fabriquée vers 1770 par Pierre Émond (1738-1808), maître menuisier et sculpteur de la ville de Québec. Ce dernier a réalisé de nombreux travaux pour l'Hôpital général, dont l'escalier de l'aile des Récollets et le retable de l'église Notre-Dame-des-Anges.

L'armoire a été fabriquée sur mesure pour l'ancienne apothicairerie du monastère des Augustines de l'Hôpital général, probablement lors de la réfection de ce local par Pierre Émond en 1770. Elle y logeait un ensemble exceptionnel d'environ 80 pots de pharmacie provenant du Nord de la France et datant de la première moitié des années 1700. Ces pots ont été offerts à la communauté en 1787 par les Jésuites, qui étaient alors responsables de la pharmacie du roi en Nouvelle-France.

Le maintien de l'ordre des Jésuites au Canada est refusé à la signature de l'acte de reddition de la ville de Québec en 1759, puis interdit par le traité de Paris en 1763, et l'ordre sera finalement supprimé par le pape Clément XIV en 1773. Conséquemment, le Collège des Jésuites de Québec sera réquisitionné par l'armée britannique en 1759 et ses archives et sa bibliothèque pillées et dispersées en 1763 puis en 1773. En 1776, le Collège est fermé et les locaux sont convertis pour d'autres usages. Seule la chapelle et quelques chambres sont laissées à l'usage des religieux subsistants. En 1787, le Père Augustin-Louis de Glapion (1719-1790) est supérieur général des Jésuites du Québec et sera d'ailleurs le dernier à porter ce titre. Sous la menace de voir les biens des Jésuites confisqués par le gouvernement britannique, il fait don d'objets, meubles, livres et manuscrits à des particuliers et à différentes institutions, dont l'Hôtel-Dieu et l'Hôpital général de Québec. À cette époque, le Père Glapion est également supérieur et bienfaiteur des religieuses augustines, leur faisant entre autres annuellement don de « minots de blé ». Au Canada, l'ordre des Jésuites s'éteindra avec le dernier de ses membres, Jean-Joseph Casot, le 16 mars 1800.

Cette armoire fait partie d'un ensemble de deux armoires vitrées, qui faisaient face au manteau de cheminée Louis XV de l'apothicairerie. À l'époque où Ramsay Traquair réalise les relevés d'une de ces armoires en 1928, les murs adjacents sont également couverts d'armoires vitrées plus récentes. Le changement de vocation de l'aile de l'apothicairerie en 1972 a entraîné le transfert de l'armoire et des pots de pharmacie au musée, jusqu'à sa fermeture en 2012. La seconde armoire a été démontée et entreposée.

L'armoire a été entièrement décapée. Elle était autrefois peinte d'une couleur pâle, alors que la console à tiroirs était d'une couleur foncée, comme en témoigne la photo prise par Traquair en 1928. Des traces de couleur vert foncé sont visibles sous la ceinture. Son armoire jumelle est peinte en rose. Son décapage partiel a toutefois révélé la présence de motifs peints en vert, bleu, rouge et jaune, couvrant le devant des vantaux. Ce décor peint pourrait dater du 18e siècle. Les vitres et les tiroirs sont récents, changés après 1928. Les poignées décrites par Traquair sont en laiton.

Haut de la page

Références

Contributeur de données :

Direction générale du patrimoine

Notices bibliographiques :

  • LESSARD, Michel et Huguette MARQUIS. Encyclopédie des antiquités du Québec. Montréal, Les Éditions de l'Homme Ltée, 1971. 536 p.
  • LESSARD, Michel. Meubles anciens du Québec. s.l. Les Éditions de l'Homme, 1999. 543 p.
  • O'REILLY, Helena. Monseigneur de Saint-Vallier et l'Hôpital général de Québec. Québec, C. Darveau imprimeur-éditeur, 1882. 743 p.
  • PALARDY, Jean. Les meubles anciens du Canada Français. Montréal, Le Cercle du Livre de France Ltée, 1963. 412 p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013