Dessin (Tête de Christ)

La « Tête de Christ » de Charles de Belle est une oeuvre réalisée au fusain et au pastel sur papier, collé sur carton. Tourné vers la gauche, le Christ aux cheveux longs, tête penchée vers l'avant, pensif et les yeux fermés, se détache à peine d'un fond vaporeux de bleu et de brun.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Classement	Partie d'un ensemble patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2021-08-19
Statuts antérieurs Avis d'intention de classement, 2020-08-20
Inventorié	--

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La « Tête de Christ » de Charles de Belle (1873-1939), peintre et dessinateur né en Hongrie et émigré au Canada en 1912, est une oeuvre qui témoigne d'une spiritualité discrète tout autant que d'une maîtrise plastique des matériaux du dessin. Elle provient de la collection d'Olivier Maurault, passée des mains du sulpicien à celles de ses soeurs et héritières, Adine et Fanny Maurault, avant de revenir dans la communauté. Le prêtre et amateur d'art raconte son lien d'amitié et son admiration pour de Belle :
« Je le vis chez lui, à la côte Saint-Luc, ou au pont de Lachine, ou dans le Medical Arts Building, toujours entouré de ses gracieux minois d'enfants, de ses vigoureux portraits, de ses paysages vaporeux, ou de ses émouvantes figures du Christ. […] Esprit inquiet et tourmenté, généreux et pitoyable à l'excès, il vivait dans un monde de poésie et d'idéal. Il était doué d'un prestigieux talent. Il ne s'est pas fait la réputation de peintre religieux et pourtant, je sais peu de tableaux plus émouvants que ceux où il a représenté Notre-Seigneur consolant les affligées, ou seulement son visage endolori; et il en a peint beaucoup ».(Olivier Maurault, « Confidences », p. 156.)

Univers culturel de Saint-Sulpice ne conserve pas moins de six oeuvres de Charles de Belle qui ont été acquises par Maurault : deux paysages et quatre portraits. Parmi ces portraits, deux représentent le Christ et deux, la Vierge. L'une de ces représentations de la Vierge est très proche de notre fusain et adopte la même incertitude quant au sujet, mais aussi le même flottement des formes qui donne à ce Christ pensif son mystère et son charme que permet le rendu du fusain.

L'écrivain Albert Laberge, narrant la vie du « peintre-poète », selon son expression, écrit en 1938 dans « Peintres et écrivains d'hier et d'aujourd'hui » : « Les oeuvres de Charles de Belle s'adressent surtout au coeur et à l'esprit. […] Il est le peintre des Christ d'une infinie douceur, des Christ douloureux aux épaules courbées comme par le fardeau de toutes les misères humaines. » On comprend dès lors l'amitié qui liait le prêtre à un dessinateur qui a su si bien rendre sa vision personnelle de la spiritualité chrétienne.

Auteur: Jean Rey-Regazzi, 2019

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