Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Estampe (Saints martyrs du Séminaire de Saint-Sulpice)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Gravure

Variante(s) du titre :

  • Martyrs du Séminaire de Saint-Sulpice

Région administrative :

  • Montréal

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine religieux

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de communication > Beaux-arts > Estampe

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Images

Description

L'estampe « Saints martyrs du Séminaire de Saint-Sulpice » est une héliogravure qui illustre l'arrivée au ciel d'hommes d'Église exécutés en 1792. Dans les nuées, un groupe de religieux s'avance vers une Vierge à l'Enfant, qui trône côté gauche. Parmi cette foule nombreuse, seuls quelques personnages se distinguent. L'inscription en latin au pied de l'image fait ressortir les noms des prêtres sulpiciens parmi ces martyrs : Bernard-François de Cucsac, Jacques-Gabriel Gallais, Pierre-Nicolas Psalmon, Jacques-Étienne-Philippe Hourier de Mailly-Maillet, Claude Rousseau, Pierre Gauguin, Pierre-Michel Guérin et Henri-Auguste Luzeau de la Mulonnière. Le monogramme sulpicien (AM pour « Auspice Maria », « Sous la protection de la Vierge Marie ») appuie cette identification à la Compagnie de Saint-Sulpice.

Le paysage sur terre représente le clocher du couvent des Carmélites à Paris, lieu où de nombreux religieux ont été enfermés, puis exécutés. Dans le ciel, à peine distinctes, les allégories de la Victoire et de la Gloire volent en direction des sulpiciens martyrs pour les couronner.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 2018.0196

Lieu de production :

  • Europe > France

Dimensions :

  • Hauteur : 45,6 centimètre(s)
  • Hauteur de l'image : 29,2 centimètre(s)
  • Largeur : 36 centimètre(s)
  • Largeur de l'image : 22,5 centimètre(s)

Médium :

  • Encre

Support :

  • Papier

Technique de fabrication :

  • Gravé
  • Héliogravure

Signature :

  • dans l'image en bas à gauche : P. Buffet pinx.; en bas à droite : Hélio Léon Marotte Paris

Inscription :

à chaque coin de l'oeuvre : monogramme AM; en bas au centre : Beati Martyres e Seminario Sancti-Sulpicii. / Bernardus de Cucsac, tolosanus, Gabriel Gallais, andegavensis, Petrus Nicolaus Psalmon, rothomagensis, / Stephanus Hourrier, ambianensis, Claude Rousseau, parisiensis, Petrus Gauguin, turonensis, Michaël Guérin, / rupellensis, Henricus Luzeau de la Mulonière, nannetensis, una cum triginta Seminarii tunc vel antea alumnis, / aut paroeciae presbyteris.; en bas au centre : 2 Septembris 1792

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
 
Inventorié --
 

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Informations historiques

L'estampe « Saints martyrs du Séminaire de Saint-Sulpice » imagine l'arrivée au ciel et l'accueil, par la Vierge à l'Enfant, des martyrs sulpiciens. Elle imagine la suite du sort qu'ont subi les religieux exécutés pendant la Révolution française. Après la chute de la monarchie, le 10 août 1792, les sans-culottes procèdent à l'arrestation de nobles et de religieux. Plus de 3000 personnes sont emprisonnées (notamment au couvent des Carmes) et exécutées le 2 septembre 1792. Parmi elles, on compte 191 religieux. Plus de 130 ans plus tard, en 1926, ces hommes de foi sont béatifiés par Pie XI.

Si l'exécution a lieu à Paris, elle a pourtant un contre-coup considérable au Canada. Non seulement l'assassinat de tant d'hommes d'Église émeut les populations qui vivent encore sous la conduite des congrégations religieuses, mais la Révolution conduit aussi à un afflux important de prêtres. Ceux qui ont pu fuir et se réfugier en Angleterre ont obtenu, dès 1793 du régime britannique, le droit de poursuivre leurs missions au Québec. Pour les Sulpiciens du Canada, cet exil donne un nouveau souffle au Séminaire de Montréal. Alors que, depuis la Conquête, les autorités britanniques interdisent aux communautés religieuses d'hommes de recruter des membres ailleurs que dans le territoire canadien, au risque de disparaître -- les Récollets vont s'éteindre ainsi --, ces religieux en exil revivifient la foi chrétienne. Tandis que Montréal ne compte plus que deux sulpiciens, ce sont au total 18 prêtres français qui viennent s'établir au Séminaire de Saint-Sulpice entre 1793 et 1801, et ainsi ranimer la communauté.

L'auteur de l'héliogravure, Léon Marotte, artiste français actif au XIXe siècle, reproduit ici une composition peinte de Paul et Amédée Buffet, deux frères, au couvent des Carmes (aujourd'hui institut catholique de Paris), lieu du martyre de ces bienheureux. La même scène sera reproduite en 1926, lors de leur béatification, par le peintre Émile Vézina dans la chapelle du Saint-Sacrement de la basilique Notre-Dame.

Dans l'héliogravure comme dans la peinture, les personnages sont à peine différenciés et, de fait, difficilement identifiables. Mais on remarque que dans cette gravure, par rapport à la composition peinte originale, le personnage central, religieux agenouillé au plus près de la Vierge, a été modifié pour adopter les traits d'André Grasset. Prêtre montréalais, André Grasset a d'abord exercé au Québec. Après la Conquête, sa famille quitte le Canada pour la France. C'est là qu'il est arrêté et est exécuté avec les autres religieux réfractaires, refusant de prêter sermon à la Révolution française. Cette présence, comme l'accent mis sur les noms sulpiciens et l'apposition du monogramme, laisse supposer une commande montréalaise pour souligner le sacrifice de ces prêtres réfractaires et l'impact de cet événement sur l'histoire québécoise.

Auteur: Jean Rey-Regazzi, 2019

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Références

Mention de droits d'auteurs :

Pascale Bergeron © Univers culturel de Saint-Sulpice

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Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013