Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Cartel (Horloge Louis XV)

Type :

Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)

Autre(s) nom(s) :

  • Horloge d'applique

Variante(s) du titre :

  • Horloge baroque

Région administrative :

  • Montréal

Date :

  • après 1749 – avant 1780 (Production)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)
  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thématique :

  • Patrimoine de la Nouvelle-France
  • Patrimoine religieux (Vie quotidienne)

Classification :

  • Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Outils et équipement de science et technologie > Mesure du temps

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Patrimoine mobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Voir la liste

Personnes associées (2)

Inventaires associés (1)

Images

Description

Ce cartel Louis XV est un élément décoratif chargé d'ornements. L'horloge et son socle de bois sont peints en rouge et décorés d'appliques en bronze à motifs de style rocaille : cartouches, feuilles d'acanthe, volutes et grappes de fleurs. La partie avant peut s'ouvrir afin de donner accès au mécanisme et, en tout temps, dévoile, derrière une vitre, le cadran et son pendule. Sur le cadran, les chiffres romains des minutes sont émaillés en bleu sur fond blanc, et les chiffres arabes des heures, émaillés en noir sur fond blanc. Ces chiffres sont amplement agrémentés de motifs de rinceaux, de feuilles et de fleurs en bronze. Les deux grandes aiguilles forment, quand elles atteignent midi, le monogramme sulpicien, surmonté d'une croix.

Numéro de l'objet :

  • Numéro d'inventaire : 2016.0585

Lieu de production :

  • Europe > France > Île-de-France > Paris

Dimensions :

  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 145 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 55 centimètre(s)
  • Profondeur (Mesurée / intégral) : 87,4 centimètre(s)

Matériaux :

  • Bois
  • Métal (Cuivre)
  • Métal (Bronze)
  • Verre

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Chantourné
  • Coulé
  • Émaillé
  • Moulé
  • Poli
  • Taillé
  • Vissé

Poinçon :

  • marque sur le cadran : SYLVESTRE / A PARIS; estampille sous la console : B LIEUTAUD

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Partie d'un ensemble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2021-08-19

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement, 2020-08-20
 
Inventorié --
 

Haut de la page

Informations historiques

Ce cartel baroque, produit dans le troisième quart du XVIIIe siècle, est signé par deux architectes parisiens réputés pour leurs décors et mécanismes d'horlogerie : Balthazar Lieutaud (actif de 1749 à 1780) et Joseph Sylvestre, qui appose sa signature sur le cadran. L'horloge et son décor exubérant sont typiques du baroque du règne de Louis XV (1715-1774). Bien qu'il s'inscrive dans une période de ce style plus sage que dans les années 1730, il n'oublie pas les principes de la rocaille : formes complexes, contrastes colorés éclatants, profusion décorative et asymétrie des formes.

Selon la tradition orale, ce cartel aurait appartenu à Mgr Henri-Marie Dubreil de Pontbriand (1708-1760). Nommé évêque de Québec en 1740, il termine ses jours à Montréal. En effet, affaibli physiquement par la maladie et dans le contexte des conquêtes anglaises, Pontbriand trouve refuge au Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal en 1759. Il y reçoit, en 1760, les derniers sacrements des mains mêmes du supérieur du Séminaire de Montréal, Étienne Montgolfier. Son testament mentionne qu'il fait don de tous ses biens et meubles aux Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal. Cette pendule serait-elle celle qui est mentionnée dans son testament?

Une autre hypothèse veut que ce cartel ait été acheté en propre par les Sulpiciens de Montréal, comme le laisse à penser l'astucieuse présence du monogramme sulpicien, le « A » et « M » (pour « Auspice Marie », « Sous la protection de la Vierge Marie ») lorsque les aiguilles des heures et des minutes pointent vers le haut. Ainsi, don d'évêque modifié ou commande spécifique, ce cartel témoigne des multiples rôles que la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice a occupés à Montréal. C'est parce qu'ils ne font pas voeu de pauvreté que les Prêtres peuvent racheter, en 1663, les dettes de l'île de Montréal et sauver la colonie en en devenant les seigneurs. Cela les conduit à jouer un double rôle : à la fois hommes d'Église, auprès des plus humbles, ils sont, à titre de seigneurs de l'île de Montréal et du Lac-des-Deux-Montagnes, contraints à un certain train de vie qui entraîne avec lui faste et luxe. La présence d'une horloge aux formes si exubérantes entre les murs du Séminaire de Saint-Sulpice incarne cette ambivalence.

Auteur: Jean Rey-Regazzi, 2019

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • MAURAULT, Olivier. La Paroisse : histoire de l'Église Notre-Dame de Montréal. Montréal, Thérien Frères Limitée, 1957. 240 p.
  • « Testament et inventaire des biens (1760) de Mgr de Pontbriand, dernier évêque de Québec sous le régime français », Rapport de l'archiviste de la province de Québec pour 1957-1958 et 1958-1959, Québec, Redempti Paradis, 1959, p.

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013