Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Dessin (Jacques Cartier lisant l’Évangile à Agohanna mourant)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Dessin préparatoire
  • Esquisse
  • Maquette

Variante(s) du titre :

  • Jacques Cartier lisant l’Évangile
  • Jacques Cartier lisant l’Évangile à Agohanna
  • Vitrail de Jacques Cartier

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • avant 1929 (Production)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine maritime et fluvial

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Dessin

Éléments associés

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Images

Description

Le carton du vitrail représentant Jacques Cartier lisant l'Évangile à Agohanna mourant est réalisé à l'encre et à l'aquarelle sur deux feuilles de papier gris raboutées. La scène se déroule en un seul plan que le dessinateur a divisé en trois panneaux en arc d'ogive trilobé, ornés de décors néogothiques et de cartouches dans le bas. Les divisions qui correspondent, sur l'ensemble, aux trois baies et, à l'intérieur de chacune, aux différentes sections du vitrail, sont marquées par d'épais traits d'encre.
Dans le panneau du centre, un Jacques Cartier vêtu à la mode du XVIe siècle se dresse devant le fleuve Saint-Laurent. L'explorateur tient dans sa main gauche la Bible, et tend l'autre main vers le ciel. Tourné vers le chef autochtone Agohanna, il lui fait la lecture des premières paroles de l'Évangile de Jean. Au sommet du panneau, une croix brille au-dessus de sa tête.

Dans les vitraux latéraux, des groupes d'Autochtones et d'Européens sont tournés vers ce personnage central. À droite, devant un bateau amarré à la rive, deux Français, dont un soldat casqué et cuirassé tenant une hallebarde, partagent l'espace avec un enfant et une femme qui paraissent inquiets pour la santé de leur chef. À gauche, en effet, devant un paysage de forêt comme pouvait l'être celui de Montréal au XVIe siècle, les Autochtones soutiennent leur chef, Agohanna, dont le corps allongé atteint la baie centrale. Pâle, les mains jointes sur la poitrine, il écoute Jacques Cartier lire.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 2018.1595

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal

Dimensions :

  • Hauteur de l'image : 31,4 centimètre(s)
  • Largeur de l'image : 34,1 centimètre(s)

Médium :

  • Aquarelle
  • Encre

Support :

  • Papier

Technique de fabrication :

  • Dessiné

Signature :

  • en bas à droite : J.B. LAGACÉ

Inscription :

partie inférieure des 3 vitraux, à gauche : DON DE CH. LAURENCEAU. J. CRÉPEAU / V. MORIN. MARGUILLIERS. 1929; au centre : JACQUES CARTIER LISANT L'ÉVANGILE / SUR AGOHANNA MOURANT. 1535; à droite : J.B. LAGACÉ A FOURNI LES ESQUISSES / DE CES VITRAUX HISTORIQUES / MAUMEJEAN - MADE IN FRANCE; en bas à gauche : No 8159; en bas à droite : E. 10c/m = 100 c/m

Sujet :

  • Histoire
  • Narration
  • Religion

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
 
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le carton du vitrail représentant Jacques Cartier lisant l'Évangile à Agohanna mourant, aussi appelé « vitrail de Jacques Cartier », est lié à un des chantiers artistiques les plus importants du début du XXe siècle à Montréal. Sa réalisation s'inscrit dans le contexte des commandes faites par Olivier Maurault, sulpicien et curé de Notre-Dame, pour les célébrations du centenaire de l'église. Ce projet, qui mobilise artistes et ateliers au Québec comme en France, porte un second souffle à Notre-Dame de Montréal et lui donne son visage actuel, grâce à la mise en place de décors qui nous sont aujourd'hui familiers.
À l'approche de son centième anniversaire, l'église, toujours sans vitraux historiés, n'en compte qu'à verre blanc. Olivier Maurault et les marguillers de la paroisse (Charles Laurendeau, Jules Crépeau et Victor Morin, dont les noms apparaissent dans le cartouche de la baie de gauche) passent à Jean-Baptiste Lagacé une commande de onze cartons de vitraux illustrant les premiers siècles de Ville-Marie ainsi que le rôle des congrégations religieuses dans le développement de Montréal. Artiste montréalais, critique d'art et enseignant, Jean-Baptiste Lagacé (1868-1946) réalise ces cartons qui servent de modèles. Les vitraux, eux, sont exécutés à Limoges, en France, par le maître verrier Francis Chigot avec peu de modifications par rapport aux projets dessinés de Lagacé. Cependant, ils ne sont pas terminés à temps pour les célébrations du centenaire du 1929 : la série n'est complète qu'en 1932.

Le carton de Lagacé prépare le premier vitrail de cette série, celui qui renvoie à l'épisode le plus ancien de Ville-Marie, soit la rencontre de Jacques Cartier avec les populations autochtones. Il illustre le second voyage de l'explorateur au Canada, alors que Cartier remonte le Saint-Laurent, est accueilli par les habitants locaux avec, disent les récits, grand enthousiasme, et est guidé jusqu'au village d'Hochelaga. Toujours selon les écrits européens, les Autochtones traitent avec respect le navigateur et ses troupes, convaincus notamment que les Blancs sont dotés de pouvoirs surnaturels. C'est pourquoi ils le conduisent auprès de leur chef malade, Agohanna, ou Agona, dans l'espoir que Cartier le guérisse. À cette demande, Cartier répond en lisant les premières paroles de l'Évangile, introduisant les Autochtones aux mystères de la Passion du Christ. Commandé par des hommes de foi, ce vitrail s'inscrit dans la continuité de la pensée mystique et coloniale, où l'effort français de conquête du Canada est lié à l'évangélisation. Par exemple, ici, la figure centrale de Jacques Cartier reprend le motif traditionnel de l'iconographie chrétienne plaçant le Christ guérisseur, levant la main au ciel, face à des malades que le miracle de la guérison portera à la conversion. Il peut aussi être comparé, ainsi dressé devant le Saint-Laurent, à un saint Jean Baptiste baptisant Jésus dans les eaux du Jourdain, inaugurant par ce rapprochement mystique des siècles de relations entre Européens et Premières Nations.

En réalisant ce carton, Jean-Baptiste Lagacé doit faire face à plusieurs contraintes. Il s'agit d'abord de réaliser, comme tout projet de vitrail, des motifs facilement lisibles et qui n'obstruent pas la faible lumière qui entre dans la basilique. Il faut aussi prendre en compte la disposition des plombs et des verres colorés, afin que le projet sur papier puisse s'adapter à la technique du vitrail. Enfin, il s'agit de diviser dans les trois baies prévues une scène unique. Le paysage du Saint-Laurent joue ce rôle et unifie la narration, liant Européens et Premières Nations dans un acte d'échange et de confiance.

Auteur: Jean Rey-Regazzi, 2019

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Références

Mention de droits d'auteurs :

Pascale Bergeron © Univers culturel de Saint-Sulpice

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